I - LA REINE IMMACULEE DE LA CORSE :
C'est à vous Reine Immaculée de la Corse que Mathilde Casalta dédie ce modeste site. Ma Mère très aimée bénisssez ce travail, ceux qui l'ont créé et ceux qui vont le lire.
Vous avez été choisie comme notre patronne, lors de la Consulte de Corté du 30 janvier 1735. En effet, voici ce qui avait été décidé ce jour là: " Au nom de la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit, de l'Immaculée-Conception de la Vierge Marie, et sous la protection de la sainte Mère, notre avocate, l'on établit que l'on doit élire et, à cet effet, nous élisons, pour la protection de notre patrie et de tout le royaume, l'Immaculée-Conception de la Vierge Marie, et nous décrétons de plus que toutes les armes et drapeaux de notre dit royaume soient empreints de l'image de l'Immaculée-Conception, que la veille et le jour de sa fête soient célébrés, dans tout le royaume avec la plus parfaite dévotion, et les démonstrations de joie les plus grandes, les salves de mousqueteries et canons, qui seront ordonnées par la Junte du royaume."
En Corse, la dévotion à Marie remonte au IV ème siècle, les églises, chapelles et oratoires qui lui sont conscrés sont nombreux: cent vingt-six églises paroisiales lui sont consacrée, peu de pays ont, à proportion égale, autant d'églises mariales que notre île. La Vierge est venue se manifester plusieurs fois en Corse : Pancheraccia, Lavasina ont été reconnues par l'Eglise.
Ce site sera consacré aux apparitions de Campitello. Mais conformément aux décrets du Pape Urbain VIII, je n'anticipe en rien le jugement officiel de l'Eglise. à l'avance, je me soumets filialement et sans réserve à sa décision.
Campitello est une petite commune située à 42 Km de Bastia. Ce village comptait en 1880 cinquante familles et comportait trois hameaux: Bagnolo, Progliolo, Panicale. C'est dans ce dernier lieu que la Vierge Marie s'est manifestée.
Hélène Parsi est née le 29 novembre 1884. Son père, homme juste et pieux s'appelait François. Sa mère, née Françoise Lorenzi et originaire de Pietralba était aussi une femme trés pieuse. Ils élevèrent une famille de 8 enfants, dans la confiance de la bonté divine car le ménage était pauvre. Parmi ces enfants se trouvait Madeleine dite Lelléna, elle avait été baptisée le 14 decembre 1884 et avait fait sa première communion le 15 août 1897.
II Les Apparitions .
Première apparition :
Un évenement se place dans la vie de cette remarquable et pieuse jeune fille. Je lui laisse la parole. Le lundi 26 juin 1899 ,dit-elle, j'avais fait la sainte Communion à la messe. Vers onze heures, au moment où les enfants sortaient de l'école, une de mes compagnes, à peu près de mon âge, nommée Perpétue Lorenzi, est venue me demander si je voulais aller chercher du bois avec elle, pour sa mère qui allait pétrir le pain.
.Je me suis sentie tout de suite portée à dire oui, malgré la chaleur qui était très forte ; et c'est avec une grande joie au coeur, joie et désir que je ne m'expliquais pas, que je l'accompagnai immédiatement, malgré les craintes de ma mère, car j'avais les jambes malades. Après avoir passé le Casalèse, et en route pour faire notre fagot, vers midi, arrivées au-dessus de la fontaine Mondulo-Prête, tandis que nous causions ensemble du bonheur que j'avais eu de communier, de mon désir de me faire religieuse et que je lui apprenais, en marchant, les prières pour qu'elle puisse être admise à la 1ère Communion, car elle ne savait pas lire et désirait vivement les savoir, tout à coup, nous avons entendu des chants merveilleux, des choeurs tellement beaux qu'on ne peut pas le dire! C'était un Cantique, dont le refrain est :
La voix du peuple fidèle
Chante à l'envie ton bonheur ;
On t'appelle toute belle
Oh! Mère du Rédempteur
Car la tache originelle
Jamais n'a souillé ton coeur.
Toutes surprises, nous avons entendu deux couplets et en cherchant d'où venaient ces voix admirables, nous courons ves le lieu d'où provenaient ces chants si mélodieux. Mais les chants ayant cessé, nous voyons de suite, au-dessus du rocher, ( ce rocher au-dessous duquel depuis a jailli la fontaine), apparaître une belle si belle Dame, qu'on ne peut le décrire. Elle était de belle taille, tout habillée en blanc, avec un voile bleu ciel en forme de manteau. Des rayons lumineux formaient une couronne sur sa tête. Ses pieds nus étaient posés sur un nuage et nous distinguions même les ongles, tant la clarté qui l'environnait était grande. Sa figure était d'une beauté dont on ne peut se faire une idèe. Ses yeux regardaient le ciel et ses mains étaient jointes, dans l'attitude de la prière.
Puis nous avons récité le chapelet ensemble, toujours en regardant la Belle Dame, que nous ne pouvions nous lasser de contempler ! Après un temps qui nous a paru à peine quelques minutes, la Très Sainte Vierge, de la main droite, a tracé sur nous un grand signe de croix, toujours en nous souriant et s'est élevée en ouvrant les bras vers le Ciel, où nos regards l'ont suivie, jusqu'à ce qu'elle ait complètement disparue ...
C'est alors que nous nous sommes aperçues, à notre grand étonnement, que le soleil était déjà couché depuis longtemps ; il pouvait être 8 heures du soir. Qu'allont-on penser de notre longue absence ! ...et nous n'avions pas ramassé du bois encore ! ...Nous allions être grondées ; nos mères devaient être inquiètes...
Pour rentrer plus vite, nous sommes parties par le chemin opposé à celui que nous avions pris. En hâte, nous avons ramassé un peu de boi , tout en causant de ce qui nous était arrivé, puis nous nous sommes séparées au village...
En rentrant chez mes parents, je suis allée tout droit dans ma chambre et j'ai continué à dire mon rosaire, sans parler de rien à ma mère, qui avait été inquiète de ma longue absence et avait demandé en vain aux uns et aux autres, si l'on m'avait rencontrée..
Dans le village le motif de notre longue absence a été connu immédiatement .
2ème apparition - 4 juillet 1899 :
Depuis que Lellena a eu l'immense bonheur de voir la Très Sainte Vierge, elle songe sans cesse à la contempler de nouveau. Le 3 juillet, pressée par une force mystérieuse, elle se rend, en compagnie de sa marraine, la Veuve Casanova, à l'endroit où elle a vu l'apparition le lundi précédent .Chemin faisant elle rencontre sa compagne Perpétue, qui a partagé sa joie le 26 juin et l'invite à son tour au champ des apparitions. Celle-ci est désolée de ne pouvoir se joindre à elle, car son père le lui a défendu ; il faut donc, et bien à regret, se soumettre. Arrivées en face de la roche, les deux pèlerines commencent la récitation du chapelet. Il est environ 4 heures du soir. Presque aussitôt la Vierge apparaît, vêtue comme la première fois, d'une robe blanche et d'un voile bleu ciel en forme de manteau. De ses deux mains l'Auguste Visiteuse, tient un rosaire, dont les grains sont si brillants, que rien ne saurait donner une idée de leur éclat. Elena est dans le ravissement !... Sa marraine se serre contre elle, dans l'espoir de jouir du même bonheur. Elle croit distinguer une silhouette blanche aux formes indécises. Il est déjà tard, lorsque la vision s'évanouit. Toutes joyeuses, elles rentrent à Panicule, et font simplement le récit de ce qu'elles ont vu à Fornivecchio.
3ème apparition 4 juillet 1899 :
Le lendemain, mardi, vers trois heures, plusieurs personnes se rendent au lieu des Apparitions à Fornivecchio et tiennent leur regard fixé sur la roche mystérieuse. Lellena est accompagnée de sa plus chère amie Antoinette Graziani (Tottona) et d'autres encore. "Je vois une jeune fille habillée de blanc ayant un voile bleu ciel clair sur les épaules et une couronne de roses blanches sur la tête. Elle se montre au-dessus du rocher, devant le gros châtaignier" . Alors tu vois toi aussi, réplique Lelléna. Trois ou quatre minutes après la vision disparaît. Durant cette troisième apparition, Lelléna dit avoir vu "une grande église" et devant cette église un religieux debout, vêtu de blanc et portant à la ceinture , un chapelet noir .
4 ème apparition - 9 juillet 1899 :
lellena se trouve sur la petite hauteur qui domine le sentier, quelques personnes sont présentes au champ béni. "Prions, prions " dit monsieur l'Abbé Acquaviva, curé de Canavaggia, tout tremblant d'émotion. Tous alors se mettent à réciter le chapelet avec une grande ferveur. La Très Sainte Vierge apparaît à Lellena au-dessus du grand rocher du figuier. Elle était vêtue de bleu avec une grande ceinture blanche. Une guirlande de roses blanches, dont les bouts disparaissent dans les nuages, l'entourait. Des rayons lumineux paraissaient autour de sa tête. Les cheveux tombaient sur les épaules, le voile était d'un bleu magnifique. Melle Pancrazi et quelques autres personnes sont également favorisées.
5éme apparition- 13 juillet sur le rocher de la source:
Lellena se rend aux apparitions avec sa mère et d'autres personnes de Panicale . Elles se rendent toutes à l'endroit appelé Mondulo-Prête, situé juste en face du 1er rocher du Châtaignier. Il était environ 10 heures et demi du matin ; Lellena relate elle-même cette vision, à M. le Chanoine Ricci, qui le lui demande:
:" En récitant le chapelet à peu près vers la quatrième dizaine , il m'est apparu l'Immaculée Conception, entourée de rayons, dans une beauté resplendissante impossible à décrire .Elle était au-dessus du rocher d'où jajuillet (sur le illit la Source. Cette apparition a durée environ 10 minutes.
6éme apparition du 18 rocher à dos d'âne) :
Plusieurs personnes inquiètes de la nature de ces apparitions engagent Lellena, en présence de M.le Curé de Campitello, à asperger la vision d'eau bénite. Celui-ci approuve cette idée en disant : "Si c'est diabolique, la vision disparaitra ; si c'est la Très Sainte Vierge qui se présente, elle restera ".
Le lendemain de cet entretien, mardi 18 juillet, Lellena et beaucoup d'autres personnes, se rendent de l'autre côté du ravin, près du chêne-liège. Arrivées au champ de Apparitions, toutes ensemble récitent le rosaire. Pour la première fois, la Très Sainte Vierge se montre sur le petit rocher à dos d'âne, à l'extrémité de la plate-forme, où se dresse maintenant la Croix.
Elle est vêtue de blanc avec une ceinture bleue. Sur la tête, elle a un voile bleu clair et est tout entourée de rayons. Au moment où Lellena commence à voir. le Curé et les personnes présentes, lui disent de jeter de l'eau bénite à l'Apparition. D'une main tremblante d'émotion, elle jette cette eau bénite à l'Apparition, puis d'une voix tremblante, par l'effort qu'elle s'impose pour obéir à M. le Curé, elle prononce timidement ces paroles : "si vous venez de la part de Dieu, Approchez".
Dès la première aspersion, la Vierge toute souriante, fait une légère inclination de tète, en ouvrant les bras et en avançant d'un pas. A ce moment solennel, une surprenante transformation s'est opérée dans l'Apparition: Le voile disparaît, un diadème éclatant d'or, le remplace, la robe est instantanément couleur d'or! C'est si beau que les larmes jaillissent des yeux de Lellena ! La vision comme pour la rassurer de ses appréhensions, lui sourit à nouveau et disparaît radieuse dans un nuage de lumière.
Tottona qui elle aussi a vu la Sainte Vierge, récite avec Lellena, un chapelet, en chantant avec le peuple le "DIO VI SALVI REGINA".
7éme apparition- 19 juillet(sur le petit rocher à dos d'âne) :
Lellena ne quittait guère plus le lieu d'où elle pouvait contempler la Vierge Bénie. Il y a déjà 24 heures qu'elle n'avait pris aucune nourriture et il était midi passé. Tottona, sa fidèle compagne, était à côté d'elle et n'avait pas non plus déjeuné ; elles récitaient chapelet sur chapelet.
Madame Pauline Félicité Graziani, mère de Tottona, inquiète de sa fille, autant que Mme Parsi l'est de la sienne, dit à cette dernière, qu'elle va leur porter un peu de nourriture. Lellena et sa compagne vont prendre leur petit repas, près de la fontaine de Mondolo-Prête. Mme Géronimi, belle-soeur de M. le Doyen de Bigorno, était là en prière également, Mme Pauline-Félicité Graziani se place près d'elle. Bientôt cette dernière éprouve un tressaillement, remarqué par sa voisin ; "vous voyez déjà Pauline, s'exclame Mme Géronimi ! oh! faites que je voie aussi ! " Mais Pauline craignant une illusion de sa part, dit:" faisons venir Lellena"; on appelle donc Lellena. La chère enfant vient, se met à genoux et commence à réciter le chapelet, presque aussitôt, elle voit la Très Sainte Vierge tout entourée de rayons éblouissants, sur le petit rocher . Elle a les bras ouverts, dirigés vers la terre, dans l'attitude de Notre Dame de Grâces, à plusieurs reprises, elle lève les yeux au ciel et les abaisse ensuite vers la terre. Mmes Géronima et Graziani contemplent le même spectacle.
8ème apparition- 28 juillet sur le rocher du lierre :
. Ce jour-là, Elena est venue se placer au pied d'un grand rocher dont le sommet est orné d'une branche de lierre très touffue. Elle domine le rocher de l' Apparition. Elle est accompagnée de plusieurs personnes des environs de Campitello. Elle voit venir beaucoup de monde dans la direction de Volpajola. Tous se mettent à genoux et prient . L'enfant privilégiée de Marie se tient pieusement agenouillée, les mains jointes: tout dénote en elle une grande tension d'esprit, ses yeux attentivement fixés sur le rocher et l'immobilité des personne, la font ressembler à une statue vivante.
Soudain, la Mère de Dieu lui apparaît, enveloppée d'une splendeur céleste. Elle se tient debout au-dessus du rocher du lierre, comme Reine sur son Trône . Elle est vêtue de blanc avec un manteau bleu foncé sur les épaules et une ceinture de même couleur. Elle porte au front une couronne de 12 étoiles, l'une plus brillante que les autres. Sur son bras gauche, elle tient l'enfant Jésus, vêtu de la même manière que sa divine Mère. Il égrenait dans ses petits doigts, un grand chapelet aux grains d'or, que la Très Sainte Vierge, tenait par le milieu. Les pieds nus de la Reine du Ciel, touchaient les parois du rocher. Une lumière éblouissante encadrait cette magnifique vision. Madeleine demeure complètement ravie au monde extérieur, sans perdre toutefois, l'usage de ses facultés mentales. Son visage reflète exactement les rayons qui brillent au front de la Céleste Apparition. Ce spectacle nouveau jusque là, dure un bon quart d'heure. Au dire des témoins de cette scène, Madeleine n'appartenait plus à ce monde. En la voyant aussi merveilleusement transfigurée, ils avaient tous la sensation qu'elle se trouvait réellement en présence de quelque chose de divin. Je viens de voir la Sainte Vierge, disait-elle, à ceux qui l'interrogeaient, de même que je vous vois en chair et en os! Aucune dame de ce monde n'est comparable à sa Personne. elle est plus belle et rayonnante que l'astre du jour! Sans rien dire, Elle me souriait agréablement.
9éme apparition-30 juillet 1899 (sur le rocher à dos d'âne) :
Il est trois heures du soir, Madeleine se tient à genoux, près du rocher de la croix, surnommé" rocher à dos d'âne", et récite dévotement son chapelet. De nombreuses personnes prient à ses côtés. Soudain "La Belle Dame lui apparaît plus éblouissante que jamais, au-dessus du rocher, presque à la portée de sa main, tenant son "Divin Enfant" dans ses bras maternels". La Dame le visage souriant trace un grand signe de croix, la bénit et avec elle toute l'assistance, puis avec la meilleure grâce du Ciel, elle dit à Lellena dans son patois corse" O quanta indulgenza chi tu guadagni "en lui montrant son rosaire: "oh! que d'indulgence tu gagnes". Elle disparut aussitôt. Une femme du pays de Valle, qui était proche de Lellena, vit la très Sainte Vierge bénir la douce voyante et aussi l'assistanc.
10 éme apparition- 28 au 29 Août-(sur le rocher à dos d'âne) :
La nuit du 28 au 29 août de neuf heures à 11 heures du soir, La Très Sainte Vierge se montre sur le rocher à dos d'âne, à côté de la croix .Elle se présente à Lellena et aussi à d'autres personnes.
"Elle est vêtue de blanc et porte une couronne étincelante de trois lumières. L'Enfant Jésus repose sur le bras gauche de sa Divine Mère.
Son front est ceint d'un diadème éclatant. Dans sa main droite, il porte un globe surmonté d'une petite croix noire. La Mère et son fils sont pieds nus. La Vierge Marie égrène un chapelet d'or qu'Elle tient de la main droite, tous deux montrent un visage très radieux. Plusieurs personnes parmi lesquelles figurent M.Arrighi, receveur des postes à Campitello, M.Cacciaguerre, Maire de Volpajola et d'autres encore, disent avoir vu au moment de l'extase des quatre voyants: Lellena Parsi ,Ange-felix Corteggiani, Moïse Bagnoli et Jean-Paul Graziani jaillir de la roche des Apparitions des milliers d'étoiles.
11éme apparition - nuit du 29 au 30 août 1899-Vision d'une grande église :
Cette nuit du 29 au 30 aoùt, Lellena est à genoux sur la petite esplanade, proche du jeune châtaignie.
Elle regarde dans la direction du petit rocher à dos d'âne. Elle entre en extase, et le visage transfiguré, la douce voyante contemple délicieusement la Vierge Marie qu'elle voit dans une grande église, toute resplendissante de lumières, ayant trois portes au frontispice, dont celle du milieu beaucoup plus grande que les deux latérales.
Sur la demande de M. le Curé Albertini, Lellena lui fit le récit suivant: "je voyais une église très vaste à quelques mètres de moi. Du côté du grand portail, elle était grande ouverte. Au dedans, elle était inondée de lumières et noire de monde.
La Sainte Vierge dominait le Maître Autel. Au dehors, il y avait aussi beaucoup de monde.
Le frontispice, outre les trois portes, avait des corniches et encore des fenêtres plus petites. Sur le sommet apparaissait une grande croix. Un escalier d'une dizaine de marches conduisait à l'église.
Deux religieux, l'un franciscain l'autre dominicain en montaient les degrés.
L'Auguste Mère de Dieu dit à sa confidente: "C'est ici que je veux être honorée sous tout mes titres"
12éme apparition-4 septembre 1899 - Vision de l'Ostentoir au-dessus du rocher :
Ce soir du 4 septembre, Lellena et plusieurs autres voyantssont à l'endroit appelé "Casciana" , d'où l'on aperçoit à une centaine de mètres de distance, les quatre rochers de L'Apparition.
On commence la récitation du Rosaire.
Tout à coup, Lellena voit apparaître au - dessus du 4éme rocher, dans les airs , dans un ciel parsemé d'étoiles , la Très Sainte Vierge Marie, ayant une couronne toute brillante sur la tête, et un grand globe très lumineux dans la main gauche. Elle porte l'Enfant Jésus sur son bras droit.
La Divine Mère est vêtue d'une robe d'or. Elle est entourée d'une multitude d'Anges, qui montent et descendent dans les airs.
Tout à coup Lellena et d'autres voient comme elle, sur le 4éme rocher, au- dessus d'un Autel, sur lequel brillent des miliers de cierges: un grand Ostensoir, répandant comme le soleil, des rayons lumineux qui inondent de leur clarté, tout l'espace!
A ce moment les Anges, la Très Sainte Vierge avec toute la cour céleste, s"agenouillent et s'inclinent profondément, pendant que l'Ostensoir trace dans les airs, un grand signede croix...C'est fini, tout disparaît...
Il est environ 8 heures du soir , l'Apparition, commence à se montrer ; les voyants sont comme transfigurés.
Ce changement subit, produit une grande émotion dans la foule et sans bien s'en rendre compte, l'un des incroyants H. L. tombe à genoux et prie avec les autres... Et voilà que sur le 4éme rocher , il voit apparaître un autel chargé de lumières et de fleurs merveilleuses. Le Saint Sacrement est exposé au-dessus, la Très Sainte Vierge se montre , la boule du Monde vient se placer sous ses pieds.
Cet homme devenu un croyant des plus convaincus affirme avoir vu ce jour là, lui aussi, dans la nuit du 4 au 5 septembre 1899, un Grand Ostensoir et la Vierge tenant à la main un cierge répandant une lumière telle, dit - il, qu'on aurait pu lire là où il se trouvait.
13éme apparition - 8 septembre 1899 :
En cette belle journée de la Nativité de la Sainte Vierge, Lellena , qui a passé toute la nuit précédente et la journée en prières au sanctuaire de N. D. de Lavasina, arrive quand même vers cinq heures du soir, au champ des apparitions. Elle y trouve les voyants au grand complet, de tous les villages on accourt prier avec grande ferveur.
Lellena prend la croix des Apparitions qu'elle transporte avec peine vu sa pesanteur. Une procession s'organise alors. Les voyants entonnent le Pange lingua gloriosi et l'hymne est continué par eux sans le secours d'aucun livre! Oh mystère!..
Tout se tremine par les litanies de la Vierge Marie et la récitation de l'Angélus. On retourne au champ des Apparitions. 2000 personnes environ, chantent le" DIO VI SALVI REGINA". La très Sainte Vierge aparaît avec son beau diadème d'étoiles, toute radieuse et resplendissante de lumière, aux yeux des voyants.
Sur leurs visages transfigurés, miroite une douce joie qui n'a rien de la terre. On chante le Magnificat et L'Ave Maria Stella . L'un des voyants porte la croix, deux autres les plus jeunes marchent de chaque côté, tous les autres mettent l'ordre dans la foule? Arrivés sur la petite esplanade où est plantée la Croix, ils effectuent avec une régularité parfaite, et pour la première fois "la Ranitola".
Celle-ci terminée, on revient au lieu des Apparitions, on récite des prières, on chante des cantiques en action de grâces, et chacun regagne sa demeure, sous une impression d'immense bonheur! La scène a duré cinq heures.
Lellena rapporte que la Sainte Vierge a disparu, "le ciel s'est ouvert pour la recevoir. on aurait dit qu'on l'attendait !"."Il y avait des Papes avec la tiare, des religieux, des vierges, des martyrs, etc...
Lorque la Sainte Vierge est arrivée au milieu d'eux, la Vision est restée quelques temps puis a disparu.
Les voyants ont tous affirmé que ce qu'ils ont fait ce soir - là, ils l'ont fait sur les ordres de la Trés Sainte Vierge, qui les précédait dans les airs, au-dessus de la Croix, enveloppée d'un nuage et escortée de deux Anges aux grandes ailes déployées, qu'ils maintenaient de chaque côté d'Elle. Sur sa tête, Elle portait une magnifique couronne , un Diadème d'étoiles.
14 éme apparition - 12 septembre 1899 :
Le 12 septembre, Lellena, sa mère et d'autres personnes se rendent au champ des Apparitions pour y passer la nuit en prières
Le lendemain, on apprenait qu'au cours de la nuit , environ vers minuit , on avait aperçu une procession d'êtres surhumains, au nombre de 12, vêtus de blanc. La Trés Sainte Vierge marchait au milieu d'eux, ayant un Ange à sa droite et un autre à sa gauche.
La procession parvenue au bas du hameau de Panicale, au pied du Turrione (on appelle ainsi une petite terrasse située proche de l'ancien presbytère), d'où elle a été aperçue par de personnes habitant ce hameau est retounée ensuite au lieu des Apparitions. Arrivées à cet endroit, toutes les personnes présentes ont aperçu un globe lumineux, qui projetait sur " la roche à dos d'âne", une lumière très éclatante.
15 éme apparition - 21 septembre 1899 - (sur le rocher à dos d'âne) :
A la demande de M. le Curé de Campitello, Lellena, lui fait le récit suivant :
"Depuis quelques jours , j'étais inquiète, je ne voyais plus la Bonne Dame. Je craignais qu'Elle ne fut mécontente de moi. Je ne cessais cependant de prier et de demander avec insistance la grâce de La revoir.
Cette grâce m'a été accordée. J'ai eu le bonheur de la voir aujourd'hui à Fontanelle.
C'était midi, je rentrais des champs avec mon fagot de bois sur la tête. J'étais accompagnée des deux soeurs Marie-Ursule et Félicité Dionisi et de Marie-François Campocasso. En deçà de la petite fontaine,nous avons déposé nos fagots et nous nous sommes agenouillées pour prier.
Dès le premier mystére du Saint Rosaire, je vis apparaître la Trés Sainte Vierge toute souriante , sur le rocher à dos d'âne, qui est près de la Croix. Elle avait l'air si contente!
Quelques gouttes de pluie tombent du Ciel; la Bonne Dame disparut aussitôt.
" Elle était enveloppée d'une gaz aérienne .
- Combien de temps cette vision a-t-elle durée?
-Environ une vintaine de minutes, Monsieue le Curé.
- Combien de fois déjà avez-vous vu la Sainte Vierge?
- C'est la quinzième fois ."
16 éme apparition - 29 septembre 1899 -
Ce vendredi 29 septembre, quatre enfants allaient ramasser du bois pour chauffer le four afin de faire cuire le pain selon l'usage du pays. C'étaient : Madeleine Parsi, Perpétue Lorenzi, Lucie Graziani et sa soeur Victoire.
Arrivées à la première plate - forme appelée "Alto di Mucale",sentier situé au - dessous des Apparitions, elles déposent leurs fagots pour reprendre haleine.
Madeleine engage ses compagnes à s'agenouiller à cet endroit, et à prier, en s'unissant par la pensée aux intentions du prêtre , qui célèbre en ce moment, le Saint Sacrifice de la Messe.
Le rocher des Apparitions, qu'elles distinguent parfaitement se dressait en face d'elles, à une distance d'environ 200 mètres. Il y avait à peine quelques minutes qu'elles priaient à genoux,, quand la Vierge Marie leur apparut sur son Rocher vêtue de blanc, la tête auréolée d'une couronne resplendissante, avec l'Enfant Jésus tout souriant, dans ses bras.
Elle était si belle , disaient Madeleine, Perpétue et Lucie que nous La voyions très bien distinguant tous ses traits, et même jusqu'aux ongles de ses mains et de ses pieds.
Cette manifestation surnaturelle à Madeleine et à ses compagnes eut un grand retentissement dans le village et dans les environs. elle attira le soir même, à la chute du jour , au champ des Apparitions, une foule énorme de croyants et aussi d'incroyants. Ces derniers étaient désarmés.
Aussi, la Sainte Vierge , comme pour mieux marquer sa victoire sur eux, apparaissait également ce soir à Moïse Bagnoli,à Ange-Fèlix Corteggiani, à Jean-Paul graziani et aux deux frères Mazzoni de Lento.
Ceux-ci, pour la voir, avaient abandonné leurs troupeaux à la seule garde de leurs chiens, et " obéissant à une force irrésistible", étaient accourus du haut des crêtes de leurs montagnes escarpées, courant par monts et par vaux, à travers les ténèbres d'une nuit sans lune, faisant ainsi 15 kilomètres, au moins,distance qu'ils leur fallut franchir de nouveau pour se trouver avant le lever du jour devant leur bergerie."J.M.Albertini, curé de Campitello.
17éme apparition - 18 Novembre 1899 - ( Rocher du Lierre)
Le soir du 18 Novembre, Madeleine sent le mystérieux attrait qui l'appelle au rendez- vous.
Elle en parle à son père, qui s'offre à l'accompagner.
En face du rocher au lierre, ils s'agenouillent l'un à côté de l'autre, un peu écartés d'un groupe de personnes qui prient, elles aussi avec ardeur, sans faire attention à eux.
Madeleine et son père commencent la récitation de leur chapelet, chacun en particulier. Bientôt un tressaillement soudain annonce la vision. le visage de madeleine pâlit, son oeil brille. le père approche sa lanterne de sa fille. Il la contemple dans sa pâleur radieuse, dans la béatitude de son regard perdu au sein des beautés et de la gloire de la Vierge Marie. Ravies d'admiration, les autres personnes regardent en silence et prient.
L'Apparition dure depuis une demi-heure, quand il vient à Madeleine, la pensée de regarder son père, afin de savoir s'il lui aussi voit la belle Apparition. Mais aussitôt, avant qu'elle ne se retourne, elle entend sa voix tout émue dire: "Oh! comme Elle est belle! Oh! comme Elle est belle! Oh! quelle inexprimable bonté sur ses lèvres divines!...
Les autres voyants sont tous là bouche bée, écarquillant bien les yeux , tout le bonheur est cette fois pour Madeleine et son père.
Le lendemain de l'Apparition, Madeleineen fait le récit à son bon curé, M. J. B. Albertini, dans les termes suivants: "Aux premiers rayons qui annoncèrent la Très Sainte Vierge , je n'ai plus rien vu, ni rochers, ni croix, ni personnes des nombreux pélerins présents, pas même mon pére, mais seulement la Vierge rayonnante, rien que la Vierge rayonnante, rien que la Vierge auréolée de gloire, ses doux regards et ses beaux sourires".
L'heureuse privilégiée devait revoir sa divine Mère le 25 février 1900 .
Parlant de son père, décédé le jour de sa fête: 3 décembre 1899 ainsi que le bon Ange de Lellena l'en avait avertie, elle disait: "Mon père l'a vue comme moi, la Bonne Mère, il ne l'a vue qu'une fois, mais le bonheur qu'il a éprouvé depuis ce moment a été si grand , qu'il est mort de çà!"
Dans une lettre qu'elle m'écrivit deux mois plus tard , de l'Abbaye d'Erbalunga, où elle était entrée en qualité de postulante le 21 Janvier 1900, Lellena eut la bonne grâce de me parler encore de la vision de son pauvre père décédé: "Depuis ce jour-là,18 Novembre 1899,le coeur de mon pauvre père était constamment tourné vers la beauté qu'il avait vue. Durant les quelques jours qu'il avait encore à vivre sur cette terre de larmes avec nous, on entendait souvent s'échapper de ses lèvres :"Oh! Vierge Sainte, soyez à jamais bénie de m'avoir accordé une grande grâce avant de mourir".
Signé: J.B.Albertini, curé de Campitello.
III . Entrée de Lellena en religion :
L 'heure est venue,où Lellena va disparaître de la scène des Apparitions pour rentrer dan sla vie religieuse à Erbalunga chez les Bénédictines sous la conduite de son saint patron Saint Benoît son protecteur.
C'est le 21 decembre 1900 que conduite par sa jmère que Lellena munie de son humble trousseau que lui offre la charité, quelle entre à l'abbaye.
Le monastère se réjouit et s'honore de la recevoir dans son sein. Malgré son jeune âge,elle n'a pas encore 15 ans, on l'emploie aux besoins matériels du pensionnat et à de nombreuses occupations dans la communauté.
Mais à peine quelques jours se sont-ils écoulés depuis son arrivée au couvent, que son l'Ange gardien lui apparaît de nouveau et lui annonce qu'elle doit revoir une 18éme fois à Campitello sa divine Mère et qu'elle doit faire connaître ce message à la Révérende Mère Abbesse.
La jeune postulante, se rend auprès de la Révérande Mère qui, rien qu'en l'apercevant, devine sur ses traits illuminés des reflets du ciel, qu'une communication divine va lui être faite..
Un mois s'écoule depuis cette communication d'En-Haut.La jeune postulante ne manifeste aucune impatience et attend en silence, l'ordre qui lui permettra d'accomplir le message divin.
Le 25 Février 1900, l'ordre est donné de partir de Campitello. Elle est accompagnée dans son voyage par Soeur Geneviève, qui servira de témoin au dessein de la Très Sainte Vierge.
Chemin faisant, les deux pèlerins, pour obéir à la Révérende Mère Abbesse, devront réciter 15 rosaires de trois chapelets, et gravir nu-pieds et en silence, les arides sentiers de la Costera, jusqu'au lieu des Apparitions. Le voyage est effectué sans échanger une parole.
De ces quinze rosaires, il ne reste plus que le dernier, lorsqu'elles arrivent aux rochers bénis, Lellena après avoir baisé la croix, s'agenouille au-dessus du rocher à dos d'âne, et commence aussitôt son dernier rosaire.
Autour d'elle, la foule se presse.
La sainte Vierge qui ne s'était pas montrèe depuis quelques jours, se présente au deuxième chapelet à Ursule, à Contesse, Perpétue,, Rose et Lucie, qui entrent simultanément en extase au pied du figuier, sur lequel l'Apparition rayonne de toute la splendeur de sa gloire.
Lellena est impassible, elle continue à prier.
Tout à coup, une beauté suave, angélique se dégage de toute sa personne:elle a les bras en croix. La Reine du Ciel, toute rayonnante de grâce et de douceur, se montre enfin, à ses yeux ravis, qui deviennent alors étrangement fixes. Ses traits se tendent, ses lèvres ne remuent plus, des larmes brillent au bord de ses paupières: elle est en extase!
Soudain, elle se lève, court, vole, passe par-dessus les ronces et les roches sans trébucher aucunement, franchit la distance qui la sépare du grand rocher, fait une profonde révérence et s'agenouille au milieu des autres voyantes extatiques, tandis que la foule chante les litanies et le Magnificat.
Pendant ce chant de l'humilité reconnaissante, la Vierge serrant contre son sein l'Enfant Jésus, bénit et disparaît. Les voyants sont revenus à l'état naturel. L'assistance entière manifeste le désir d'entendre parler Lellena. Celle-ci, tout simplement, satisfait la foule.
La Sainte Vierge dit-elle, était vêtue de blanc, son manteau était de couleur azurée, sa couronne faite de trois étoiles, celle du milieu plus grande et plus brillante que les deux autres. Elle portait l'Enfant Jésus. Dans ses doigts, elle avait un chapelet, dont la croix était d'or, ses pieds reposaient sur des nuages éclatants, sur un Autel brûlaient partout des cierges.Elle m'a fait signe d'approcher. Elle a béni et a disparu dans le ciel.
Là par humilité s'arrête son récit. Mais nous savons d'une manière certaine, que la Sainte Vierge lui confia un secret qu'elle emportera dans la tombe,lui révela des choses à venir, et l'avertit qu'elle serait calomniée.
Le lendemain 26 février, on retourne nombreux au champ.Ursule est seule à voir la Sainte Vierge; elle ordonne la procession. Lellena, à laquelle elle remet la croix, marche la première, et sur le signal de la voyante, traverse l'enclos Casciana ; à Fontanicchia, on s'arrête. Ursule appuie la croix de la procession, contre celle qui s'élève à cet endroit. Elle s"agenouille, les regards fixés sur la croix, contemple la Vierge, aux pieds de laquelle se déroule une large banderole portant en grosses lettres une belle inscription ; elle demande à écrire. On lui donne une petite feuille, qu'on détache d'un carnet de poche, et un crayon? Sans détourner les yeux de l'inscription, elle appuie le papier contre les parois de la Croixet, sans hésiter, écrit très lisiblement:
" Je suis l'Immaculée Conception,
Je suis venue pour empêcher mon divin fils
De punir le monde
Priez, priez pauvres pêcheurs,
Priez, priez."
Ensuite, elle remet son écrit à soeur Geneviève, en lui faisant signe de l'emporter. C'était précisément "la réponse" au signe demandé à la Très Sainte Vierge secrètement, par la Révérande Mère Abbesse d'Erbalunga !
Celle-ci la reçut avec un immense bonheur et ne tarda pas à la remettre au Curé de Campitello, qui la confia à M. le Chanoine Ricci, pour être ajoutée au " dossier" , que l'autorité ecclésiastique l'a prié de constituer.
De retour à l'Abbaye, Lellena se montre de plus en plus recueillie et encore plus mûrie, par l'entretien qu'elle vient d'avoir avec sa M-re du Ciel. cela ne l'empêche pas, toutefois, de vaquer comme de coutume à ses multiples occupations. Elle est tout ensemble, Marthe et Marie.
La situation de l'Abbaye est précaire ; elle doit lutter contre les lois draconniènnes du gouvernement de l'époque. Il y a pénurie d'argent.
Lellena par ses prières, obtient du Ciel, des secours inespérés à Madame l'Abbesse, qui trouve fréquemment dans sa caisse, des sommes dont elle ne peut connaître la provenance.
Vu la grande besogne qui lui incombe journellement, Lellena a peu de temps pour prier et méditer, mais Notre Seigneur se charge, lui-même, de l'instruire et l'éclairer.
La jeune postulante entre généreusement dans la voie douloureuse que lui a montrée la Très Sainte Vierge en sa 18 éme apparition. Aussi s'offre-t-elle à souffrir corps et âme avec Notre Seigneur, pour le salut des pêcheurs, la sanctification du clergé, le soulagement des âme du Purgatoire, dont quelques-unes lui apparaissent et aussi pour sa petite patrie bien-aimée, la Corse.
IV: Prise d'habit -17 mai 1901 -
Les pensées de lellena, son esprit, son coeur se portent sans cesse vers l'heureux jour où il lui sera donné de revêtir le Saint Habit Bénédictin.
La Révérende Mère Abbesse, de concert avec la communauté, en a fixé la date ; mais l'humble postulante reçoit un avertissement intèrieur, que celle-ci n'est point ratifiée par le Ciel, et en même temps, il lui est révélé que le nom qu'elle devra porter en religion, sera celui de Soeur Marie Catherine d'Alexandrie. L'humble enfant le fait connaître en toute simplicité à la Rde Mère Abbesse.
En effet, par suite de circonstances particulières, le Père Abbé ,Dom Gauthey, de l'Abbaye de marseille, qui doit présider la cérémonie de vêture, ne peut se rendre à Erbalunga que le 17 mai, le lendemain de la fête de l'Ascension.
Ce jour-là, donc Madeleine Parsi, reçoit les livrées bénédictines, avec le nom de Soeur Marie Catherine d'Alexandrie, que le ciel avait indiqué.C'est l'Abbé Mitré des bénédictins de Marseille qui prononce l'allocution.
La jeune postulante, à peine âgée de 16 ans, captive tous les regards par son extérieur si modeste, si profondément recueilli. Son visage reflète encore une vision du Ciel, car elle a passé la nuit entière, en prières au pied de son lit, et contemplé dans une longue extase, la Très Sainte Vierge et Sainte Catherine d'Alexandri. Cette dernière s'est présentée à elle, tenant dans ses main la roue, instrument de son cruel supplice.
A la fin de la cérémonie, le prêtre retire du Saint Tabernacle, l'un des trois noms placés sous le regard du Divin Prisonnier. Son choix est tombé, en présence de tous les spectateurs, sur celui de Sainte Catherine d'Alexandrie ! La prédiction venait de se réaliser !
Mais Soeur Marie Catherine est prévenue par une voix intérieure, que de douloureux évènements politiques se préparent, et que bientôt, il lui faudra déposer le Saint Habit qu'elle porte avec un bonheur indicible.
Le grand Saint Benoît, ami de son enfance, l'aidera dans sa tâche laborieuse et lui portera secours, maintes fois, par sa paternelle présence, aux heures de tribulations.La Sainte Vierge veille aussi sur elle.
Un certain jour, le 29 du mois de novembre 1901, Soeur Marie Catherine constate, à sa grande stupéfaction, que la provision de pain manque pour le repas !
Les pensionnaires sont prêtes à se rendre au réfectoire...C'est alors qu'elle lève ses yeux suppliants vers sa Mère du Ciel et lui expose son embarras.
D'ailleurs, la Très Sainte Vierge n'a-t-elle pas fait entendre à son enfant, qu'elle serait son aide en tout temps, et t laissé tomber de ses lèvres divines, ces paroles énigmatiques :" le 29, tu verras."
Il revient en mémoire à la novice, cette date du 29, à laquelle alors elle n'avait pas prêté attention, et précisément, il se trouve être aujourd'hui, le 29 du mois de novembre. Müe par une intuition d'En-Haut, Soeur Marie Catherine prend en main le reste du pain que contient sa petite corbeille, premier pain qu'elle ait pétri, et commence à le diviser en morceaux ; mais, O Merveille ! ceux-ci grossissent et se multiplient à l'envi. Ce pain était frais, doré, incomparablement supérieur à celui dont les élèves et la communauté se nourrissaient chaque jour.
V : La dispersion - 1902 -
Par suite des lois de séparation de l'église et de l'état, la Mère Abbesse est obligée d'interrompre le courant ordinaire de la vie monastique des religieuses.Toutes dépossent leur habit religieux et bon nombre d'entre-elles doivent chercher refuge dans leurs familles respectives.
Lellena reste à l'Abbaye où elle sera considérée par le gouvernement comme domestique attachée au Pensionnat.
Ne portant plus l'habit religieux,elle trace sur sa poitrine une petite croix, avec une épingle ,symbole de son attachement au Seigneura ; toutefois celle-ci va miraculeusement s'aggrandir et s'ouvrir le vendredi,après de cruelles souffrances, pour donner un sang très pur et clair, et se refermer sans jamais suppurer. Il en émanera un parfum exquis, indéfinissable, constaté par plusieurs.
Jésus se montrera fréquemment aux yeux de Soeur Catherine, soit sous les voiles eucharistiques, ou dans des visions pleines d'enseignement et de réconfort.
Ainsi, le Lundi Saint, 24 mars 1902, Lellena pour l'accroissement de sa piété, à l'immense bonheur de voir Notre Seigneur Jésus Christ pendant le Saint Sacrifice de la messe, se substituer à son ministre du 1er Evangile au dernier.
Le jour de la première Communion des élèves, elle voit Notre-Seigneur à travers les voiles eucharistiques, se donner à des âmes innocentes...
Pour l'infatiguable petite novice, trop souvent l'heure du coucher arrive sans avoir pu vaquer à ses exercices de piété. Mais oublieuse de sa fatigue, elle demande, et obtient l'autorisation de veiller aux Pieds de Notre-Seigneur au Très Saint Sacrement.
C'est là que le Divin Maître ou sa très sainte Mère, vont la dédommager de ses privations spirituelles, par des visions internes fréquentes, plus belles les unes que les autres, dont elle fera part à son Diercteur par pure obéissance.
Le cadre de ce travail ne nous permet que d'en citer quelques- unes et très brièvement.
Un jour Lellena se voit accompagnèe par son Bon Ange, en face de trois routes différentes. L'une à pente rapide et dangereuse, est celle des plaisirs. L'autre biaisant, conduit aux souffrances expiatrices, enfin, celle dans laquelle elle doit s'engager est droite comme une longue échelle, mais couverte partout d'épines et de croix.
Il lui faut la parcourir,portant sur ses épaules une lourde croix, sous le poids de laquelle elle se sent défaillir; mais levant les yeux elle aperçoit à son sommet Notre-Seigneur crucifié qui la regarde avec compassion. Le Sang Rédempteur coule de ses plaies sacrées... Bientôt de sa propre Croix, part une banderole qui reliera la croix de Lellena à la sienne et lui falicitera la montée douloureuse ...
Cette banderole porte dec mystérieux écrits d'or...
Lellena y lit ces seuls mots: "In manum suam mandavit".
Pendant qu'à Campitello se déroule la quatrième phase des Apparitions: Visions sur la Passion de Notre-Seigneur et que les voyants donnent l'exemple de la prière et de la pénitence depuis le 13 Février 1çàà; la Très Sainte Vierge se présente également à Lellena à l'Abbaye, sous son titre de "Mater Dolorosa", et lui adresse ces paroles: " Ma fille, je ne te rendrai pas heureuse en cette vie, mais je te promets que tu le seras en l'autre"...
C'est alors que Lellena, profondément émue par ce navrant tableau, demande à Notre-Seigneur de souffrir pour consoler son Divin Coeur mais que ses propres souffrances soient à l'intérieur, afin que nul, au dehors ne s'en doute... Sa prière est exaucée ; elle ne tarde pas à éprouver aux pieds un feu tel que les plongeant dans l'eau fraîche, celle-ci se met à bouillir! Soeur Geneviève est témoin de ce fait . Peu après, ce sont des souffrances semblables à celles d'une couronne d'épines, lui encerclant la tête.
Le samedi20juin veille de la catastrophe du "Liban", Lellena se sent tout à coup, en proie à d'affreuses souffrances, et dans tout son corps, éprouve des brûlures inexprimables san sen deviner la cause. Le lendemain, Dimanche, elle voit pendant l'assistance à la Messe, le bateau s'enfoncer dans les flots, les passagers disparaître!
Elle prie, elle supllie pour obtenir le salut de ces malheureux naufragés, et tandis qu'elle est encore en prières, ce lundi 22, il lui est révélé que, parmi eux, il n'y a eu que très peu de damnés....
Lellena par des circonstances imprévues et indépendantes de sa volonté, est appelée de temps à autre à Campitello. Cela entre dans le plan divin!
L'Abbaye n'a plus de clôture, plus d'exercices communs, car à tout prix, il faut échapper aux tracasseries gouvernementales. La jeune fille est donc libre de tout lienn ; mais cependant, elle n'agira jamais sans le consentement de ses supérieurs.
Le 1er Février 1909, se trouvant de passage à Campitello, elle descend aux Apparitions, avec sept autres personnes,au nombre desquelles se trouvent 3 voyantes : Perpétue, Rose et la vielle Marie Lorenzi.
Tout à coup une blancheur éclatante couvre le rocher à dos d'âne.
La Très Sainte Vierge apparaît aux trois susdites voyantes qui tombent en extase ; quant à Lellena et les trois autres, elle n'aperçoivent qu'un grand rayon partant du rocher, lequel illumine toute la croix.
Bientôt les voyantes se lèvent, de grosses larmes coulent de leurs yeux et Marie Lorenzi, demeure les bras en croix pendant 1 heure...les yeux levés vers la vision, contemplant la Vierge Marie entourée de rayons lumineux et reposant au-dessus de la Croix.
Ensuite Perpétue prend la Croix et part en procession avec ses compagnes, en se dirigeant vers le hameau de Panicale et en chantant des hymnes en l'honneur de la Très Sainte Vierge.
Chemin faisant, elles voient un âne occupé à brouter l'herbe près d'un rocher. Lorsque le pauvre animal voit la Croix, il fait environ dix pas en avant, puis quand cette croix passe devant lui, il plie ses deus pieds de devant, incline la tête et reste ainsi à genoux dans cette situation, au su et au vu des personnes présentes, pendant quelques instants.
"On aurait dit qu'il adorait", ainsi s'exprimait Lellena en faisant le récit de la chose, à une personne.i
La procession se remit en marche et arriva à l'entrée du hameau où tous , grands et petits, jeunes et vieux, se joignirent à elle . On fit le tour de Casciana, en chantant et en priant avec ardeur.
Pendant qu'elle était en extase, Perpétue Lorenzi, quine sait ni lire ni écrire, ni parler français, se met, ô prodige ! à écrire très lisiblement avec le doigt sur le sol, sous les yeux étonnés de 7 témoins, ces mots : "Miracle, Miracle, Marie Refuge des pêcheurs, pénitence, pénitence, priez, priez". Et Lellena les lit à haute voix.
Arrivée au Riniccio, elle se met de nouveau à genoux et essauye de former d'autres lettres avec le doigt . mais le sol est battu, rien ne reste . Alors s'emparant du rosaire de Lellena et l'arrangeant avec ses mains, elle parvient à former les mots ci-aprés, auquells elle-même ne comprend absolument rien:
"Marie conçue sans péché
Pénitence, pénitence, Priez, priez!"
Le rosaire de Lellena s'allongeait d'après le besion de la phrase!...
Le fait relaté ci-dessus, a été certifié conforme à la vérité, par les heureux témoins.
IV - La voie douloureuse: les stigmates, Satan entre en jeu.
Suivons Lellena dans sa voix douloureuse et citons un fragment d'une lettre qu'elle écrit, par obéissance à son Directeur:
"Dans la nuit du 3 au 4 Novembre 1904, à 9 heures du soir, j'ai été subitement prise d'une crise très violente de maux de dents, qui me prenaient toute la tête.
Aprés trois longues heures d'horribles souffrances, minuit à sonné.
J'ai été complétement quitte de cette souffrance, quand il m'a semblé voir Notre-Seigneur, devant moi, grand, beau, mystérieux, me montrant ses cinq plaies.
De chacune de ses divines Plaies, partait un rayon qui me communiquait des souffrances inexprimables dans mes pieds, mes mains et mon coeur, et j'ai passé ainsi toute la journée du vendredi...
Vers trois heures de l'après-midi de ce même jour, Lellena a encore une vision ; elle voit un grand pécheur sacrilège, pour la conversion duquel la Très Sainte Vierge, lui demande de l'aider...
Les stigmates restèrent visibles pendant quinze jours ; Lellena prenait les plus grandes précautions pour les cacher à son entourage. Ce n'est qu'à la dérobée que Soeur Geneviève s'en aperçut, le lendemain 5 novembre, à la grande confusion de la chère petite victime, qui eut voulu donner à entendre qu'il s'agissait de quelques égratignures.
Monsieur l'Aumonier de l'Abbaye (alors M.Susini), informé discrètement de ce merveilleux phénomème, chargea l'une des compagnes de Lellena, Soeur Ste Julienne, de s'assurer de la vérité du fait. Cette dernière, à force de prières et d'affectueuses supplications, finit par triompher des résistances de la douce patiente et constate que les blessures se montrent sur les deux côtés à la fois, aux mains et aux pieds.
Dans l'après-midi, M. l'Aumonier entre à l'improviste dans la lingerie où Lellena travaille, il la surprend tirant l'aiguille, et malgré l'habileté de la chère enfant à cacher ses mains, il constate la présence des stigmates..
Le vendredi suivant, 11 Décembre, fête de Saint Martin, évêque de Tours, notre petite fleur du maquis passe par de grandes souffrances ; le sang remplit les blessures ouvertes des stigmates.
Lellena a une nouvelle vision, au cours de laquelle elle voit des choses extraordinaires se rapportant à la France, laquelle est déchirée par des luttes intestines ; au terme de cette vision, elle remarque une grande lumière se répandre sur la nation.
Soucieuse de l'empêchement que ses stigmates pourraient apporter à l'accomplissemet de son emploi, elle demande à la Très Sainte Vierge que ses souffrances aient lieu de préférence la nuit ; la courageuse victime est exaucèe.
Le 17 Novembre, faisant son Heure Sainte, les douleurs commencent dès neuf heures, dans les pieds. Elle est clouée sur place par la force des souffrances, jusqu'au lendemain matin 5 heures.
A ce moment tout cesse subitement, la chère victime quitte la chapelle, et sans prendre le moindre repos, elle vaque à son emploi comme à l'ordinaire.
Le 24 Novembre, ses souffrances se renouvellent et Notre-Seigneur fait apparaître aux yeux de sa généreuse fiancée, durant son adoration nocturne toutes les vertus et tous les vices. Un peu après il lui en donne l'explication. Lellenavoit alors la vertu de pureté dans son ineffable et sublime beauté.
puis ensuite le vice de l'impureté dans toute son horreur!...Epouvantée de de spectacle hideux,ellel s'écrie:"Pourquoi me montrer cela?..."Pour expier en union avec l'Agneau Divinles crimes des pécheurs!...Jésus n'a-t-il pas dit:"Une âme juste, a tant de pouvoir sur mon coeur, qu'elle peut obtenir le pardon de mille pécheurs à la fois".
Soeur Marie Catherine dans le cours de sa vie arrachera au démon de bien nombreuses âmes,et cela par le moyen de ses souffrances expiatoires de tous genres.
Durant l'Avant et le Carême, aux souffranes physiques des vendredis , s'ajoutent de terribles souffrances d'âme. Ce sont pour elle des temps de désolation spirituelle...
En la fête du Sacré-Coeur, juin 1904, ses plaies rendent beaucoup de samg. Elle voit ensuite Notre-Seigneur Jésus-Christ tenant en sa Main Divine une coupe, dans laquelle il lui montre recueilli le sang sorti de sa poitrine, et pour l'assurer que rien n'est perdu de ce qu'on souffre pour sa Gloire et ne reste pas sans récompense, le miséricordieux Sauceur ajoute ces paroles: "Je ne suis pas un tyran"..
Notre Seigneur demande fréquemment à sa généreuse collaboratrice, des jeûnes cruels et prolongés. Ceux-ci sont mis en observation par le zélé et prudent Directeur (M. Susini) avec une exactitude parfaite ; ils sont l'objet de la plus étroite surveillance.
Soeur Marie-Catherine vit uniquement de la Sainte Eucharistie. On l'oblige à prendre un peu de nourriture ; elle s'y prête dans la plus parfaite obéissance, mais ne tarde pas à rejeter ces aliments, malgré les efforts qu'elle fait pour les garder.
Néanmoins, en dépit de ces longues périodes de jeûnes,(18 mars au 28 avril), jeûnes qui se renouvelleront, elle vaque comme de coutume, à tous ses travaux journaliers avec la plus grande activité.
Un matin même, après avoir passé debout la nuit entière, le corps couvert de plaies brûlantes, toutà coup, celles-ci cessent au leve du jour, et se met à pétrir , selon son habitude, le pain de l'Abbaye.
VII - La grande épreuve.
Un jour vint où Lellena fut favorisée de visions internes, lesquelles avaient pour but de sauver certaines âmes. Par ordre express de Notre-Seigneur, Lellena ne devra, comminiquer ces visions qu'à son Directue ou à son évêque
La Révérende Mère Abbesse, jusqu'alors dépositaire des secrets de cette âme, devra, de ce fait , le signorer. A partir de ce moment, il s'en suit un refroidissement combien douloureux, entre la Révérende Mère et la jeune voyante obéissant à l'ordre divin.
Telle fut la cause initiale de ce changement d'attitude, si poignant pour le coeur si sensible et si délicat de Lellena, laquelle était remplie d'affection véritablement toute filiale, à l'endroit de Madame l'Abbesse.
Mais le démon de la jalousie et de la zizanie était là , qui guettait le moment favorable, pour jouer son rôle mensonger et troubler la paix monastique. Il s'infiltre insidieusement dans l'esprit de la Révérende Mère Abbésse et lui suggère qu'il est dans l'intérêt de sa communauté autant qu edans celui de la jeune fille de chercher à mettre un terme à se visions, en la rendant à sa famille. Lellena n'est encore liée au monastère par aucun voeu ; nombruses ainsi sont les religieuses déjà séparées de l'Abbaye.
Essayer de dépeindre la douleur de l'enfant privilégiée de la Mère de Dieu, serait chose impossible!.."Celui qui souffre pour l'amour de Dieu, s'approche de Dieu lui-même " dit Saint Jean de la Croix. Le "Fiat volontas tua", que Lellena prononcera à chaque choc blessant infiniment son coeur, sera pour le Divin Maître, comme un encens offert à sa gloire.
Pour enrichir davantage l'âme de sa fiancée, Jésus permettra que cette agonie morale se prolonge encore quelques mois, car l'Evêque aussi bien que le Directeur, exigera un délai à l'accomplissement de la décision prise.
La lutte contre les esprits des ténèbres sera longue, mais en cela encore , comme pour tout le reste, Jésus sera glorifié, car cette frêle créature tiendra tête à Lucifer, à l'instar de son Divin Sauveur. Le "Vade retro Satana" le mettra vite enfuite, mais pour revenir bientôt livrer un nouveau cmobat à celle qui lui est si redoutable. N'est-elle pas la privilégiée de la Vierge Immaculée!
Le sage et prudent le Directeur, ne sera pas sans partager l'épreuve de sa dirigée, car il est tenu au secret par ses fonctions sacrées, silene des plus méritoires dans la circonstance présente. Il demande au Seigneur, de lui donner un signe quelconque, lui prouvant qu'il ne se trompe pas dans la ligne de conduite qu'il trace à ctte âme privilégiée.
La réponse du ciel ne se fait pas attendre: des effluves d'un parfum céleste, s'exhalent du corps de sa fille spirituelle, d'une pureté "quasi angélique", losqu'il l'interroge et paraissent attester la présence de Dieu en elle.( ce parfum délicieux se fera fréquemment sentir désormais, à bon nombre de persoonnes, émerveillées de ce phénomème, qui les ravit ).
Pour rassurer encore le Directeur, Dieu permet le fait suivant
Le vendredi 9 février 1906, Lellena fait un singulier rêve que voici :elle se voit transportée dans une grande ville d'italie, Vicenza, dont elle entend le nom pour l première fois. elle visite une grand eéglise fort belle, dédiée à la Très Sainte Vierge, sous le vocable de Notre Dame de Monte Berico, nom qu'elle n'a jamais entendu prononcer, mais qu'elle retient parfaitement.
Dans cette église, qu'elle a longuement admirée, elle a été surtout frappée par la statue de la Sainte Vierge et en fait toute la description ; ensuite, ce qui a le plus retenu son attention, ajoute la narratrice , ce sont les tableaux representant le smiracles opérés en ce lieu, par l'intercession de la Sainte Vierge, Lellena raconte en détails les faits s'y rapportant.
Le directeur, qui avait exigé de Lellena, le récit complet de ce qu'elle appelle un rêve, intrigué de la chose, essaye de se rendre compte de la véracité du fait exposé par cette dernière. Il consulte donc un dictionnaire italien et est fort surpris d'y rencontrer , à la suite du nom Vicenza, une note indiquant que se trouve dans cette ville un sanctuaire nommé Notre Dame de Monte Berico, desservi par des religieuses de l'Ordre des Servites...
Poursuivant ses recherche jusqu'au bout, il se met en devoir d'écrire au Supérieurdu Sanctuaire, lui faisant part du rêve singulier de sa pénitente, et le prie de bien vouloir lui faire connaître ce qu'il pourrait y avoir d'exact dan sle récit qu'elle lui a exposé.
La réponse ne se fait pas attendre, qui constate la "rigoueuse exactitude "de la description qui lui a été faite dudit Sanctuaire et de nombreux miracles que la Très Sainte Vierge y a opérés. Et, pour l'en bien convaincre , on lui envoie une petite brochure, contenant l'historique du Pélerinage, à laquelle on joint plusieurs médailles, frappées à l'effigie de cette Vierge miraculeuse .
Ce que l'humble lellena avait appelé un rêve , était donc en réalité un état de bilocation.
Un peu plus tard, nous verrons Lellena offrir à un jeune homme de religion juive, l'une de ces médailles qu'il acceptera, non par croyance, mais par gracieusité. A quelque temps de là, ce même jeune homme, travaillé par la grâce, embrassera le catholisisme, et qui plus est, se fera religieux bénédictin.
En dépit des supplications incessantes que Lellena adresse au Ciel, en vue de marcher désormais par le chemin battu de la vie ordinaire et échapper ainsi aux yeux inquiete de son entourage ; le Seigneur en décide autrement, et il lui faudra voir souvent s'accomplir la parole que sa Mère du Cil lui fit entendre: " tu seras calomiée."
Elle l'est en effet, fréquemment au cours des son existence, mais elle gardera le silence, à l'instar de l'Agneau Divin! Dans une vision, qui lui esr un enseignement, Il l'appelle à communier à l'Autel des victimes
Voici en quelles circonstances: Elle s'est couchée vers 9 heures et s'est endormie. Elle voit des flammes tranquilles, s'échapper de l'église abbatiale, et s'y trouve tout à coup, ne sachant comment elle y a été amenée. Elle contemple l'autel et au-dessus du Ciboire,une Hostie d'où s'échappent des rayons lumineux.
Untapis d'un vert magnifique, semblable à un parteere de mousse, part de l'autel et s'étend jusqu'à la grille de Communion. Les deux côtés de ce tapis sont garnis de bouquets de violettes, reliés par des faveurs blanches, partant de la grille où se Lellena s etient. Elle voit une gloire qui de l'autel s'élève vers Notre-Seigneur, et le parfum exquis s'exhalant des violettes, monter vers lui et le glorifier par la vertu d'humilité, leur emblème.
A cet autel lellena , reçoit la Sainte Communion d'une façon mystérieuse, goûte la suavité des Saintes Espèces,et comprend qu'elle se trouve à lAutel des Victimes.
5 heures sonnent , elle se réveille , se voit dans sa stalle au choeur, ne comprend pas comment elle s'y trouve...
Le départ.
L'heure de la consommation du grand sacrifice est venue. Il faut à la chère victime, quitter les murs sacrés auxquels elle eut souhaité être à jamais rivée par la profession religieuse.
Que de regrets amers elle emporte avec elle!...regrets unanimes, tant de la part des élèves du Pensionnat, que de celles de ses compagnes en religion, qui ont su apprécier cette vertu modeste, mais combien solide et profonde, qui s'ignore elle-même. Celles-là espère le revoir un jour parmi elles, et font de svoeux ardents à cet effet.
VIII - Retour en famille :
Voici Lellena de retour à sa terre natale, rendue à son humble vie de famille, dont elle partagera les travaux, les soucis et les privations...Mais la Très Sainte Vierge et son Divin Fils veillent sur cette enfant de leur prédilection, dont le coeur demeure toujours attaché à cette abbaye, où elle a savouré les divins embrassements du Seigneur.
Elle en aimera encore lus purement l'Abbesse, pour laquelle elle ne cessera de prier et, souvent, elle ira passer quelques jours à l'ombre des murs bénis du monastère. Là elle reverra son Directeur dont la sagesse, l'ardente piété, la fortifiera dans les douloureuses épreuves qu'il lui faut soutenir, et le Seigneur, Divin Artiste, continuera à travailer l'âme de celle qu'il s'est choisie pour épouse, sans toutefois lui accorder l'immense joie d'en prononcer les Saints Engagements.
Les voies de Dieu sont impénétrables!
Lellena à Campitello, aura la mission d'entretenir parmi le peuple, le souvenir des merveilles accomplies en ce lieu par la Très Sainte Vierge. Elle le fera plus encore par sa présence, par ses paroles. Fréquemment elle descendra au champ béni des Aparitions, et y conduira souvent les enfants du pays.
Très habile au travail de la couture, elle répare les vêtemnts des siens, en confectionne de neufs avec autant de goût qu'une adroite couturière, il lui suffit de voi un objet, de le considérer un instant pour savoir le reproduire, et, cette adresse s'éend sur mille branches diverses.
Elle parle correctement le français, et chose plus étrange, elle l'écrit d'une façon très intelligente, bien que n'ayant pu faire aucune étude, vu la pauvreté de la famillle, ni rien lire d'autre livre de spiritualité que son Paroissien, son unique richesse.
Et pourtant dans le village, chacun vient à elle pour faire sa correspondance, car on sait qu'à son extrême complaissance, elle joint la plus parfaite discrétion. On serait vraiment tenté de croire que, bénie dans le sein de sa mère, elle a quelque peu échappé à notre ignorance native.
- La conversion d'une juive.Récit fait de cette vision par Lellena
En 1906, pendant l'hiver, je ne me rappelle plus la date exacte, 20 février il me semble, je soignait ma tante Margurie Graziani à Progiolo. L'heure de mon repos étant venu, je me suis mise enprière auprès du lit.
Me suis-je endormie, je l'ignore. Je me suis vue transportée dans une ville qui m'était inconnue, puis dans une chambre où il y avait une jeune fille qui se tordait sur son lit, dans des convultions diaboliques, occasionnées par 7 démons, je ne les voyais pas, mais j'avais la connaissance de ce fait. Le lit était à main droite, dans un angle de la chambre, nous apparut notre Glorieux Saint Benoît, dans un nimbe de clarté. Il me fit signe d'avancer vers lui, et me donna une belle médaille ovale, de la dimension d'un oeuf.
Je compis que son intention était que je la misse sous le coussin de la jeune fille, ce que je fis . La jeune fille, qui avait tout vu , fut immédiatement délivrée de l'influence diabolique.
Tout à coup, je me suis retrouvée dans la chambre de ma tante, agenouillée au pied de mon lit, et me suis couchée, croyant m'être endormie en priant, et avoir fait un rêve.
Peu de temps après avoir fait ce rêve , j'ai été obligée d'aller à Marseille, pour une affaire concernant deux de mes frères: Toussaint et Jean - Martin, ceux-ci avaient été placés à l'insu de leur mère, qui en était au désespoir, dans un orphelinat d'enfants abandonnés! ...(La Sainte vierge , avait savoir à lellena, durant sa 18ème apparition, qu'elle aurait àaller les chercher, au milieu de mille difficultés, mais qu'elle réussirait dans ses démarches: c equi se produisit en effet).
Avant de partiir, je suis allée passer deux jours à la chère Abbaye d'Erbalunga, et là, j'ai raconté mon rêve à mon Directeur, Monsieur Susini.
Arrivée à Marseille,5 avril 1906, le soir même, accompagnée de ma tante Lila Parsi, et de ma soeur Mathilde, nous sommes entrées à l'église de Notre dame du Mont. Nous approchant du confessionnal, où nous voulions nous confesser, j'en vis sortir une jeune fille qui tout à coup me regardant se jeta dans mes bras et me serra convulsivement sur son sein. Je reconnus celle de mon rêve ; elle me reconnut comme m'ayant vue une fois auprès de son lit de soufances et me dit qu'elle demandait sans cesse, depuis ce jour, la grâce de me voir. Elle venait de parler à son confesseur, de ce désir, et immédiatement, elle rentre au confessionnal, lui fait part de notre entrevue. Après elle, je me suis confessée à ce prêtre qui me fit raconter ce rêve.
Ensuite, en quittant l'èglise avec Mademoiselle A.S. et ma tante, cette demoiselle m'a montré la médaille de Saint Benoît qu'elle m'avait vue mettre sous son oreiiler ; j'ai reconnu cette médaille. Après m'avoir accompagnée jusque chez ma tante, Mademoiselle A.S. est rentrée chez elle dans sa calèche.
Pendant quinze jours, elle m'envoyait chercher tous les jours par sa femme de chambre, en voiture, et je restais chez elle où nous fîmes ensemble une retraite, sous la direction du prêtre, auprès duquel nous nous étions rencontrées. Je ne me rappelle plus son nom, mais c'était un religieux sous le costume de prêtre.
Pendant 15 jours, elle me raconta sa conversion, sa guérison, son baptême par ce religieux (elle était juive)et sa résulution d'entrer dans la vie bénédictine. Elle me confia qu'elle avait été, avant cette maladie, très mondaine. Elle m'a dit aussi qu'elle n'avait plus de mère, qu'elle possédait encore son père et un frère. Je ne vis pas son père, car nos entretiens se passsaient à son insu.
Aprés ces 15 jours, le 16 mai 1906, elle me dit adieu, quitant la France, pour aller s'enfermer "dans un couvent en Belgique"et d'un commn accord, nous avons fait le sacrifice de ne jamais nous écrire "laissant à Dieu, le soin de faire connaître en son heure, les merveilles de grâces qu'Il avait accomplies en cette affaire".
Depuis cette époque, je n'ai jamais su le nom du couvent où Mademoiselle A.S. habite ; mais le Bon Dieu a eu pour agréable notre sacrifice, et l'a récompensé, en permettant que nous nous voyons de temps à autre(par don de bilocation, nous en parlerons plus loin).
Lellena après des souffrances, a su dans une vision qu'elle a eue à la chapelle de Lavasina, quelques mois après cette rencontre, que toutes les démarches qui seraient faites "pour trouver les traces de mademoiselle A.S. seraient vaines, que nul n'en aurait souvenir, et Notre Segneur a ajouté qu'Il se réservait de faire connaître cet événement en son heure, et pour l'émerveillement de tous!"
Le confesseur de Mademoiselle A.S. a déclaré à Lellena, que cette jeune fille avait eu une vision tout à fait conforme à la sienne ; puis, il a ajouté , qu'au moment de leur commune vision "il recevait lui-même, une inspiration du Ciel de se rendre chez Mademoiselle A.S. dont la maison n'avait jamais reçu la visite d'un prêtre catholique, car toute la famille était juive". Il hésitait , mais songeant aux détails conus par l'inspiratrice, il ne résista plus: il demanda Mademoiselle A.S. comme il en avait reçu l'ordre d'En-Haut. Le père de la jeune personne, consulté, n'objectera rien, car il ne refusait jamais à sa fille.
L'entrevue eu donc lieu, on s'ouvrit de pat et d'autre ; on traita la question du baptême. On choisit une pauvre femme, pour marraine. la famille consentit , mais n'assista pas à la cérémonie( tout devait être secret).
Le religieux, qui servit d'instrument à la Divine Providence, dans la conversion de la jeune fille juive, traqué par la loi de la Séparation, quitta la Fance. Il est aujourd'hui décédé, emportant dans la tombe le secret de sa coopération à ce fait "miraculeux, Dieu le voulait ainsi(il covertit également au catholicisme, le frère et le père de la jeune fille).
la jeune personne dit à Lellena que, lors de la vision, en voyant arriver notre chère petite soeur, elle (la juive) s'est trouvée en proie à une violente agitation ; elle vit Lellena se mettre à genoux, mais ne remarqua pas le geste que celle-ci fit en glissant la médaille sous le coussin du lit.
Une fois calmée, la jeune fille vit Saint-Benoît planer au-dessus d'elles deux, et comprit qu'elle se faisait illusion, en croyant ne point aller à l'abîme, avec le genre de vie qu'elle menait... Elle remarque alors que Lellena lui passait au cou, la médaille de Saint Benoît. A ce moment, le Grand Patriarche les a bénies ensemble, et tout a disparu!... (de nombreux détails très suggestifs ont été recueillis sur toute cette affaire).
L'ange sur le bateau .
Rétrogradons un peu. Nous verrons à quel prix Lellena a obtenu cette merveilleuse conversion.
Depuis le 20 février, frappée de la vision qu'elle avait eue touchant l'état d'âme de la jeune juive, elle ne cessait de prier à son intention, et elle sentait intérieurement qu'elle devait la rencontrer ; Notre Père Saint Benoît l'en avait avertie.
Ayant donc été appelée à Marseille, par sa tante Lila Parsi, laquelle devait contribuer au rapatriement de ses petits neveux: Toussaint et Jean - Martin, la chère victime, malgré la vive répugnance qu'elle éprouvait à entreprendre ce voyage, se décida quand même à le faire. Toutefois, elle voulut consulter auparavant son Directeur qui était toujours à l'Abbaye.
Elle eut également, ce jour là, un entretien avec Madame l'Abbesse. Hélàs! elle sortit d'auprès d'elle, le coeur brisé!... En quittant le monastère, la courageuse enfant se rend à Lavasina et là confie sa grande douleur à Notre Seigneur et à sa Très Sainte Mère. La plaie de sa poitrine s'ouvre, après d'inesprimables souffrances, au cours de ce colloque avec Jésus et Marie, dans ce sanctuaire béni qu'elle affectionne tout spécialement.
Elle s'embarque alors, sous le coup d'angoisses d'âmes indicibles.
Mais si Diu le Père a permis à un Ange, de venir réconforter son Divin Fils, Il ne voudra pas laisser sa pauvre petite créature san secours, pendant ce long voyage demandé à sa généosité.
Seule dans sa cabine, sous la violence de l'épreuve, Lellena" voit se présenter à ses yeux, l'Ange qui l'avait conduite jadis au Jardins des Oliviers"...
Son regard la réconforte au point que, toutes ses souffrances morales cessent, à l'instant mçeme. le Céleste Visiteur ne reste pas toujours à ses côtés, il disparaît pour revenir encore.
Le fait se reproduit à plusieurs reprises au cours de la traversée. pendant ses visites à sa protégée, la cabine est toute rayonnante de lumière. Ce n'est que près de Marseille, qu'il la quitte définitivement. Elle le comprit et en rendit grâces à l'Auteur de tout bien.
- Les mesures de la Basilique.
Lellena lors de la 11éme vision de la Très Sainte Vierge, à Campitello, en août 1899, "avait vu apparaître une église, demandée par la Mère de Dieu, et en avait fait la description".
La jeune Ursule Arrighi, qui l'avait également vue, le 21 février 1900, en avait traçé durant son extase, un dessin naïf, sur un papier mais concordant absolument avec la vision de Lellena. Ce dessin fut envoyé à Dom Gibbal, Bénédictin de l'Abbaye de Sainte marie-Madeleine de Marseille, architecte, élève de l'Ecole Centrale, qui y reconnut une anlogie avec les églises du XIIème siècle, à trois nefs et a un eseule toiture(voir Revue Mariale n°328 septième année)
Monseigneur Bouron, directeur de la "Revue mariale", après un voyage qu'il fit à Campitello, pria Lellena de lui donner approximativement les dimensions de l'édifice qu'elle avait vu .
L'Ange sur le bateau
Rétrogradons un peu. Nous verrons à quel prix Lellena a obtenu cette merveilleuse conversion.
Depuis le 20 février frappée de la vision qu'elle avait eue touchant l'état d'âme de la jeune juive, elle ne cessait de prier à son intention, et elle sentait intérieurement qu'elle devait la rencontrer; Notre Père Saint Benoît l'en avait avertie.
Ayant donc été appelée à Marseille, par sa tante Lila parsi, laquelle devait contribuer au rapatriement de ses deux neveux : Toussaint et Jean - Martin, la chère victime, malgré la vive répugnance qu'elle éprouvait à entreprendre ce voyage, se décida quand même à le faire. toutefois, elle voulut consulter auparavant son Directeur qui était toujours à l'Abbaye.
Elle eut également, ce jour là, un entretien avec madame l'Abbesse. Hélas! elle sortit d'auprès d'elle, le cœur brisé!... En quittant le monastère, la courageuse enfant se rend à Lavasina et là confie sa grande douleur à Notre Seigneur et à sa Très Sainte Mère. La plaie de sa poitrine s'ouvre, après d'inexprimables souffrances, au cours de ce colloque avec Jésus et Marie, dans ce sanctuaire béni qu'elle affectionne tout spécialement.
Elle s'embarque alors, sous le coup d'angoisses d'âmes indicibles.
mais si Dieu le Père a permis à un ange, de venir réconforter son Divin Fils, il ne voudra pas laisser sa pauvre petite créature sans secours, pendant ce long voyage demandé à sa générosité.
Seule dans sa cabine, sous la violence de l'épreuve Lellena "voit se présenter devant ses yeux, l'Ange qui l'avait conduite jadis au jardin des Oliviers".
Son regard la réconforte au point que, toutes ses souffrances morales cessent à l'instant même. Le Céleste Visiteur ne reste pas toujours à ses côtés, il disparaît pour revenir encore.
Le fait se reproduit à plusieurs reprises au cours de la traversée. Pendant ses visites à sa protégée, la cabine est toute rayonnante de lumière. Ce n'est que près de Marseille, qu'il la quitte définitivement. Elle le comprit et en rendit grâces à l'Auteur de tout bien.
Les mesures de la Basilique
Lellena lors de la 11 ème vision de la Très Sainte Vierge, à Campitello, en août 1899, "avait vu apparaître une église, demandée par la Mère de Dieu, et en avait fait la description.
La jeune Ursule Arrighi, qui l'avait également vue, le 21 février 1900, en avait tracé durant son extase, un dessin naïf, sur un papier mais concordant absolument avec la vision de Lellena. CE dessin fut envoyé à Dom Gibbal, Bénédictin de l'Abbaye de Sainte Marie - Madeleine, de Marseille, architecte, élève de l'Ecole centrale, qui y reconnu une analogie avec les églises du XII ème siècle, à 3 nefs et a une seule toiture (voire Revue Mariale n°328 septième année ).
monseigneur Bouron, directeur de la " revue Mariale", après un voyage qu'il fit à Campitello, pria Lellena de lui donner approximativement, les dimensions de l'édifice qu'elle avait vu. Elle essaya, pour satisfaire à cette demande, , mais ne réussit pas, car elle ne savait comment s'y prendre, vu les accidents de terrain qui pour elle , n'existaient plus , lors de la vision.
L'architecte Paulet, une des célébrités de Lyon, instruit de la chose, par Monseigneur Bouron, se mit à prier la Très Sainte Vierge pour obtenir des données sérieuses. Lellena fut donc priée de recommencer. Malgré sa répulsion à le faire , connaissant l'impossibilité d'y arriver, elle se munit "d'une bobine de fil", et accompagnée d'une amie qui devait l'aider, se rendit sur le terrain des Apparitions.
Après avoir longuement prié, "elle voit l'Eglise lui apparaître "pour la seconde fois". Elle se disposait à faire un nouvel essai, quand "une main mystérieuse, lui prit la bobine, et la lui rendit, après avoir fait deux boucles dans le fil". Dans ces boucles étaient écrites en lettres d'or : la longueur 85 mètres, et la largeur 35.50 mètres. Puis l'ange disparut.
Ces indications furent envoyées à Monsieur l'Architecte Paulet, qui fut surpris au - delà de toute expression, de trouver ces mesures lesquelles étaient absolument conformes à l'art architectural!...
Très intéressé également, par les indications du plan, il exprima le désir de s'entretenir de vive voix avec la voyante.
Lellena fut donc conviée à se rendre à Lyon, lors d'un nouveau voyage qu'elle dut faire à Marseille en 1909, appelée par sa tante Lila Parsi. Cette dernière voulut faire prendre à sa nièce un billet aller et retour pour Lyon. Mais Satan, qui rôde sans cesse autour de l'élue du Seigneur, cherche à mettre des entraves à ce rendez - vous.
Ecoutons Lellena en faire le récit:
Le billet de chemin de fer :
Mort de Monseigneur Ollivier, Evêque nommé d'Ajaccio
Dans la nuit du 18 au 19 mars 1906, alors que Monseigneur Ollivier, évêque d'Ajaccio, s'apprêtait à prendre possession de son siège épiscopal, Lellena l'aperçoit revêtu de ses ornements pontificaux, et, devant lui" le père Eternel un faire un signe". l'Evêque décédait et son corps était exposé à la piété des fidèles!..."
Monseigneur Ollivier mourait subitement le 21 mars, à Marseille.
Election de Monseigneur Desanti à l'Evêché d'Ajaccio
A quelques temps de là, Lellena "voit en songe, monseigneur Desanti alors Vicaire Capitulaire d'Ajaccio, revêtu des insignes pontificaux". Elle connaît, surnaturellement qu'il est déjà" l'Elu de Dieu", et donne à son Directeur connaissance de son rêve.
La nomination du Prélat a lieu quelque temps après.
Voyage de monseigneur Bouron à Campitello.
Les parfums sentis à Rome
En février 2907, Lellena voit apparaître dans la maison qu'elle habite, une lumière mystérieuse qui en éclaire toute l'entrée. Cette lumière mystérieuse qui en éclaire toute l'entrée. Cette lumière signalait " l'arrivée prochaine à Campitello, du vénéré Monseigneur Bauron, Protonotaire Apostolique", qui accomplissait son premier voyage à campitello.
peu de jours après, en effet, ce saint prélat descendait aux Apparitions, accompagné de Monsieur le Curé de Campitello et de Lellena. il était frappé du parfum exquis, mais indéfinissable que par effluves, il respirait.
La même chose se produisit tandis qu'il célébrait sa Messe...
Surpris, il en demande l'explication à Monsieur le Curé de Campitello, lequel lui fait savoir qu'il vient de la présence de l'humble voyante, la petite fleur du maquis...
Monseigneur continue son voyage "vers la Ville Eternelle". Ce parfum merveilleux persiste à "l'embaumer jusqu'à Rome même"!
"Reçu en audience privée, par Sa Sainteté le Pape Pie X, le pieux Prélat lui fait le récit des merveilles qui se produisent à Campitello. Et le Saint pape de s'écrier spontanément "Vere prodigiosa!".
Rentré dans sa cure ce St Eucher de Lyon, il reçoit une bouteille contenant de l'eau de la Source miraculeuse qu'il avait chargé Lellena de lui faire parvenir.
La caisse ouverte, laisse exhaler le même délicieux parfum. Nous verrons plus tard, et en maintes circonstances, le susdit parfum réapparaître, et ayant pour résultat de signaler toujours l'action divine opérant secrètement chez Lellena.
Des témoins dignes de foi, le certifieront ayant, eux - même, bénéficié de cette faveur.
XIV L'enquête judiciaire - 22 Février 1908 -
Sommaire:
- Plainte en escroquerie contre Lellena Parsi.
- Les agissements des loges maçonniques: saisie de correspondances.
- Les voyantes interrogées.
- Le non - lieu - les appréciations du Révérend Père Lerond, enquêteur.
( ce dernier, devenu plus tard: Dom Marie - Patrice, Abbé mitré de l'Abbaye de Lérins).
Certaines personnes ne s'étant rendues à Campitello, mal instruites des faits qui s'y sont passés, précipitées dans leurs jugements, en parlant d'une façon défavorable et des plus regrettables...
D'autres peu éclairées de leur religion, ayant peine à croire au surnaturel, se montrent hostiles, et se figurent servir la vérité en dénaturant des faits qu'ils n'ont jamais étudiés avec le souci d'y découvrir l'exacte vérité.
Il en résulte des propos des plus fâcheux, des plus déplorables aussi qui ne tardent pas à venir aux oreilles de Lellena et l'affectent profondément, non pas tant en ce qui la concerne personnellement qu'en ce qui attaque l'honneur de la religion, car elle sait que pour elle - même, ces contradictions voire même "ces calomnies "font partie du lot de souffrances que lui a fait entrevoir sa Mère du Ciel, et sont un gage de ressemblance avec son Divin Fiancé.
Mais ces propos venus de loin, courant et grandissant comme un vent de tempête, ne tardent pas à éveiller les esprits infernaux des Loges maçonniques... Celles - ci, toujours avides de rencontres, matière à leurs exploits diaboliques contre Sainte religion, font une levée de boucliers et vont jusqu'à décréter "une enquête judiciaire ".Quel beau triomphe pour leur cause satanique, s'ils parviennent à démontrer la fausseté de ces apparitions de la Reine du Ciel!
Par contre, quelle humiliation pour ces esprits orgueilleux, si la vérité éclatant dans tout son jour, ils sont confondus!...et ce sera leur sort, comme il sera relaté plus loin...
La Sainte Eglise, elle, guidée par l'Esprit Divin, procède d'une toute autre manière. Lente dans la Sagesse des jugements qu'elle a à prononcer sur un fait d'une telle conséquence a bien envoyé en octobre et en novembre 1899, " des enquêteurs sur les lieux mêmes". Ceux - ci, dignes de toute créance, loin de trouver rien de répréhensible dans les faits qui se sont déroulés au vu et au su de tous, s'en sont déclarés profondément émus et édifiés.
Rome loin de condamner les faits, a seulement prescrit au clergé; de garder une attitude neutre jusqu'à ce que le temps, ce grand juge lui permette de porter sur la question, un jugement définitif.
Mais Satan, lui, l'ennemi acharné de la Vierge Marie, entre vite en campagne pour tâcher de démolir l'ouvrage divin...Ila su trouver un affilié de la loge maçonnique, l'homme d'action qui lui est nécessaire pour ruiner la récolte céleste, avant sa pleine éclosion.
Des correspondances seront interceptées par " le cabinet noir", des documents seront saisis car il y a , certainement " supercherie, abus de confiance, trafic de vente d'eau de la source, etc, .
"une descente judiciaire est décrétée "non seulement chez le prêtre vénérable, chargé par l'Evêché d'étudier de près la question de Campitello, mais aussi chez le curé du lieu, et enfin le 25 mars 1908, chez Lellena Parsi, la principale voyante.
Certaines personnes du pays, qui ont été des voyants, plus ou moins privilégiés de ces faits extraordinaires, devront comparaître à leur tour, devant ces nouvelles Assises...et tous ont été unanimes dans leurs déclarations... et pendant " 6 longs mois, ce programme torturant est exécuté!".
Et pour quel bruyant résultat? Ecoutons :" les perquisitions à domicile n'ont rien donné! Les soi - disant bénéfices de Lellena sont purement imaginaires ; sa maison qu'on disait être de plusieurs étages, se réduit en réalité à 3 misérables chambrettes, louées à un propriétaire du pays, et occupée par elle et les siens." Ses correspondances sont sans intérêt pour ces messieurs....
Les rapports canoniques saisis chez les deux ecclésiastiques ci - dessus indiqués, sont rendus à leurs auteurs, après vérification, ceci à la date du 22 juillet 1908. La clôture de l'information et l'ordonnance de non - lieu ayant été signée le 9 juillet 1908.
Toute cette tempête infernale se termine comme un feu de paille. Quelle vexation vraiment pour la bande maçonnique!
Ce n'est pas tout: les principaux acteurs de cette vile comédie, ont été priés de quitter la Corse, après leur piteux échec, et quel glorieux triomphe pour la cause de la vérité.
Retenons ces paroles de l'un des enquêteurs. Le Révérend Père Lerond, alors supérieur du Grand Séminaire d'Ajaccio : " je ne peux comprendre qu'on ait pu attaquer ces faits si merveilleux!...soit par la voix du journal, soit par de chimériques racontages d'hypnose, de neurasthénie, de supercheries... , que l'Autorité n'ignore pas. Qu'on ait parlé sottement de spiritisme. d'hypnose, de neurasthénie, de supercheries...Qu'on ait été si imbécilement de mauvaise foi, alors que des événements si singulièrement prodigieux reposent, charment et emportent l'esprit dans l'esprit dans les plus hautes régions de l'au - delà!
Les témoins, par leur nombre, leur honorabilité, leur âge, leur condition, beaucoup par leur vie antérieur et l'incrédulité qu'ils ont d'abord manifesté, avant de croire, par la manière dont ils ont rendu compte de leurs visions, me semblent défier toute suspicion de supercherie, de charlatanisme, d'hallucination voulue, ce qu'on appelle auto - suggestion.
Ils ne défient pas moins toute suspicion d'état maladif, d'hystérie.
Ces témoins se comptent par centaines, de divers points de la Corse."
- X Le ciel prépare à Lellena une compagne.
Le ciel prépare à Lellena une compagne.
Lellena après cette épreuve si pénible à son honneur, mais dont elle est sortie triomphante et grande aux yeux de tous, va - t elle enfin, jouir d'un repos moral?...il n'y a guère lieu de l'espérer...elle goûtera seulement une accalmie, qui lui permettra de refaire ses forces,pour de nouvelles luttes sur un autre terrain.
Lors de son séjour à Marseille en 1906, un jour qu'elle se trouvait en compagnie de la jeune fille juive convertie, celle - ci, éclairée par une lumière d'En - haut , fit à brûle pourpoint , dans la rue, à Lellena, la déclaration suivante: "Voyez - vous cette personne qui passe, c'est une religieuse sécularisée, avec laquelle vous vivrez plus tard."
En effet, le 19 septembre 1908, la susdite personne signalée, ayant incidemment entendu parler des faits de Campitello, s'y rendait mûe par une inspiration à laquelle elle ne pouvait résister...
Elle eut alors une première entrevue avec Lellena, entrevue qui devait par la suite,changer l'existence de l'une et l'autre. Toutefois, ce ne sera que 2 ans plus tard, en 1910, qu'elles habiteront désormais sous le même toit à Campitello.
Durant cet intervalle de 2 années, lellena, toujours inconsolable de la perte de sa vie religieuse, se rendra parfois à l'Abbaye d'Erbalunga, dont le nouvel aumônier, le Révérend Père Pastoural, religieux bénédictin, portant un grand intérêt à la chère novice exilée, souhaitera sa réintégration au monastère. Mais il se heurtera invariablement à un "non possumus". Il n'entrait sans doute pas dans le plan divin qu'il en fût ainsi...Dieu avait d'autres desseins, sur cette créature privilégiée de la Mère des Douleurs, comme nous le verrons dans la suite.
19ème apparition de la Très Sainte Vierge à Lellena
au champ des Apparitions - 3 septembre 1909 -
( récit par la voyante)
Le 3 septembre 1909, je me trouvais en prière, près du" rocher du figuier" .Je regardais la croix. J'avais promis à la Sainte Vierge de dire 1000 Ave Maria, ce jour - là.
La Sainte Vierge se montre à moi, debout dans les nuages. Elle soutenait dans ses bras. Notre Seigneur, de grandeur d'homme ; il était comme mort!...Elle pleurait!...
Le dard lumineux
Le 24 février 1910,Lellena en compagnie d'Antoine Graziani, descend au Champ des Apparitions, et ensemble, récitent le Rosaire. " Tout çà coup, apparaît un Ange, tenant en sa main un dard lumineux. L'envoyé céleste s'approche de la douce victime, et, soudainement lui enfonce dans le cœur, cet instrument de souffrance", puis disparaît dans les airs.
Subitement Lellena foudroyée sur le coup de cette douleur extrêmement vive, s'affaisse dans les bras de sa compagne, qui, elle aussi avait perçu ce dard!
Revenue à elle et grandement émotionnée, la chère privilégiée remonte péniblement au village, appuyée sur le bras de la pieuse et discrète Antoinette?
Toutes deux, conservent au plus intime de leur âme, le souvenir de cette prodigieuse merveille, dont l'une fut l'objet, et l'autre le témoin étonné et grandement ému....Ce ne sera que longtemps plus tard, que Lellena, sera amenée à faire à Madame D? le récit de la susdite merveille.
Pèlerinage de Cervione
Trois pèlerinages partent de Cervione pour Campitello. Le premier s'effectue à la date du 1er mai 1909. Sur quatorze membres présents, 9 sont favorisés de visions.
Le 2-me à lieu le 7 septembre de la même année. On compte 7 voyants sur 22 personnes faisant partie de la pieuse caravane.
Enfin le 3ème , s'effectue le 14 mai 1910. Dix - huit pèlerins s'acheminent vers le Champ béni, 5 parmi eux, sont également privilégiés.
Une guérison remarquable est signalée au premier pèlerinage. La jeune fille qui en est l'objet, dépose un ex - voto, en reconnaissance à l'église de Saint - Pierre - aux - liens à Campitello.
La haute piété dont ces personnes sont animées, ajoutée aux ardentes supplications de Lellena, fait qu'il se produit à Campitello, comme un renouvellement de grâces d'antan, et concourent à l'obtention de multiples faveurs, accordées à ces divers pèlerinages.
Certaines de ces Dames ont eu, à plusieurs reprises, la joie de respirer les suaves parfums qui de temps à autre, s'exhalent de la personne de Lellena et ont emporté d'elle , un sentiment de sincère vénération.
Démarches entreprises par une sommité ecclésiastique dans le but de faire admettre Lellena dans un Carmel de France - 1910-
Le temps passe lellena n'a plus espoir de pouvoir rentrer d'une façon définitive dans sa chère Abbaye Bénédictine d'Erbalunga...C'est pour elle une telle douleur, qu'elle dépérit et verse d'abondantes larmes. Constatant cet immense chagrin, un ecclésiastique de marque, conseille fortement à la chère enfant de tourner ses regards vers un autre monastère, dans l'espoir d'y rencontrer une vie de Communauté correspondant à ses attraits.
Les démarches qu'il entreprend à ce sujet, ont pleinement abouti...La jeune fille est acceptée . Un Carmel de France , se dispose à lui ouvrir volontiers ses portes... Tout est prêt pour la recevoir. Mais un problème des plus graves, se dresse de toute sa hauteur devant les yeux de la future postulante carmélite. "Entre - t -il vraiment dans les desseins divins, qu'elle quitte l-ordre de Saint - Benoît pour celui du Carmel"?
Lellena implore avec toute l'ardeur de son âme virginale, le Maître de nos destinées et de la Vierge du Bon - conseil "la lumière qui éclairera son intelligence, et le Signe lui indiquant clairement la voie qu'elle doit suivre pour accomplir fidèlement le bon plaisir Divin"?
La réponse ne se fait pas attendre . " le signe est accordé". Tout à coup , le 19 mars 1910, alors qu'elle est en prière dans l'église paroissiale. Lellena ressent les premiers symptômes "d'une maladie des plus graves qui mettra ses jours en danger et apportera un obstacle invincible, à l'accomplissement de son départ pour le Carmel'.
La petite fleur du maquis ne devait pas s'éloigner du lieu qui l'a vue naître et où "elle dormira son dernier sommeil, en face du Champ béni des Apparitions."
Lisons maintenant le résumé de cette maladie "mystérieuse" arrivée si providentiellement, et dont elle se relèvera un jour, pour continuer son apostolat à Campitello.
Grave maladie de Lellena
Cette grave maladie se déclare subitement le 19 mars 1910, ainsi que nous l'avons relaté précédemment.
Ecoutons le récit qu'en fait son propre Curé, M.Albertini:
" La douce victime dont les souffrances sont atroces, demeure pendant plus 40 jours au lit, et constamment couchée sur le dos. Elle ne peut d'elle - même se mouvoir.
Son unique nourriture consiste en deux trois cuillerées de bouillon par jour, que sa mère lui fait absorber avec difficulté .pour toute boisson, elle ne prend que de l'eau de la fontaine des apparitions. Ses douleurs sont telles, qu'elle se tord littéralement dans son lit. Du dehors, on entend constamment ce cri plaintif: "O Signorello! O Madonnuccia!"
Le docteur Nicolaï, son oncle, qui la soigne, déclare : 'C'est une maladie extravagante, je n'y comprend rien! La malade se plaint de souffrances aux reins, à l'estomac, à la tête.
Un docteur de Cervione, consulté, explique que lorsque les rhumatismes atteignent la tête et l-estomac, il n'y a plus rien à espérer: c'est la mort qui s'en suit.
Lellena demande et reçoit l'Extrême Onction, elle perd connaissance Pauvre petite violette des champs! Elle s'étiole vite...Sa vie ne tient plus qu'à un fil.
L'arôme de son innocence, exerce des charmes puissants sur toutes les personnes qui accompagnant le Saint Sacrement, se tiennent ensuite agenouillées pieusement au pied de cette couche , qu'entourent invisiblement les Anges.
Quand Lellena prononce avec le prêtre: "Domine, non sum dignus", des effluves célestes s'exhalent de sa personne. Il semble pour tous, qu'elle n'appartient déjà plus à cet exil ; qu'elle rêve des enivrements de l'Au - Delà dévoilé!
Peu après la cérémonie , son Curé et quelques personnes s'approchant d'elle, remarquent sur ses traits , comme l'aspect de l'Ecce Homo, et en son profondément frappées.
Lellena semble proche de sa fin.
Vainement Saint - Benoît qui, tant de fois au cours de l'existence de la malade lui a donné des marques particulières de sa protection spéciale est - il invoqué en sa faveur" pour une guérison qui lui permettrait d'entrer au Carmel de France, où elle est attendue"
Bénédictine elle a été, Bénédictine elle devra vivre et mourir!
N'a- t -elle pas vu d'ailleurs en songe , peu après son licenciement de l'Abbaye d'Erbalunga, venir du continent, un groupe de religieuses de cet Ordre, auquel elle devra se joindre?
La réalisation s'en fera , hélas! attendre encore, mais la Volonté Divine sera exécutée à l'heure d'En - Haut, comme on le lira plus loin.
Et c'est ainsi que la Divine Providence veillait sur la petite violette des champs étiolée.et la ramenai tà l'existence, afin qu'elle continuât de travailler à l'œuvre pour laquelle elle avait été choisie dans les décrets éternels...
Elle reprit insensiblement vie, au point que le 15 mai 1910,Dimanche de la Pentecôte, elle se rendit pour la première fois à l'église paroissiale, au milieu d'un groupe de pèlerines cervianaises qui purent , de même qu'aux précédents pèlerinages, respirer les mystérieuses effluves s'exhalant de la petite martyre, laquelle ne devra pas quitter la Corse. .
XI Lellena vit en compagnie de Madame D.
Le 24 mai 1911,Madame D. religieuse sécularisée enseignante, d'un certain âge, et que la jeune juive convertie, avait annoncée comme future compagne à Lellena, vient habiter Campitello d'une façon définitive.
Elle loue à Progliolo, hameau de Campitello, un étage de la maison au - dessus de laquelle demeure la famille Parsi, et prend avec elle Lellena, qui aura sa chambre à elle seule. Elles vivent ensemble comme mère et fille, sous la protection de la Très Sainte Vierge., qui a disposé les événements à cet effet.
Madame D. , à l'insu de Lellena, et par ordre du Directeur de cette demeure, prendra note des faits surnaturels qui se produisent dans cette âme privilégiée ; celle - ci s'ouvrant tout candidement à sa compagne, et ne se doutant nullement de l'ordre reçu par Mme D; touchant ses confidences.
Explosion du bâtiment " Le Liberté" à Toulon
Le 18 septembre 1911, Mme D. et Lellena étaient en compagnie l'une de l'autre. Mme D. lisait à haute voix, des prières en l'honneur de la Très Sainte Vierge. Il était environ 7 heures du soir, quand, subitement, Lellena fut atteinte de douleurs affreuses, s'en alla brusquement dans sa chambre et referma la porte sur elle.
Madame D. inquiète, la suivit quelques instants après, et trouva la pauvre jeune fille, étendue sur sa descente de lit, ne pouvant ni parler, ni remuer, terrifiée qu'elle était par une vision interne Madame D .s'empresse de la coucher, lui prodiguant des soins maternels. La frayeur qu'éprouva la chère victime, en la circonstance fut si grande, qu'elle en demeura sérieusement malade durant 15 jours.
Revenue à elle, Lellena fit à sa compagne le récit suivant: " Je vis la mer qui bouillonnait , un bâtiment" Le Liberté' qui éclatait, des hommes projetés en l'air et qui retombaient ensuite dans les flots. Beaucoup parmi les jeunes gens avaient le blasphème à la bouche".
C'est cet effroyable tableau, passant devant ses yeux, qui l'avait fait tomber par terre, et qui avait causé dans tout son être, une horrible souffrance, qu'elle endura la nuit entière, et dont elle garda l'intensité pendant plusieurs jours .
Le 25 septembre au matin, Lellena revit pour la seconde fois, le naufrage du "Liberté", et à côté de ce tableau, elle aperçut le Purgatoire et l'Enfer. La Très Sainte Vierge était présente, portant sur ses bras le Divin Enfant, qui avait la main sur les victimes.
Elle ne vit qu'une dizaine de damnés environ, tomber dans le gouffre affreux de l'Enfer.
Sur le quai de Toulon, noir de monde, elle vit arriver la voiture du Président de la République, lequel venait constater la catastrophe.
Visions relatives à la Grande Guerre
Nous avons vu , dans le courant de ces récit, que Lellena dès son enfance ( en 1896) avait eu connaissance de l'approche de fléaux décrétés par Justice Divine.
La Très sainte Vierge avait, au champ des Apparitions, engagé son peuple à faire pénitence, en prononçant ces paroles : "Mon fils est près de laisser échapper de ses mains la boule du monde ; priez mes enfants, autrement vous aurez la guerre. Je ne peux plus retenir le bras de mon fils".
On a entendu les extatiques s'écrier : "Quantu sangue !" que de sang!...
L'une des voyantes, Alice Nascia, a déclaré avoir entendu une voix disant : " una guerronne" '(une grande guerre) et Lellena, avant même la 1ère apparition, avait vu en rêve des banderoles sur lesquelles étaient écrits ces mots: " La grande Guerre"....
Dans tout le cours de son existence, Lellena, victime choisie pour le salut de sa patrie, est appelée par des visions symboliques, à prier et à souffrir, pour apaiser la colère de Dieu .Rappelons à ce sujet qu'elle a assisté en esprit à nos grandes catastrophes maritimes.
Le Liban 1903,L'Iéna 1907, Le Chanay 7910, Le Liberté 1911. En 1904 et 1905,elle a vu de nouveau, se présenter à ses yeux le terrible tableau des châtiments du Ciel
La nuit du 5 au 6 décembre 1911, la Très Sainte Vierge apparaît fort triste à Lellena et lui tient ce langage : " Ma fille , aide - moi à prier, je ne puis plus retenir le bras de mon Divin Fils. Il va frapper un grand coup ; un grand châtiment va tomber sur la France, les cataractes du Ciel vont s'ouvrir!"
Lellena, à son réveil , demande à sa compagne le sens du mot cataracte, qu'elle ne comprend pas...Elle ne l'avait entendu prononcer que comme désignant une maladie des yeux.
Le 17 février 1914, à Paris, se produisait à la suite d'un grand orage , suivi de pluies torrentielles, une véritable catastrophe. Les égouts crevaient, des éboulements se produisaient, la circulation était interrompue par de graves accidents, etc...
Notre Dame de France
Dans la nuit du 3 au 4 janvier 1913, Lellena fait un rêve allégorique qu'elle raconte ainsi qu'il suit à sa compagne:
Elle voit tout à coup surgir un vaste incendie qui s'étend de tout le ciel sur la France et rase tout ce qu'il rencontre sur son passage.
Les multitudes effrayées se jettent aux pieds de Notre - Dame de France et la conjurent de sauver la patrie. Parmi elles, une femme élève la voix et s'écrie : " Ne craignez rien la France est sauvée ! elle ne peut périr..."
La Basilique du Puy apparaît alors dans le ciel embrasé!...
Lellena que sa compagne avait entendu gémir, se réveille tout en larmes!....
Vision symbolique faite par Lellena
Dans la nuit du 15 au 16 août 1913, un an avant la Grande Guerre
J'ai rêvé dit Lellena , que j'étais dans une campagne où se trouvait une maisonnette au - dessous de laquelle était un sentier, aboutissant à une fontaine.
Revenant de cette fontaine où j'avais trempé le pain de ma collation, je vis venir à moi un vénérable vieillard à cheval. Dans son regard je compris qu'il avait grand faim et désirait mon pain.
Spontanément, je le lui offris tout entier et il le prit. Bien que je ne pusse pas m'en procurer d'autre, il me semble que le bonheur d'avoir satisfait le besoin de ce beau vieillard m'avait totalement rassasiée, car je compris en moi - même qu'il avait parcouru un long espace sans pouvoir trouver à assouvir sa faim.
Il descendit de cheval et je vis alors apparaître en ses mains un cep de vigne, chargé de raisin blanc, qu'il m'offrit, et que , vu son poids et sa dimension, je dus prendre avec mes deux mains.
Ensuite il se dirigea vers la fontaine et disparut.
Je montais à la maisonnette et vis son propriétaire assis à une sorte de comptoir. Là, une foule de petits enfants m'envahirent et se jetèrent avidemment sur mes grappes de raisin.
Dans cette maison se trouvaient des Messieurs qui jouaient sur des tables, à des jeux dont je n'eus pas connaissance. Les joueurs ne voulurent pas goûter du raisin ; les enfants eux, mangèrent et disparurent.
Anxieuse de revoir le saint vieillard qui avait fait une si suave et si profonde impression sur mon âme, et m'avait promis de venir en cette maison, je m'élançai vers une porte qui donnait sur la fontaine l'y cherchant du regard.
Alors, à mon grand étonnement, tout le paysage avait disparu et s'était transformé en une vaste mer calme.
Déconcertée, je m'assis sur le pas de la porte, regardant cette transformation avec angoisse...
Je vis alors, près de la maison, qui mangeait tranquillement, un coq et divers animaux, une brebis, un tigre, un ours.
Puis tout à coup apparut un oiseau noir, plus grand que le coq, une sorte d'aigle qui se jeta sur lui et le battit à coup de bec...
Une bataille commença entre eux, et ils me parurent, l'un et l'autre, grandir énormément à mesure qu'ils combattaient. Les autres animaux prirent part au combat. Après une très longue lutte sur terre, ils se précipitèrent dans la mer et disparurent.
Au même moment, je vis une foule innombrable d'hommes, sorte de petits démons avec des cornes, se battre dans les flots et dans l'air ; puis, au - dessus d'eux, une légion d'Anges habillés de toutes sortes de couleurs, armés de glaives et dirigés par un chef qui se précipitèrent sur tous les démons ; ceux - ci furent engloutis dans la mer.
Epouvantée de ce spectacle, me couvrant les yeux, haletante, je criai: c'est la fin du monde!...
Le Sauveur parcourt la terre, comme un cavalier affamé, en quête d'un peu de reconnaissance et d'amour. les âmes qui le consolent reçoivent en retour l'aliment eucharistique. Les enfants surtout en sont avides.
Le Divin Cavalier achèvera d'apaiser sa faim à l'hôtellerie de France, près de sa mère qui en est la gardienne. mais, auparavant, Elle en devra chasser les indignes personnages qui y continuent leur vie de plaisir et de parasites, même devant les horreurs de la guerre.
Cette expulsion sera laborieuse et se réalisera au moment le plus terrible de la crise nationale.
Le départ forcé sera accompagné de catastrophes et laissera le pays dans un état de ruine complète.
L'allusion aux Parlementaires et aux Ministres qui s'amusent à éteindre les étoiles et à proscrire les insignes religieux est assez transparente.
XII Retraite à Ajaccio
Retraite à Ajaccio
Sommaire :Demande de réintégration à l'Abbaye Bénédictine d'Erbalunga.
Réponse de madame l'Abbesse G.
La volonté de Dieu manifestée.
Visite des Pères Benoît Jésuite et Gamba à Mme l'Abbesse, en mai 1931, son témoignage favorable sur Lellena.
Nous avons vu précédemment les démarches qui avaient été tentées vainement dans le but d'ouvrir à Lellena les portes du Carmel. La pauvre enfant, toujours inconsolable de la perte de sa vie religieuse, en fit exprimer ses regrets à son Evêque Monseigneur Desanti, depuis longtemps au courant de ses épreuves.
Sav grandeur appela Lellena et sa compagne à Ajaccio, pour y faire, l'une et l'autre, une retraite sous la sage direction du Rd Bunos, Supérieur du Grand Séminaire. Elles se rendirent donc à cet effet, dans la ville épiscopale, le 7 juin 1913 et descendirent au Couvent des Filles de Marie qui les hospitalisèrent avec la plus parfaite charité.
Durant 8 jours, le Rd Père Bunos prit séparément chaque jour les deux retraitantes et, étudiant leur situation qu'il exposa à Sa Grandeur, il leur apporta à chacune lumière et réconfort.
La retraite terminée, Monseigneur, après s'être entretenu avec les retraitantes, décide que Lellena devra tenter une dernière demande de réintégration, dans sa si chère Abbaye d'Erbalunga. La réponse que Madame l'Abbesse fera à la pauvre enfant, sera transmise à Sa Grandeur.
Voici copies textuelles de la demande adressée par Lellena à Madame l'Abbesse, et la réponse de cette dernière:
Ajaccio.
Ma très chère Révérende Mère.
Je clôture, aujourd'hui, une retraite particulière faite sous la direction du Très Révérend Père Bunos, Supérieur du Grand Séminaire.
Durand ces jours bénis, je me suis retrempée dans l'amour de ma sainte vocation, et mes aspirations se portent plus véhémentes que jamais, vers l'Ordre de Notre Glorieux Père Saint benoît
Après avoir causé avec le T.R.Père Bunos, il m'a engagée fortement à vous faire part de mes désirs, qu'il croit être l'expression de la volonté divine sur mon âme.
Je n'ai jamais oublié et je n'oublierai jamais le berceau de ma vie religieuse, les joies que j'y ai goûtées, les tendresses dont vous avez entouré mon enfance.
Avant donc de frapper à la porte de quelqu'autre monastère, souffrez ma Rde Mère, qu'humblement prosternée à genoux, je vous demande d'accueillir de nouveau votre petite soeur Marie - Catherine, que tant de liens d'affection attachent à notre bien aimée Abbaye.
Bien petits hélas, sont les services que je pourrai vous rendre.
Je ne puis qu'aimer et souffrir. Mais, I.Rde mère, si votre cœur maternel me reçoit quand même, je ne pourrai jamais assez vous en exprimer la gratitude.
Dans l'espoir que vous voudrez bien agréer favorablement le vœu de mon cœur, daignez recevoir l'expression de ma filiale et constante affection.
Votre petite enfant respect
Votre petite enfant respectueuse .
Réponse de la Rde mère Abbesse Gertrude, à Sr Marie - Catherine
Erbalunga, le 11 juin 1913
Ma Chère Madeleine
Je ne suis pas étonnée de votre désir de rentrer dans la vie religieuse et je ne peux que vous encourager à le faire ; mais il ne m'est pas possible de vous seconder.
Depuis bien des année le noviciat est fermé.
Les quelques personnes âgées ou infirmes qui sont ici, n'ont aucun exercices communs. Chacune fait ses dévotions en son particulier, quand et comme elles peuvent ; c'est triste, mais il faut se soumettre à la nécessité.
Il ne vous sera pas difficile, ma chère lellena, de trouver une maison religieuse qui vous reçoive. Beaucoup de Communautés, non enseignantes, subsistent encore, malgré le malheur des temps.
Je prie Notre - Seigneur de vous ouvrir le monastère où il vous appelle. Vous me ferez plaisir, ma chère enfant, en me le faisant connaître, lorsque vous serez fixée.
Croyez, ma chère Lellena, à mon fidèle souvenir. Je vous adresse ces lignes à Campitello, puisque vous ne me donnez pas votre adresse à Ajaccio.
Adieu et bon courage, confiance toujours.
Sœur Gertrude guillaume, Ancienne Abbesse O.S.B.
Monseigneur Desanti, informé de la réponse, y voit un agissement divin, et engage lellena, ainsi que sa compagne Mme D. à retourner vivre à Campitello, comme auparavant, jusqu'à ce que Dieu en décide autrement., par quelques manifestation de sa volonté.
Cette manifestation n'aura lieu qu'en 1921, comme nous le verrons plus tard.
monseigneur Simeone, ayant succédé à Monseigneur Desanti, sur le siège épiscopal d'Ajaccio, voulant à son tour connaître les dispositions de la Rde Mère Abbesse Gertrude, par rapport à Lellena, envoya les R. Pères Benoît et Gamba, de la Résidence à Bastia, à l'Abbaye d'Erbalunga, s'en enquérir auprès d'elle.
La compagne de lellena, Madame D. appelée à Calvi par Mr; le chanoine Ricci, alors Archiprêtre de cette ville, eut un entretien avec le Rd P. Benoît, de passage à Calvi.
Celui - c résolut de se rendre à Campitello voir lellena, laquelle fut instruite de sa visite, par l'apparition d'une brillante étoile, qui se changea bientôt en rose verte, signe d'espérance.
le 13 mai 1921, le Rd Père Benoît, au cours de l'entretien qui l'amenait à l'Abbaye, venait à prononcer le nom de Lellena, Mme l'Abbesse, avec une insistance marquée, esquivait le sujet de la conversation, coupant brusquement la parole au Bon Père ; son embarras était visible.
A mon tour, dit le pieux visiteur, je l'interrompis à deux ou trois reprises et, bon gré mal gré, il lui fallut bien parler du renvoie de la postulante novice.
Alors Madame l'Abbesse me déclara de la façon la plus expresse, relate le Rd Père Benoît, qu'elle n'eut qu'à se louer de la pieuse jeune fille, malheureusement sans dot et sans santé.
Si elle fut dans la triste nécessité de la rendre à sa famille, c'est qu'alors le couvent traversai une redoutable crise financière, et elle y fut également contrainte par les difficultés de la laïcisation.
Elle ne me fit pas le moindre blâme à son sujet, bien au contraire, ajouta le Rd père Jésuite.
Le Rd Père Benoît s'empresse de faire connaître à Monseigneur Simeone, le témoignage vraiment élogieux, que rendit de Lellena la Rde Mère Abbesse, en présence du Rd père Gamba.
Tracasseries diaboliques
Sommaire : Assassinat de Roch Sarti
Un acte de bonté, payé d'ingratitude.
Lellena durant son séjour à l'Abbaye, avait eu maintes fois l'occasion de combattre contre les esprits mauvais qui, voyant en elle une âme privilégiée, sans cesse préoccupée de répondre aux inspirations de la grâce cherchaient vainement à l'en détourner, par mille tracasseries.
Saint Benoît, souvent invoqué par Lellena, l'aidait à les mettre en fuite, et la chère petite novice, armée du signe de la Croix, et de l'eau bénite, sortait toujours triomphante de leurs assauts.
Le démon revint à la charge près de Lellena, lorsqu'elle fut réunie à sa compagne providentielle et, de l'année 1911 à 1920, il lui apparut plus de 25 fois, tantôt sous la forme d'un dragon, ou celle d'un crapaud phénoménal, d'un homme habillé ou non, d'une femme vêtue de noir et à l'œil mauvais, etc....
Durant ces visions diaboliques, visites qui, souvent lui étaient annoncées par ses saints protecteurs, que faisait l'ennemi?
Parfois un vacarme assourdissant, frappant sur les meubles, poussant des cris de bêtes sauvages, battant des mains jusqu'à trente fois de suite, se posant sur le lit de sa victime, faisant crier son sommier, arrachant de dessous sa tête son oreiller, pour le lui jeter ensuite sur les pieds, éteignant les lumières, les rallumant transportées ailleurs, frappant Lellena tantôt à la face, tantôt sur les autres membres, cachant les objets d'utilité, les rapportant à toute autre place et bien en évidence, et souvent d'une façon grotesque, décrochant les objets pieux, les jettent à terre, cassant en notre présence le coffre à argent, nous soustrayant une partie de nos ressources, faisant tomber Lellena dans l'eau, lorsqu'elle lavait le linge, lui enlevant son savon et souillant le linge déjà lavé, etc...
Mais Satan, voyant qu'il n'arrivait pas à trouble l'esprit de sa victime de sa victime, employa d'autres moyens plus pénibles encore dans l'espoir d'y parvenir.
La Franc - maçonnerie devait jouer son abominable rôle...
L'enquête judiciaire avait été pour elle un bien honteux fiasco .
il fallait tenter autre chose, pour essayer d'attenter à l'innocence de la jeune fille .
Ce furent alors l'envoi de lettres anonymes lancées dans le but de perdre la réputation de la pauvre enfant. des lettres de même source et non signées furent également adressées à son digne Curé qui, bien entendu, n'en fit aucun cas.
Mais quelles horribles souffrances causèrent ces lettres à la candide Lellena! Elle furent si poignantes, qu'elle en tomba malade.
Son regard devint fixe, elle ne pouvait plus parler. Elle vécut durant plusieurs semaines, bien indépendamment de sa volonté, comme sous une pression maligne, sans que personne pût la soulager.
Il plut enfin au Dieu de toute paix, de faire cesser cette cruelle épreuve.
lellena recouvra à la fois, le calme et la santé.
Encore une fois, l'esprit infernal avait échoué dans sa tentative diabolique.
A quelles tentatives va - t -il maintenant s'exercer?
Il soulèvera contre elle, des esprits peu bienveillants. Ceux - là aussi, joueront leur rôle, poussés par l'ennemi de tout bien .Lellena ne pourra plus comme autrefois, descendre paisiblement au lieu béni des Apparitions; des obstacles seront dressés sur son passage.
On s'emploiera à la contrarier, à lui nuire ; elle sera insultée à l'occasion .Tout sera mis en oeuvre pour exercer sa patience. vains efforts ! la douceur, la charité, l'humilité de l'enfant privilégiée de Marie, triompheront de toutes ces persécutions et, à la confusion de Satan, tout tournera à la Gloire de Dieu!
Assassinat de Roch Sarti - année 1913 -
Il n'y a point de repos pour l'esprit infernal.
S'il a persécuté le saint homme Job dans ses biens, dans ses affections, dans son honneur, il ne laissera pas non plus, en paix Lellena toujours soumise et résignée à la Volonté divine.
il la frappera, elle aussi, dans ses affections familiales...
Le dimanche 11 novembre 1913, Roch Sari, beau - frère de Lellena était assassiné !
Voici dans quelle circonstances :
un repris de justice, privé d'interdiction de séjour dans le Canton de Campitello, se trouvait, en dépit de cette défense, à Barchetta, où, non loin de là, il avait sa femme et ses enfants.
Se trouvant dans le besoin, il fut poussé violemment par le démon, à se procurer le nécessaire, par n'importe quel moyen?
Ce jour - là donc, 11 novembre 1913, il rencontra sur son chemin deux hommes assis à l'entrée d'une maison et causant paisiblement ensemble.
L'un de ces hommes était Roch Sarti, cultivateur aisé, dont le logis et les propriétés sont situées à deux kilomètres environ, de la demeure du malheureux individu, donc nous allons relater la triste aventure.
S'adressant au compagnon de Roch, Tomasini, c'est le nom du meurtrier, il lui proposa de jouer d'un instrument de musique, qu'il tient à la main.
Sur la réponse négative de cet homme, qui venait d'être visité par un deuil récent, et celle beau - frère de Lellena, l'engageant gentiment à ne pas insister, le malheureux personnage répond brutalement et aussitôt décharge son révolver sur Roch qui s'écroule, frappé à mort.
Le criminel prend immédiatement la fuite avec une telle promptitude qu'il ne peut être arrêté par les témoins de cet épouvantable drame. Il arrive en toute hâte, à la propriété du défunt, décharge son arme sur le domestique de Roch, occupé à travailler la terre de son maître, fait une seconde victime, la dévalise de sa montre et de quelques pièces d'argent.
Apercevant une fillette de 10 ans, l'aînée des enfants de Sarti, laquelle était accourue au bruit de la décharge de l'arme, il la met en joue...Grâce à Dieu, l'enfant s'enfuit sans être atteinte...
Se sentant découvert, le criminel se cache au maquis ; puis tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre, voire même dans le grenier de sa victime, voulant attenter aux jours de la veuve de Roch, venue s'abriter chez Mme Françoise Parsi, sa mère 'elle porte un 3ème enfant dans son sein) .Dans quelles conditions pourra - t - on lui donner le jour?) .
Les frères de Lellena, ainsi que leur mère, se dévouent pour garder, tour à tour , les biens de la jeune veuve ; ni plus ni moins, ils exposent leur vie, et l'inquiétude de Lellena est à son comble, en apprenant que l'assassin rôde auprès de la demeure commune.
Que faire en pareille circonstances, où la vie des siens est gravement menacée?
De toute la ferveur de son âme, elle conjure dieu de toute bonté d'avoir pitié de sa famille désolée et de mettre fin à ce drame effroyable.
puis elle promet à Saint Alexandre Saul d'aller en pèlerinage d'action de grâces à Cervione, s'il exauce ses vœux et garde la vie sauve à ses parents.
Le Ciel enfin entend sa prière.
Le 6 janvier 1914, le meurtrier est fait prisonnier à la Canonica dans une buvette où il jouait aux cartes. Le 25 juillet , il était condamné à mort. La guerre étant déclarée au mois d'août, il demande d'être envoyé en 1ère ligne au front, ce qui lui fut refusé.
En septembre 1914, il montait à l'échafaud à Bastia, après s'être confessé et avoir reçu le Dieu de toute miséricorde, grâce que Lellena ne cessait d'implorer en sa faveur depuis plusieurs mois.
Satan se trouvait encore une fois vaincu.
Un acte de bonté payé d'ingratitude (1919)
Nos saints Livres nous apprennent que Satan, comme un lion rugissant, rôde dans le monde cherchant qui dévorer....
Aujourd'hui, il a encore trouvé pâture.
Lellena, pendant son Heure Sainte, est avertie du complot qui se trame dans l'ombre.
Fin février 1919, elle voit A.B. descendre à Bastia, en compagnie d'une femme et de quelques hommes qu'elle ne connaît pas. Ils ont en main, un Bon de l'Emprunt Français et ils disent que Lellena aura des ennuis graves à ce sujet ...
Dans la nuit du 6 au 7 mars, au cours de son Heure Sainte, elle a une seconde vision de même nature, mais plus complète que celle du mois précédent.
Le matin de ce jour, à son réveil, elle donne connaissance à sa fidèle compagne, du tableau qu'elle a perçu. Elle s'explique ainsi:
Elle vit une femme à l'air triste, habillée de sombre portant une sorte de voile sur la tête et qui lui tint ce langage: "pour ce Bon, tu auras des ennuis graves! Il y a un complot épouvantable tramé contre toi. tu iras aux Tribunaux: on a des preuves convaincantes que c'est toi la coupable.
Or, ce sont des lettres imitant ton écriture qui ont été diaboliquement adressées à une personne pieuse, mais non consacrée à Dieu. Le non de ta compagne y est prononcé, et cette personne a été très étonnée de recevoir ces lettres".
Le lendemain samedi 8 mars au matin, les gendarmes frappent à la porte de la maison qu'occupait Lellena et demandent à la voir.
Elle s'habille en hâte, et descend vers eux.
ils lui donnent alors connaissance d'une plainte en escroquerie contre inconnu, adressé au Procureur de la République, par le Sieur A. L. pour la disparition d'un bon à mille francs et, A.L. suppose que c'est elle, Lellena, qui en est l'auteur...
Forte de son innocence, mais en même temps suffoquée par l'ignominie de l'accusation portée contre elle, par celui - là même qu'elle a tiré d'un très mauvais pas, peu de temps auparavant, elle demande aux gendarmes de la conduire de suite, en la présence de son accusateur, ce qui fut fait.
L'accusateur surpris à l'improviste, troublé au suprême degré, nie tout d'abord avait porté plainte contre elle, alors que quelques instants avant, il avait dit aux gendarmes, le contraire...
puis sur la demande de détails de ceux - ci, parle de fausses clefs de tiroir de commode disant que Lellena était entrée seule chez lui, pour y soigner sa femme. Cette dernière, interrogée séparément de son mari, parla de malle où le bon avait été enfermé, les enfants auraient - ils touché?
Or, Lellena n'était nullement venue soigner cette femme et ne l'avait point visitée.
La déposition des deux plaignants ne s'accordant en rien, la plainte aux gendarmes, de toute évidence contraire à la vérité, et ils le signifièrent dans leur rapport au Juge. Ils connaissant, par ailleurs , la moralité du plaignant, laissant à désirer...
Comment et pourquoi en était - il venu là?
Il nous faut hélas, le relater, pour l'honneur et la véracité de l'accusée .
joueur acharné, l'accusateur perdit un jour la somme de 800 Frs au jeu, somme ne lui appartenant pas, mais qu'il avait momentanément en mains .
les propriétaires de cet argent le réclament, le menaçant de prison, s'il ne s'exécute pas de suite. Affolé, notre homme va trouver Lellena, lui explique son cas, et comme il la supposait en état de l'aider à se libérer et d'éviter par là même, la menace de la prison, il insiste et s'offre à lui souscrire des billets qu'il jure de lui rembourser.
Lellena pauvre, ne peut rien faire par elle - même, mais écoutant plus son cœur que et sa raison, s'emploie auprès d'une tierce personne , dans le plus grand secret à lui procurer les 800Frs sollicités et reçoit en échange les billets dûment signés...
Mais cet en vain que les échéances se passent... les billets ne sont pas remboursés,. Deux années s'écoulent ainsi, et le prêteur inconnu, lassé d' une attente qui ne lui inspire aucune confiance, prie Lellena de faire réclamation.
Le 23 mai 1919, Lellena est prévenue par la Juive convertie, que A.L. son indigne accusateur, à la solde d'une loge maçonnique, doit recevoir 2000 Frs pour la tuer, si elle réclame à nouveau le montant des billets qu'il lui a souscrits.
Quelques jours après, elle rencontre en effet, à l'endroit dit : le "Moulinage", A. L.qui la menace de son révolver, si elle insiste encore pour le payement en question.
A. L. ne voulant pas rembourser les billets qu'il a souscrits à Lellena, ne trouve rien de mieux que de l'accuser de lui avoir dérobé un Bon de mille francs, pour rentrer en possession de l'argent prêté, et il va même jusqu'à nier sa signature sur ces billets.
le Juge de Paix au courant du fait, demanda à voir les fameux billets, afin de vérifier la signature avec celle de A. L. qui passe souvent sous ses yeux.
Lellena n'a pas actuellement en sa possession ces billets. Ils sont entre les mains du véritable prêteur.
Mais voici encore un trait remarquable de Providence, car le Ciel veille et ne cesse de protéger l'humble victime, à qui la Très sainte Vierge a jadis annoncé qu'elle aurait à souffrir la calomnie. Tout à coup, Lellena sent se produire dans la poche de son tablier, un mouvement étrange. Elle y porte la main et ,ô surprise merveilleuse! elle y trouve les billets en question. Elle les présente au Juge qui avait déjà scellé son cheval pour partir.
La signature est reconnu par lui, comme étant celle de A. L.
Il fait son rapport au Procureur en conséquence et il rend les billets sur le champ à Lellena Mais ô nouveau prodige, les billets remis dans la poche du tablier viennent à disparaître subitement, pour retourner entre les mains du prêteur.
Ce fait s'est produit en présence de la compagne de Lellena, qui en a été le témoin émerveillé!...
Le malheureux coupable toujours soudoyé par les Loges, veut entamer un procès.
Il choisit, à cet effet, un avocat. Mais celui - averti par l'un de ses parents dévoué à Lellena, dont il connaît la probité parfaite, et sachant que le cas de son client est indigne de tout intérêt, refuse nettement de le plaideur. Par contre, il travaille à faire ressortir l'innocence de l'accusée et obtient en dernier ressort, de l'accusateur, qu'il retire sa plainte, ce qui eut lieu en effet.
Lellena toujours charitable et d'une grandeur d'âme admirable, fait un pèlerinage à Notre - Dame de Lavasina, dans le but d'obtenir que ni sa mère, ni ses frères ne poursuivent plus leur vindicte, son misérable accusateur, auquel elle a généreusement pardonné, et obtient de la Très Sainte Vierge, que deux personnes charitables payent en secret au prêteur, le montant des deux billets.
Peu après, Lellena reçoit en rêve, la même femme qui lui avait apparu au début de cette triste affaire, et prévient la chère victime, une fois de plus calomniée, que les fausses lettres ont été retirées.
La plainte envoyée au Procureur de la République, a été reconnue écrite par un nommé A. L. qui eut le triste courage de nier, qu'il avait rendu ce déplorable service , au plaignant illettré .
XIV Lellena éprouve une grande peine de voir son village natal souffrir dans sa vie paroissiale.
Sommaire: De nouvelles pèlerines de Cervione voient la Très Sainte Vierge à l'endroit où l'âne s'est agenouillé devant la Croix de la procession.
Mission des Rds Pères d'Isria et Albertini.
Lumières surnaturelles aperçues dans la demeure de Lellena.
Confirmation.
Monseigneur Desanti à la source.
Départ de Mr Albertini, Curé de Campitello, il est découragé!
Le drapeau du Sacré - Coeur.
Guérison miraculeuse d'un soldat blessé.
Demande d'enquête adressée à Monseigneur Simeone par la population de Campitello, 10 août 1917. La lettre est demeurée sans réponse.
Arrivée de Dom Carrara à Campitello.
Action diabolique.
Soins donnés à l'église paroissiale de St Pierre, par Lellena et sa compagne.
Depuis la fin des grandes manifestations de la Très Sainte Vierge à Campitello, la population devenue vraiment chrétienne, attendait avec confiance, le triomphe de la Mère de Dieu sur l'incrédulité moderne et espérait voir s'élever sur le terrain des Apparitions, la basilique de mandée par Elle.
Mais hélas! C'est en vain que les trois pèlerinages Cervionais ont un moment soulevé le voile de l'oubli, déjà tombé sur tant de faits merveilleux, sottement discutés par des gens, non seulement ignorants de la question, mais trop plongés dans des vues naturelles, pour goûter les choses de Dieu!...
C'est en vain que la Vierge Marie s'est plainte à sa fidèle messagère, Lellena, de ce qu'on a pas répondu à ses avances...infiniment miséricordieuse, Elle tente encore un nouvel effort. Le 7 septembre 1918, une famille de Saint - André de Cotone, plongée dans la douleur, par le meurtre involontaire causé par l'un des siens, enfin au maquis, vient confier au Cœur Immaculée de Marie le salut du meurtrier.
La pauvre mère de ce dernier fait à pied le long parcours de Cervione à Campitello accompagnée de sa fille.
La malheureuse à presque perdu l'usage de la parole, sous le coup de son malheur...
Arrivées au bout de leur voyage, les pèlerins requièrent les ardentes prières de Lellena qui, avec sa compagne, les conduit au lieu des Apparitions.
Durant la journée entière, le rosaire est récité par toutes, et le soir venu, remontant au village, le cœur toujours oppressé mais confiant, elles s'arrêtent pour allumer une lanterne, quand tout à coup, au cri poussé par la jeune fille qui aperçoit la Très Sainte Vierge dans un nimbe de lumière, à l'endroit même où, jadis, l'âne de Stella Pizzoni s'est agenouillé, elles tombent soudain à genoux, pour remercier la Mère de Miséricorde, de ce précieux gage d'espérance qu'Elle vient de leur accorder...
Lellena qui a également vu la Très Sainte Vierge durant ce court instant, les conduit au presbytère, où elles relatent leur bonheur à Monsieur le Curé.
O bonheur!... peu de temps après ce pèlerinage laborieux, l'innocence du jeune homme était reconnue, et tout joyeux, il rentrait au foyer paternel!
Mission donnée à Campitello
Monseigneur Desanti, attendu en vain par la paroisse, depuis 1907, doit venir donner la Confirmation à Campitello.
Celle - ci va être préparée par une mission, que prêcherons les Rds Pères d'Istria et Albertini, l'un et l'autre oblats de Marie Immaculée et qui portent le plus vif intérêt à la Source de campitello, ainsi qu'à la Paroisse.
Le Ciel paraît bénir par avance cette mission.
Des lumières surnaturelles, comme celles que l'on vit jadis aux Apparitions, remplissent l'escalier de la maison habitée par Lellena, 15 décembre 1915, heureux présage, en effet!...
La mission dure plusieurs semaines, dans une grande pompe et avec le concours du peuple enthousiasmé et touché par la grâce. deux fois, au cours de la mission, la population entière s'approche de la Sainte Table.
Monseigneur Desanti vient administrer la confirmation.
La mission terminée, Monseigneur Desanti vint à Campitello, administrer le sacrement de Confirmation.
Il descendit ce jour - là, au champ des Apparitions, pour y constater le jet de la Source miraculeuse.
Sa grandeur quitta Campitello, sous l'impression la plus favorable à sa cause.
Qu'allait - il en advenir?...
Hélas, Monseigneur n'avait plus que peu de temps à vivre.
En 1916, Monseigneur Simeone lui succédait sur le siège épiscopal d'Ajaccio, prenant la direction du Diocèse, au fort de la grande Guerre, alors que bon nombre de ses prêtres étaient sous les drapeaux.
Le moment n'étaient certes pas propice pour s'occuper de la question de Campitello.
Départ de Monsieur le Curé de Campitello
Monsieur le Curé Albertini comprit qu'un long retard serait encore apporté à la solution de cette cause, tant combattue par l'entourage de l'Evêque décédé, entourage resté le même avec le nouvel élu.
Ce digne prêtre découragé, aux prises avec des difficultés matérielles, ayant à sa charge des orphelins, enfant de son frère et surtout l'ennemi de tout bien, travaille à éloigner de Campitello celui qui avait été le témoin et gardien des merveilles divines, car, lui parti, la brèche était ouverte, et l'œuvre naissante pourrait s'écrouler!...
Lellena apprend en rêve, le plan de départ élaboré. Elle entend les paroles échangées, dans un rendez - vous donné à cet effet! C'est en vain qu'elle prie la Très Sainte Vierge de conserver à sa paroisse le bon pasteur qui depuis 20 ans la dirige, et la conserve dans sa foi reconnaissante à la Vierge Immaculée...L'heure des ténèbres a sonné! ...Heure d'épreuves pour toute la population qui pleure amèrement le départ de son Père spirituel tant aimé...
Campitello sera désormais desservi par un prêtre de passage ; Monsieur le Doyen de Bigorno, ou Monsieur le Curé de Volpajola.
L'un et l'autre se voit bientôt dans l'impossibilité d'assurer le service...
Campitello est donc sans Pasteur!...
Les Campitellais, le 31 main 1917, dernier jour du mois spécialement dédié à la Très Sainte Vierge, se prêtent avec la meilleur volonté à répondre à la demande impromptue que leur fait Lellena et sa compagne, de se réunir nombreux pour descendre aux Apparitions, prier la Très Sainte Vierge d'avoir pitié de la paroisse.
Deux cents personnes descendent, en effet, et prient longtemps avec ferveur.
L'acte de consécration qui suit, est lu à haute voix, précédé de chants liturgiques et de la récitation du Rosaire.
Acte de consécration
Très Sainte Vierge Marie, notre toute miséricordieuse Mère, daignez jeter un regard de bonté sur vos enfants de Campitello, réunis à vos pieds, en ce jour qui clôture votre beau mois, pour vous exprimer toute leur reconnaissance, pour l'honneur que vous leur avez fait, en vous présentant à eux tant de fois en ces lieux bénis, où vous les avez comblés de grâces si privilégiées.
Permettez leur de vous renouveler leurs sentiments de foi et d'amour, en vous priant d'entourer d'une protection toute particulière leurs chers soldats, si exposés sur le front.
Daignez également fortifier et consoler les membres des familles particulièrement éprouvées...
Notre - Dame de Paix, par votre puissante intercession, accordez la victoire à nos armes ; rendez bientôt la paix à notre chère Patrie, votre royaume. O Notre Dame de France, daignez bénir cette jeunesse, espoir du village. Qu'elle croisse chaque jour en sagesse et dans la pratique de vos divines vertus.
Daignez, notre très douce Mère, notre Providence, ne point laisser notre église plus longtemps orpheline de son Pasteur. Qu'un élu de votre Cœur nous soit bientôt donné.
Daignez faire resplendir de nouveau ces lieux, de votre gloire, et bénir tous vos enfants prosternés, qui jurent fidélité et amour à votre Divin Fils.
Au nom du Père et du Fils et du Saint - Esprit. Ainsi soit - il!
Après cette consécration, durant laquelle brûlaient de nombreuses bougies devant la statue de la Très Sainte Vierge, tous remontèrent dans le plus grand ordre à la paroisse, y reporter les bannières qui flottaient à la procession.
On fit une courte adoration au Trés Saint Sacrement et chacun le cœur satisfait d'avoir rendu hommage à la Mère de Dieu, retourna à son logis.
Sommaire : Assassinat de Roch Sarti
Un acte de bonté, payé d'ingratitude.
Lellena durant son séjour à l'Abbaye, avait eu maintes fois l'occasion de combattre contre les esprits mauvais qui, voyant en elle une âme privilégiée, sans cesse préoccupée de répondre aux inspirations de la grâce cherchaient vainement à l'en détourner, par mille tracasseries.
Saint Benoît, souvent invoqué par Lellena, l'aidait à les mettre en fuite, et la chère petite novice, armée du signe de la Croix, et de l'eau bénite, sortait toujours triomphante de leurs assauts.
Le démon revint à la charge près de Lellena, lorsqu'elle fut réunie à sa compagne providentielle et, de l'année 1911 à 1920, il lui apparut plus de 25 fois, tantôt sous la forme d'un dragon, ou celle d'un crapaud phénoménal, d'un homme habillé ou non, d'une femme vêtue de noir et à l'œil mauvais, etc....
Durant ces visions diaboliques, visites qui, souvent lui étaient annoncées par ses saints protecteurs, que faisait l'ennemi?
Parfois un vacarme assourdissant, frappant sur les meubles, poussant des cris de bêtes sauvages, battant des mains jusqu'à trente fois de suite, se posant sur le lit de sa victime, faisant crier son sommier, arrachant de dessous sa tête son oreiller, pour le lui jeter ensuite sur les pieds, éteignant les lumières, les rallumant transportées ailleurs, frappant Lellena tantôt à la face, tantôt sur les autres membres, cachant les objets d'utilité, les rapportant à toute autre place et bien en évidence, et souvent d'une façon grotesque, décrochant les objets pieux, les jettent à terre, cassant en notre présence le coffre à argent, nous soustrayant une partie de nos ressources, faisant tomber Lellena dans l'eau, lorsqu'elle lavait le linge, lui enlevant son savon et souillant le linge déjà lavé, etc...
Mais Satan, voyant qu'il n'arrivait pas à trouble l'esprit de sa victime de sa victime, employa d'autres moyens plus pénibles encore dans l'espoir d'y parvenir.
La Franc - maçonnerie devait jouer son abominable rôle...
L'enquête judiciaire avait été pour elle un bien honteux fiasco .
il fallait tenter autre chose, pour essayer d'attenter à l'innocence de la jeune fille .
Ce furent alors l'envoi de lettres anonymes lancées dans le but de perdre la réputation de la pauvre enfant. des lettres de même source et non signées furent également adressées à son digne Curé qui, bien entendu, n'en fit aucun cas.
Mais quelles horribles souffrances causèrent ces lettres à la candide Lellena! Elle furent si poignantes, qu'elle en tomba malade.
Son regard devint fixe, elle ne pouvait plus parler. Elle vécut durant plusieurs semaines, bien indépendamment de sa volonté, comme sous une pression maligne, sans que personne pût la soulager.
Il plut enfin au Dieu de toute paix, de faire cesser cette cruelle épreuve.
lellena recouvra à la fois, le calme et la santé.
Encore une fois, l'esprit infernal avait échoué dans sa tentative diabolique.
A quelles tentatives va - t -il maintenant s'exercer?
Il soulèvera contre elle, des esprits peu bienveillants. Ceux - là aussi, joueront leur rôle, poussés par l'ennemi de tout bien .Lellena ne pourra plus comme autrefois, descendre paisiblement au lieu béni des Apparitions; des obstacles seront dressés sur son passage.
On s'emploiera à la contrarier, à lui nuire ; elle sera insultée à l'occasion .Tout sera mis en oeuvre pour exercer sa patience. vains efforts ! la douceur, la charité, l'humilité de l'enfant privilégiée de Marie, triompheront de toutes ces persécutions et, à la confusion de Satan, tout tournera à la Gloire de Dieu!
Sommaire :Demande de réintégration à l'Abbaye Bénédictine d'Erbalunga.
Réponse de madame l'Abbesse G.
La volonté de Dieu manifestée.
Visite des Pères Benoît Jésuite et Gamba à Mme l'Abbesse, en mai 1931, son témoignage favorable sur Lellena.
Nous avons vu précédemment les démarches qui avaient été tentées vainement dans le but d'ouvrir à Lellena les portes du Carmel. La pauvre enfant, toujours inconsolable de la perte de sa vie religieuse, en fit exprimer ses regrets à son Evêque Monseigneur Desanti, depuis longtemps au courant de ses épreuves.
Sav grandeur appela Lellena et sa compagne à Ajaccio, pour y faire, l'une et l'autre, une retraite sous la sage direction du Rd Bunos, Supérieur du Grand Séminaire. Elles se rendirent donc à cet effet, dans la ville épiscopale, le 7 juin 1913 et descendirent au Couvent des Filles de Marie qui les hospitalisèrent avec la plus parfaite charité.
Durant 8 jours, le Rd Père Bunos prit séparément chaque jour les deux retraitantes et, étudiant leur situation qu'il exposa à Sa Grandeur, il leur apporta à chacune lumière et réconfort.
La retraite terminée, Monseigneur, après s'être entretenu avec les retraitantes, décide que Lellena devra tenter une dernière demande de réintégration, dans sa si chère Abbaye d'Erbalunga. La réponse que Madame l'Abbesse fera à la pauvre enfant, sera transmise à Sa Grandeur.
Voici copies textuelles de la demande adressée par Lellena à Madame l'Abbesse, et la réponse de cette dernière:
Ajaccio.
Ma très chère Révérende Mère.
Je clôture, aujourd'hui, une retraite particulière faite sous la direction du Très Révérend Père Bunos, Supérieur du Grand Séminaire.
Durand ces jours bénis, je me suis retrempée dans l'amour de ma sainte vocation, et mes aspirations se portent plus véhémentes que jamais, vers l'Ordre de Notre Glorieux Père Saint benoît
Après avoir causé avec le T.R.Père Bunos, il m'a engagée fortement à vous faire part de mes désirs, qu'il croit être l'expression de la volonté divine sur mon âme.
Je n'ai jamais oublié et je n'oublierai jamais le berceau de ma vie religieuse, les joies que j'y ai goûtées, les tendresses dont vous avez entouré mon enfance.
Avant donc de frapper à la porte de quelqu'autre monastère, souffrez ma Rde Mère, qu'humblement prosternée à genoux, je vous demande d'accueillir de nouveau votre petite soeur Marie - Catherine, que tant de liens d'affection attachent à notre bien aimée Abbaye.
Bien petits hélas, sont les services que je pourrai vous rendre.
Je ne puis qu'aimer et souffrir. Mais, I.Rde mère, si votre cœur maternel me reçoit quand même, je ne pourrai jamais assez vous en exprimer la gratitude.
Dans l'espoir que vous voudrez bien agréer favorablement le vœu de mon cœur, daignez recevoir l'expression de ma filiale et constante affection.
Votre petite enfant respectueuse
Sœur Marie - Catherine 7 juin 1913
Réponse de la Rde mère Abbesse Gertrude, à Sr Marie - Catherine
Erbalunga, le 11 juin 1913
Ma Chère Madeleine
Je ne suis pas étonnée de votre désir de rentrer dans la vie religieuse et je ne peux que vous encourager à le faire ; mais il ne m'est pas possible de vous seconder.
Depuis bien des année le noviciat est fermé.
Les quelques personnes âgées ou infirmes qui sont ici, n'ont aucun exercices communs. Chacune fait ses dévotions en son particulier, quand et comme elles peuvent ; c'est triste, mais il faut se soumettre à la nécessité.
Il ne vous sera pas difficile, ma chère lellena, de trouver une maison religieuse qui vous reçoive. Beaucoup de Communautés, non enseignantes, subsistent encore, malgré le malheur des temps.
Je prie Notre - Seigneur de vous ouvrir le monastère où il vous appelle. Vous me ferez plaisir, ma chère enfant, en me le faisant connaître, lorsque vous serez fixée.
Croyez, ma chère Lellena, à mon fidèle souvenir. Je vous adresse ces lignes à Campitello, puisque vous ne me donnez pas votre adresse à Ajaccio.
Adieu et bon courage, confiance toujours.
Sœur Gertrude guillaume, Ancienne Abbesse O.S.B.
Monseigneur Desanti, informé de la réponse, y voit un agissement divin, et engage lellena, ainsi que sa compagne Mme D. à retourner vivre à Campitello, comme auparavant, jusqu'à ce que Dieu en décide autrement., par quelques manifestation de sa volonté.
Cette manifestation n'aura lieu qu'en 1921, comme nous le verrons plus tard.
monseigneur Simeone, ayant succédé à Monseigneur Desanti, sur le siège épiscopal d'Ajaccio, voulant à son tour connaître les dispositions de la Rde Mère Abbesse Gertrude, par rapport à Lellena, envoya les R. Pères Benoît et Gamba, de la Résidence à Bastia, à l'Abbaye d'Erbalunga, s'en enquérir auprès d'elle.
La compagne de lellena, Madame D. appelée à Calvi par Mr; le chanoine Ricci, alors Archiprêtre de cette ville, eut un entretien avec le Rd P. Benoît, de passage à Calvi.
Celui - c résolut de se rendre à Campitello voir lellena, laquelle fut instruite de sa visite, par l'apparition d'une brillante étoile, qui se changea bientôt en rose verte, signe d'espérance.
le 13 mai 1921, le Rd Père Benoît, au cours de l'entretien qui l'amenait à l'Abbaye, venait à prononcer le nom de Lellena, Mme l'Abbesse, avec une insistance marquée, esquivait le sujet de la conversation, coupant brusquement la parole au Bon Père ; son embarras était visible.
A mon tour, dit le pieux visiteur, je l'interrompis à deux ou trois reprises et, bon gré mal gré, il lui fallut bien parler du renvoie de la postulante novice.
Alors Madame l'Abbesse me déclara de la façon la plus expresse, relate le Rd Père Benoît, qu'elle n'eut qu'à se louer de la pieuse jeune fille, malheureusement sans dot et sans santé.
Si elle fut dans la triste nécessité de la rendre à sa famille, c'est qu'alors le couvent traversai une redoutable crise financière, et elle y fut également contrainte par les difficultés de la laïcisation.
Elle ne me fit pas le moindre blâme à son sujet, bien au contraire, ajouta le Rd père Jésuite.
Le Rd Père Benoît s'empresse de faire connaître à Monseigneur Simeone, le témoignage vraiment élogieux, que rendit de Lellena la Rde Mère Abbesse, en présence du Rd père Gamba.
XIII Tracasseries diaboliques au champ des Apparitions - 3 septembre 1909 -
( récit par la voyante)
Le 3 septembre 1909, je me trouvais en prière, près du" rocher du figuier" .Je regardais la croix. J'avais promis à la Sainte Vierge de dire 1000 Ave Maria, ce jour - là.
La Sainte Vierge se montre à moi, debout dans les nuages. Elle soutenait dans ses bras. Notre Seigneur, de grandeur d'homme ; il était comme mort!...Elle pleurait!...
En la voyant si triste, j'étais moi - même très émue, et ne pouvais retenir mes larmes. Je désirais lui demander le sujet de sa peine. Elle vit ma pensée et me dit :" je demande pénitence, pénitence, prières."
Croyant que sa demande s'adressait à moi, je lui offris complètement tout mon être, comme je l'ai fait par le passé.
Alors Elle a dit :" On repousse mes avances! Depuis que je demande une église ici, pourquoi ne me l'a fait - on pas ?"Puis elle disparut...
Le 14 septembre 1899, elle m'avait fait entendre la même plainte : " Elle ouvrit les bras, les dirigeant vers la terre, leva les yeux au Ciel, joignit les mains, croisa les doigts, et avec ce geste qui marquait une indicible angoisse, prononça ces paroles : "on repousse mes avances!"
La catastrophe du Chanzi :
le 6 février 1910, le Dimanche gras, Lellena, après avoir payé son tribut de souffrances physiques, le vendredi précédent, communie avant la Messe Paroissiale, à l'église Saint - Pierre. Durant son action de grâce, "elle voit en esprit, ô terreur! le bateau Chanzi, sauter!"
Quelle n'est pas son émotion durant le saint Sacrifice de la Messe, et les prières ardentes qu'elle s'empresse d'adresser au Ciel, en faveur des nombreuses victimes de cet effroyable accident!
En sortant de l'église, son amie intime, Antoinette Graziani, remarque l'altération des traits de sa compagne, et lui en demande la raison, Lellena la lui fait connaître simplement. Quelques jours après cette confidence, "on apprenait officiellement par la presse, l'horrible catastrophe qui s'était produite le mercredi des Cendres,9 février. Lellena après cette épreuve si pénible à son honneur, mais dont elle est sortie triomphante et grande aux yeux de tous, va - t elle enfin, jouir d'un repos moral?...il n'y a guère lieu de l'espérer...elle goûtera seulement une accalmie, qui lui permettra de refaire ses forces,pour de nouvelles luttes sur un autre terrain.
Lors de son séjour à Marseille en 1906, un jour qu'elle se trouvait en compagnie de la jeune fille juive convertie, celle - ci, éclairée par une lumière d'En - haut , fit à brûle pourpoint , dans la rue, à Lellena, la déclaration suivante: "Voyez - vous cette personne qui passe, c'est une religieuse sécularisée, avec laquelle vous vivrez plus tard."
En effet, le 19 septembre 1908, la susdite personne signalée, ayant incidemment entendu parler des faits de Campitello, s'y rendait mûe par une inspiration à laquelle elle ne pouvait résister...
Elle eut alors une première entrevue avec Lellena, entrevue qui devait par la suite,changer l'existence de l'une et l'autre. Toutefois, ce ne sera que 2 ans plus tard, en 1910, qu'elles habiteront désormais sous le même toit à Campitello.
Durant cet intervalle de 2 années, lellena, toujours inconsolable de la perte de sa vie religieuse, se rendra parfois à l'Abbaye d'Erbalunga, dont le nouvel aumônier, le Révérend Père Pastoural, religieux bénédictin, portant un grand intérêt à la chère novice exilée, souhaitera sa réintégration au monastère. Mais il se heurtera invariablement à un "non possumus". Il n'entrait sans doute pas dans le plan divin qu'il en fût ainsi...Dieu avait d'autres desseins, sur cette créature privilégiée de la Mère des Douleurs, comme nous le verrons dans la suite.
19ème apparition de la Très Sainte Vierge à Lellena
Le drapeau du Sacré Cœur
En l’année 1917, Monseigneur Simeone ayant demandé à ses diocésains que l’on fêtât avec la pus grande solennité la fête du Sacré Cœur de Jésus , Campitello voulut, lui aussi , répondre au désir de son évêque.
En conséquence, Lellena, l’ange de la paroisse, mit tout en œuvre pour procurer à ses compatriotes, l’humble drapeau qui leur manquait.
Dans ce but elle se rendit à Bastia, avec ses ressources bien insuffisantes, hélas! mais , cette fois encore, la Divine Providence multiplie dans le porte – monnaie de l’heureuse privilégiée, son modeste budget.
En outre deux personnes charitables de la susdite ville, offrent à notre Lellena un drapeau du sacré – Cœur ! Quelle joie alors pour la douce jeune fille !
La fête du Sacré – Cœur tombe cette année le &( juin. Ce fut M . le Doyen de Bigorno, l’Abbé Santacroce, qui bénit ce jour – là le drapeau tant souhaité, en présence de la population.
Guérison d’un soldat blessé, par le port du drapeau du Sacré – Cœur.
Le fait est de notoriété publique. Le prodige a lieu le vendredi 15 juin 1917, solennité de la fête du Sacré –Cœur à Campitello- Le soldat guéri ainsi est Jean – Martin Parsi, le plus jeune des frères de Lellena Parsi.
Le jeune soldat Jean – martin Pardi reçut vaillamment, durant la guerre, le baptême de feu. Bon chrétien, il fut bon soldat. Depuis plus de trois mois et demi, une balle lui avait troué la main droite, à la base de l’annulaire, brisant et enlevant en grande partie l’os correspondant du métacarpe. On le renvoie à sa famille, en congé illimité de convalescence.
A jour fixe il se rend en traitement à l’hôpital de Bastia.
La blessure est cicatrisée, mais l’ankylose est irrémédiable.
A vie sa droite demeurera percluse. Quel sacrifice pour un travailleur ! Résolument, il en prit son parti.
Le 15 juin 1917, en Corse comme dans toute la France, la fête du Sacré – Cœur fut célébrée avec enthousiasme .. A Campitello, on prépare une splendide procession. Le matin, on a béni solennellement le drapeau national, sur lequel l’apposition d’un beau 3Sacré – Cœur » tout radiant, rappelle que le Christ aime les francs et veut les mener à la victoire.
L’honneur de le porter échoit naturellement à un officier permissionnaire ; il est là pour la fête ! L’heureuse coïncidence ! On l’invite chaleureusement. Il s’excuse. On insiste. Avec insistance, lui aussi, il réitère son refus, courtois, mais formel !pour nous ne jugeons pas ce refus et voyons tout simplement ici, ce qu’il fait si bon voir, la Providence. Elle s’expliquera bientôt, et ce sera par un miracle.
N’empêche que, pour M. le Curé, l’embarras est réel. A qui s’adresser ? Dans tout le village, pas un autre soldat valide en permission.
Et Jean – Martin ! A coup sur, on songe à lui, car il est là. Porter le drapeau du Sacré – cœur, quel honneur pour sa foi robuste !
Mais le peut – il ?
Il avait essayé de soulever une cuiller : impotence totale, ses pauvres doigts restent allongés, endoloris, inertes ; toute flexion leur est interdite.
« Pourtant, dit – il ensuite, une bonne main en vaut deux, et ma gauche est indemne. Va pour la main gauche. »
« Bien volontiers, j’accepte d’être le porte – drapeau du Sacré – cœur. Quand à ma pauvre main droite, je l’appuierai contre la hampe sur le poignet porteur ; elle n’y fera pas trop mauvaise contenance, et je serai gaucher sans être gauche ».
« Comptez surmoi, parole de soldat. Vive le Sacré – cœur ! Si l’on rit de ma gêne quel mal y voyez – vous ? »
L’heure venue la procession se déploie. Avec dignité, fierté, Jean – martin Parsi remplit sa fonction. Non personne n’a souri. Est – il même bien sûr qu’aucune larme n’ait perlé sur les paupières de ceux qui constataient l’embarras du sublime estropié,
Et la cérémonie dura longtemps.
Pour la main valide, sur laquelle posait toute la charge, c’était dur. Elle ne fléchit pourtant pas, et c’est sans empressement qu’après la procession, elle déposa son lourd fardeau.
Le Sacré – cœur attendait ici son porte – drapeau !
Tandis qu’avec précaution, Jean – Martin, adosse à la muraille le Saint Etendard, il se sent guéri et tout à fait.
Instantanément la main blessée redevient saine ! Il n’y a plus ni paralysie, ni souffrance, ni raideur. Cette main totalement percluse, qui s’appuyait si rigidement tout à l’heure, sur la hampe portée, la voilà forte, flexible, tout aussi simple qu’avant la blessure.
Revenu de sa stupeur, l’heureux soldat examine, palpe cette main nouvelle, les cinq doigts s’agitent à qui mieux mieux. L’os parti est donc revenu , Non, mais c’est tout comme.
Le miraculé le trouve même plus alerte et plus vigoureux.
Il remercie son Divin Bienfaiteur, qu’il a reçu le matin même dans la Sainte Communion, puis, se dégageant peu à peu de l’ovation qui lui est faite par la foule émerveillée et remplie d’émotion, il se remet le soir même, aux travaux du jardin de sa mère( alors que le matin de cette journée, M. le Curé de Canavaggia, avait dû lui couper à table son pain et ses autres aliments).
C’est avec la vigueur et la maîtrise d’avant guerre, qu’il manie tous les outils dont il se sert. Il passe de l’un à l’autre : bêche, coin de bois, cisailles, râteau fonctionnent à souhait !
L’inguérissable paralysie n’est plus qu’un souvenir.
Restait à prendre congé vde l’hôpital militaire de Bastia.. Au jour réglementaire, le consciencieux jeune homme se présente au Major : il sait ce qui l’attend : le congé illimité va prendre fin.
« Hé quoi Parsi, dit le docteur, plus d’ankylose, plus de raideur. C’est prodigieux ! Que s’est – il passé ? »
« Docteur, vous me pansiez, Dieu me guérit » reprit le jeune soldat. Il raconte l’heureuse issue de la procession du Sacré – Cœur, et conclue : « A quand Docteur, mon retour au front, »
« Mais mon brave vous êtes immédiatement mobilisable »
Et tandis qu’est signée sa réintégration au régiment, le sympathique soldat déclare que cette main nouvelle qu’il doit au Sacré – cœur, bien volontiers, il la voue au service de la France. Le saint jeune homme est mort au champ d’honneur , le 15 juillet 1918, au Bois – Roi.
Nota- Monseigneur Simeone, évêque d’Ajaccio, donna par écrit, » l’auteur de cet article : le Rd Père Benoît Jésuite de la Résidence de Bastia, décédé en Orient en 1929, l’autorisation de publier cette merveilleuse guérison. On peut la lire dans la Revue Mariale, rédigée par Monseigneur Bauron - ( 15 ème année ‘ n° 743 – samedi 29 janvier 1921 -)
Demande d’enquête canonique, adressée à Monseigneur Simeone, Evêque d’Ajaccio, par la population de Campitello.
Le 10 août 1927 , les Campitollais adressaient à Monseigneur Simeone, une demande d’enquête canonique sur les faits d’ordre surnaturel, qui se produisirent dans leur village .
En voici la teneur/
Monseigneur
Daignez souffrir que la population de Campitello vous exprime très humblement et avec une simplicité toute filiale son grand désir de voir enfin faire une enquête sur les faits d’ordre surnaturel qui se sont produits en son sein depuis 1899.
Tant qu’elle a eu le bonheur d’être gouvernée par le Pasteur, sous le ministère duquel ces faits se sont passés, elle gardait l’espoir d’une enquête canonique.
Aujourd’hui, privée même de l’avantage d’avoir un prêtre, elle ne peut croire que cette question si grave soit délaissée. C’est pourquoi elle ose vous conjurer de lui accorder la légitime satisfaction d’une enquête sérieuse, dont elle acceptera les décisions, dans le plan grand esprit d’obéissance à la Sainte – Eglise.
Ne doutant pas que cette enquête ne soit très agréable à la Très Sainte Vierge, et n’attire de grandes bénédictions sur le Diocèse, les Campitellais déposent ce vœu aux pieds de votre Grandeur, restant convaincu que votre cœur d’Evêque, en y adhérant y puisera d’abondantes consolations.
C’est dans cet espoir que tous, et en particulier les derniers survivants, témoins de ces faits, vous expriment , Monseigneur, par avance, leur profonde gratitude et implorent votre bénédiction.
Campitello, 10 août 1917
Cette lettre est restée sans réponse et sans résultat.
Le 1er septembre 1917, Monseigneur Casanova, Vicaire général, écrit ces lignes à M.S.Ricci
Nous avons bien reçu une pétition de quelques habitants de Campitello, nous demandant une enquête sur les faits qui s’y sont passés. Hélas ! des questions plus pressantes sollicitent l’attention et la préoccupation de Monseigneur l’Evêque, qui s’en tient à la décision de Pie X de ne pas voir le clergé se mêler aux manifestations publiques et d’attendre de nouveaux faits.
Notre grand souci en ce moment pour Campitello, est celui d’y envoyer un Curé.
Arrivée du Révérend Père Gustave Villefranche
Jésuite de la résidence de Bastia à Campitello – 1917 –
Le 28 septembre 1917, arrivait à campitello, le Révérend Père Villefranche, Jésuite de la Résidence de Bastia, envoyé par Monsieur Simeone, pour catéchiser les enfants de la Paroisse.
Ceux – ci accoururent nombreux à lui, tout heureux d’entendre les instructions si remarquablement appropriées à leur âge. Le passage de ce digne religieux dans lla paroisse , faisant présager un excellent résultat.
Malheureusement , dès son arrivée ici, il tomba malade d’une forte crise de rhumatisme , qui le retint au lit durant tout son séjour.
Il repartit pour Bastia le 6 octobre, un peu rétabli, mais pas suffisamment pour accomplir son ministère.
Il était installé au presbytère.
Lellena, secondée par son amie, Antoinette Graziani, avait soigné de jour et de nuit , le vénéré malade. C’est en cette circonstance que L’éminent religieux connu et apprécia la vertu de la chère voyante.
Il étudia autant que sa santé le lui permis, la population de Campitello, ce qui lui fournit l’occasion d’en faire l’éloge à sa Grandeur Monseigneur Simeone, qui décida de donner un prêtre à la Paroisse de Campitello.
Le Révérend Père Gustave Villefranche est décédé à Bastia , le 21 mars 1935.
Arrivée de Dom Carrara à Campitello .
Action diabolique .
Satan poursuivait de sa rage, l’œuvre de la Mère de dieu à Campitello, œuvre qu’il visait à anéantir, sachant quelle gloire elle doit rendre dans l’avenir, à son éternelle ennemie. Il allait donc ourdir dans l’ombre d’abord, une machination infernale, dont nous verrons ensuite les résultats.
Monsigneur Simeone, dont la bonne foi fut grandement surprise, envoya en octobre 1917, à la paroisse de Campitello, un prêtre italien de passage en Corse. Celui – ci muni de références qui paraissaient sérieuses, mais qui hélas ! étaient absolument mensongères, ne tarda pas à se révéler sous son vrai jour, à la population désolée.
La vie scandaleuse qu’il mena, au su et au vu des habitants, obligea Sa grandeur à le retirer de la paroisse, au début de l’année 1918. Un silence s’impose sur la manière d’être et d’agir de ce pauvre dévoyé.
Le mal qu’il fit durant ce court séjour en ce village, fut des plus regrettables. Plus d’un voyant cru reconnaître en lui le petit prêtre qu’ils avaient aperçu aux apparitions, ricanant et torturant les voyants .
Lellena et sa compagne eurent beaucoup à en souffrir pour leur part, ne pouvant le suivre dans ces coupables agissements.
Après un certain laps de temps, Monseigneur l’Evêque donna comme curé à la Paroisse St Pierre, jusqu’à ce qu’un fortuit et providentiel événement vint changer la direction de leur vie, à l’une et à l’autre. Nous en parlerons en son temps.
XVII
Traits de Providence
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Un pain mystérieusement posé sur la table de Lellena et de sa compagne .
Le matin du 29 mai 1912, très fatiguées, Lellena et sa compagne se trouvaient sans le moindre morceau de pain dans la maison, et comme il faisait un temps affreux, elles ne pouvaient absolument pas sortir pour aller en chercher au loin ; leur courage, lui – même, n’ayant que le strict nécessaire. Force fut donc de s’en passer ce jour – là !
Mais ô, Providence admirable ! tandis que Lellena vaque aux travaux de l’intérieur, tout à coup, apparaît sur la table de la salle à manger, un jolie pain de ménage dû à une intervention divine, et qu’elle avoue n’être pas la première. C’est alors qu’elle confie à sa compagne émerveillée, qu’il lui est arrivé fréquemment , dans les heures de disette, de voir arriver sur sa table : pain, vin, fromage, café, etc… sans que personne n’ait pénétré chez elle . Elle devait le tout à son Ange Gardien qui, souvent lui parlait, en lui frappant sur l’épaule droite…
Ce même fait se renouvela, sous les yeux de la compagne de Lellena, un jour que le Franciscain, Frère Benoît, de passage à Campitello pour quêter, on se trouvait à court de pain pour l’hospitaliser. Trois beaux pains apparurent miraculeusement dans l’armoire, auxquels on fit honneur certainement..
Les sœurs des Vieillards de Bastia, venant quêter à leur tour, après avoir reçu de Lellena et de sa compagne une petite offrande, celles – ci trouvèrent chez elles , 4 panettes en plus !…Le bon Ange Gardien avait pénétré , lui aussi, dans la maison hospitalière, et déposé son offrande silencieusement.
Une après – midi Madame D. avertit Lellena, Qu’il n’y avait plus qu’un petit croûton de pain dans l’armoire et qu’elles en manqueront pour leur souper…un instant après, elles trouvent 3 panettes dans l’armoire, en sus du petit croûton précité… Mystérieux envoie de l’Ange !
Augmentation de café
En mars 1915, Lellena et sa compagne se trouvent n’avoir plus de café. Elles mettent une tasse d’eau pure sur le feu, pour absorber un liquide chaud en revenant de la Messe.
Cette eau se change en leur présence, en deux tasses de café d’un goût exquis.
Plus de vingt fois, l’augmentation du café s’est produite soit pour en offrir à des visiteurs, soit pour satisfaire les besoins e santé de Lellena et de sa compagne.
Le café apparaissait comme préparé par une main mystérieuse !..
Augmentation du vin
Le 17 février 1916, Lellena vers 6 heures du soir, voit l’Ange Gardien de sa compagne, tout près de celle – ci … Ce soir – là, Lellena ayant oublié de monter du vin de la cave, dit par sorte de plaisanterie, que le bon Ange pourrait bien s’en charger….
Madame D. déclare qu’elle s’en passera bien et recommande à Lellena de ne pas aller à la cave.
Un instant après, elles trouvent à leur grande surprise , sur le buffet, une bouteille de vin délicieux, de la provenance du mystérieux Ambassadeur, sans aucun doute.
Augmentation d’argent
30 juin 1912, à la veille de se rendre à Cervione pour répondre à l’appel de Monseigneur Desanti qui s’y trouvait alors, Lellena dans le courant de l’après – midi , monte dans sa chambre et y respire un parfum mystérieux de roses. Sur sa table de nuit , elle trouve un mandat de 10 frs posé ostensiblement sur un livre de piété. Quelle merveille ! Ce mandat arrivé là sans lettre, ni enveloppe porte l’entête de Tarare….
Personne n’avait pu pénétrer dans la maison.
Cet argent paiera son voyage de Cervione, douce joie pour la pauvrette du Bon Dieu !
3 août 1915 , ce jour – là lellena se rend à Bastia, pour faire certaines emplettes nécessaires aux besoin du ménage. A sa grande surprise, elle voit 5 Frs, de plus déposés par un personnage inconnu, dans sa petite bourse, avec lesquels elle se procure quelques achats qu’elle ne pouvait pas faire par manque d’argent .
23 novembre 1917. A cette date, Lellena trouve dans la caisse, deux billets de 50 Frs, en plus de son compte. Comment cela se fait – il ? Elle pense non sans raison, que c’est le retour du billet de 50 Frs, disparu le 17 mai précédent, par intervention diabolique, qui a été doublé par la Divine Providence. O merveille ineffable. !
Pour rendre service à sa sœur devenue veuve, Lelena entreprend un voyage. Elle voit alors la somme d’argent contenue dans son porte – monnaie, augmentée de 16 Frs.
Ce même fait, s’est produit fréquemment , lorsque la charitable petite sœur devait faire des commissions . Les sommes variaient selon les besoins du miment.
En avril 1921. Pendant les 15 jours que Madame Léféjac séjourna chez Lelléna et madame D. à Campitello, l’une et l’autre constatèrent une augmentation journalière de diverses denrées : pain, vin, café, etc….
La Providence récompensait visiblement la charité faite à Madame Léféjac et à sa petite fille adoptive. O bonté divine incommensurable !
Dans la suite de ce travail, nous aurons l’occasion de constater encore, de nombreux traits, marués au coin de la Divine Providence..
XVIII
Lellena voit apparaître les âmes du purgatoire.
Février 1912, en plein jour, Lellena levant les yeux machinalement sur la maison qui fait face à la sienne, voit apparaître à l’une des fenêtres, une femme décédée depuis quelques temps, qui a besoin, sans doute de prières.
La vision disparaît sans tarder.
Apparition de Monsieur Charles Avril
1er mai 1912, à – heures et demi du matin ce jour – là, Lellena retenue au lit par des douleurs rhumatismales, voit tout à coup apparaître dans sa chambre près de son lit, un Monsieur très bien habillé, tout entouré de rayons de gloire et qui lui tient ce langage :
« Je sors du Purgatoire, je monte au Ciel. Ecris à ma sœur luise, et dis – lui qu’elle ne s’inquiète plus à mon sujet, malgré ma mort subite ».
Sur la demande de Lellena » Qui êtes – vous ? » , « Je suis Charles Avril », répondit – il, « Je ne t’oublierai pas ».Puis il disparut, entouré de lumière et rayonnant de joie. Il avait également donné à Lellena ,l’adresse de sa sœur Louise ? 5 cette personne était alliée à la famille de la compagne de Lellena).
Apparition de la voyante Madeleine Lorenzi, épouse Graziani
8 juin 1912 ; Ce soir du 8 juin à 8 heures , Lellena venait de se mettre au lit , après avoir éteint sa lumière. Aussitôt, lui apparaît sa cousine Madeleine Lorenzi, décédée depuis 8 jours à Marseille, des suites de ses couches. Elle la reconnaît très bien, quoique très défaite .
tandis que la défunte est dans la chambre de sa cousine, Lellena et sa compagne , entendirent comme des gouttes d’eau tombant à terre.
Lellena qui avait oublié de prier pour sa parente, crut comprendre, à ce bruit, qu’elle implorait ses prières, comme une pluie bienfaisante, destinée à hâter sa délivrance.
Apparition de la voyante Madame Veuve Cruciani
Madame Veuve Cruciani, de Cervione, femme de grande piété, très croyante aux Apparitions de la Vierge à Campitello, étant venue à mourir, il fut impossible à Lellena et à sa compagne d’assister à ses obsèques qui eurent lieu le 25 septembre 1912.
Comme compensation à cette pénible privation, Lellena et Madame D ; descendent au champ des Apparitions prier pour le repos de l’âme de la regrettée disparue.
Au cours de la récitation du Rosaire, Lellena voit tout à coup apparaître une dame vêtue de noir, de la taille de la défunte et coiffée comme elle. Cette personne se tient agenouillée non loin de la croix ; sa figure est d’une clarté resplendissante et elle est venue vers Lellena.
Un instant après, elle la voit debout, ayant au – dessus de sa tête, deux petits enfants vêtus de blanc, et un troisième, un petit garçon, qui se tient aux pieds de sa mère. Bientôt, les enfants disparaissent aux yeux de Lellena et leur mère peu après se dirige du côte de la fontaine miraculeuse.
La nuit précédente, Lellena avait rêvé, qu’elle voyait dans l’air au – dessus du cercueil de Madame Cruciani, de nombreuses couronnes.
Cette Dame consacrait sa vie aux bonnes œuvres. Elle avait perdu ses trois petits enfants du croup.
Apparition de Madame Veuve Cosenia Albertini
Mère de Monsieur le Curé de Campitello
( elle apparaît 15 fois à Lellena )
Mars 1917, cette sainte personne, qui avait vu la Très Sainte Vierge aux Apparitions, mourut en l’année 1916. lors de son vivant, elle s’était opposée de toute ses forces , au départ de son fils, de la cure de Campitello… Mais, après la mort de cette bonne et pieuse mère, Monsieur le Curé, crut pouvoir effectuer ce départ.
Madame Albertini, qui apparut jusqu’à 15 fois à Lellena ne cessa jamais de lui exprimer le désir que son fils, pour le plus grand bien de l’œuvre de la Très Sainte Vierge, ne quitte pas sa paroisse. « priez pour lui, répétait – elle, pour empêcher que cela se produise. Ah ! si mon fils voyait, comme moi, confirmée en grâce, ce qu’il en résultera ! »
De nombreuses apparitions d’âmes du Purgatoire à Lellena , seront relatées en leur ordre dans la suite de ce travail.
XIX
Lellena souffre de ses mystérieuses plaies
Parfums qui s’en dégagent
De 1918 à 1920, la compagne de Lelléna a perçu sur cette dernière des parfums tantôt de roses, tantôt de violettes, dans des conditions qui ne permettaient jamais, au grans jamais l’ombre d’une supercherie.
Souvent ces parfums exquis, tels, qu’ils différaient totalement de ceux de la terre, faisaient suite à d’atroces souffrances physiques ou morales chez la chère victime, ou encore se présentaient à l’époque de certains jours de pénitence, par exemple : au temps de l’Avent et du Carême.
Parfois ils provenaient de la visite mystérieuse de la jeune fille juive convertie, qui, par le fait du don de « bilocation », passait quelques courts instants auprès de Lelléna.
Ces parfums d’une nature très différente et particulière arrivaient par effluves, ou persistaient sur les objets même lavés : vêtements, linges . Ils émanaient du corps de Lelléna., souvent après la Sainte Communion.
Ces mystérieux parfums ont été sentis par la compagne de Lelléna, plus de trente fois de 1912 à 1920 .
La compagne de Lelléna a su par cette dernière que son « sachet miraculeux »,, lui est appu sortant de sa plaie, plus de 12 fois de 1911 à 1916. Toutes les fois qu’il se présentait , elles en ont senti l’exquis parfum.
( Si l’Autorité ecclésiastique, désirait de plus amples détails sur cette question, elle pourrait consulter le « cahier journalier » de la personne chargée de relever ces faits : Madame L.D., compagne de Lelléna, depuis 1910 ).
XX
Les visites de la juive convertie
Rappelons tout d’abord que la jeune fille convertie miraculeusement par Saint – Benoît , avec le concours de Lelléna, fit d’un commun accord avec cette dernière, le généreux sacrifice de ne jamais s’écrire. Ce sacrifice, sans doute très agréable au Ciel, fut récompensé par le « don de bilocation », qui leur a permis de se revoir plus de 15 fois de Belgique ou d’Arménie.
Dans ces visites plus ou moins courtes, elles se donnaient le baiser de paix et portaient à leur lèvres la Médaille donnée par Saint Benoît à la jeune juive, par l’entremise de Lelléna, . L’heureuse convertie portait sur elle le précieux objet.
Les visites toujours inattendues, avaient lieu soit de jour, soit de nuit, dans la maison ou dehors. Souvent, elles comportaient un entretien concernant le développement futur des Apparitions. Leur triomphe, ou encore le bien de certaines personnes, ou de certaines âmes du Purgatoire, soit l’exposé des travaux de la juive convertie, le sort des siens, le soin que Lelléna devait apporter à souffrir généreusement les agissements divins dans l’intime de son âme, etc…
Mademoiselle A.S. avait , en outre, « le don de seconde vue », et un grand empire sur le démon.
Dans ces mystérieuses visites, il s’est toujours dit des choses, ou passé des faits, donnant une parfaite assurance de la réalité de ces rencontres extraordinaires. La compagne de Lelléna peut le certifier absolument.
Il y a plus : plusieurs personnes présentes à la maison durant l’une de ces visites, bien que n’ayant pas eu la faveur de voir la Visiteuse, ont senti les parfums exquis qui s’exhalaient d’elle, et en furent singulièrement impressionnées, lorsqu’on les instruisit du fait prodigieux qui venait de se passer tout proche d’elles .
L’intimité de ces entretiens, ne permet pas les relater ici. Toutefois, sur la demande de l’Autorité compétente, il pourrait en être donné connaissance.
Citons seulement ce charmant petit trait, parfaitement authentique qui se produisit à la date du 25 novembre 1911 : Lelléna va chercher pour le dîner, dans le petit jardin proche de leur maison, une ou deux carottes, pour les mettre dans le pot – feu. Le petit carré de terre où on les plante à la saison, n’en peut posséder d’avantage, car elles ont été arrachées depuis déjà longtemps, et la terre a été retournée à cet endroit. N’importe, elle y va quand même dans l’espoir d’en trouver quelques unes, si petites soient – elles. Et Lelléna de se pencher sur le petit carré de terre pour procéder à la trouvaille.
Tout à coup apparaît à ses côtés, Mademoiselle A.S. , qui après l’avoir embrassée, veut l’aider dans son travail… Qu’advient – il alors ? O merveille, la jeune convertie arrache à pleines mains, des carottes de toute beauté, que Lelléna est toute joyeuse de rapporter au foyer, après le départ de sa sainte amie.
Elle raconte alors, sur le champ, à sa compagne émerveillée en voyant ces belles carottes, tout à fait hors saison, comment elle a pu se les procurer.
Sur ces entrefaites, arrive par la voiture faisant le service de la poste, M. le Chanoine Ricci. On lui prépare un grand plat de ces carottes succulentes, et d’un arôme sucré et c’est avec la plus vive satisfaction qu’il apprend leur merveilleuse provenance.
XXI
Après 21 ans d’attente
Le 26 mars 1921 , Lellena, rêve qu’une veuve, vêtue de noir, accompagnée d’une fillette, se présente à elle, lui annonçant que son avenir religieux va être assuré. Cette Dame ajoute, qu’une somme d’argent va être envoyée à son adresse, avec prière à Lellena de bien vouloir la faire parvenir à son destinataire. Puis, la pieuse veuve l’avertit, qu’incessamment, une lettre lui sera remise.
Le 30 mars 1921, peu de temps après ce rêve, Lellena reçoit en effet, une lettre non signée, lui annonçant qu’une veuve avec une fillette, actuellement à l’Abbaye d’Erbalunga, se rendront sous peu chez elle.
Surprise de recevoir une lettre sans signature, Lellena remet celle – ci à sa compagne, laquelle en conçoit de l’inquiétude, se rappelant tous les désagréments causés jadis par la franc – maçonnerie ? Madame D. décide qu’elle ne recevra pas de suite la personne inconnue, avant d’avoir des renseignements précis sur le compte de cette étrangère.
Le 3& mars, Lellena qui a du se rendre pour affaire chez Monsieur le Curé de Lento est absente lors du passage de la voiture de la poste, laquelle dépose les deux inconnues devant sa maison, Madame Parsi, mère de Lelléna, prévenue par sa fille, reçoit la dame veuve, qui demande à parler à Mademoiselle Parsi et à sa compagne. Embarras de madame D. qui persiste dans un refus de la recevoir. La visiteuse insiste, et pour se faire connaître, n’hésite pas à prier à deux genoux Madame D. d’ouvrir une lettre, dont elle est porteuse, adressée au Rd Père Bernadin, franciscain, par Madame Demagny, lettre dans laquelle elle trouvera des renseignements précis sur sa propre personne, comme aussi sur le but que se propose son auteur.
Après hésitation, bien compréhensible en la circonstance, mais ayant reçu l’assurance formelle de la part de la visiteuse, que Madame Demagny jugerait la chose opportune, vu la circonstance présente qu la retenait pour quelques semaines encore à l’Abbaye d’Erbalunga avec ses filles, la lettre fut ouverte enfin par la compagne de Lellena, qui appris qu’elle était cette Dame et le but de sa visite à Campitello.
Très émue par la lecture de ce message, Madame D. ouvrit les bras à l’humble et patiente visiteuse et lui offrit une généreuse hospitalité, puis s’empressa de la conduire elle – même voir Lellena retenue à Lento jusqu’au lendemain matin.
De retour à Campitello, toutes les trois devisant ensemble des choses à venir, et, comprenant la marche des événements qui se produisent, bénissant la Divine Providence, qui conduit toutes choses de sa main paternelle, à l’heure qu’Elle a choisi pour l’accomplissement de ses admirables et incompréhensibles desseins tout ensemble.
Au cours de leurs entretiens, Madame veuve Léjévac, c’est son nom, apprend à Lellena et à sa compagne, que Mme Demagny , en religion, Rd Mère Marie de l’Annonciation, Bénédictine, adoratrice du très Saint Sacrement, retirée à lAbbaye d’Erbalunga, avec d’autres religieuses de son ordre, songe à faire une petite fondation en corse, avec l’autorisation de monseigneur Simeone, laquelle lui fut accordée e mai 1921.
Or ayant entendu parler de Mademoiselle Lellena Parsi, elle désirait la connaître et souhaiterait même, la voir faire partie de cette humble fondation, si tel était le Bon plaisir divin.
Quand à la lettre chargée, qui doit arriver au nom de Lellena, elle est envoyée pour être remise à Madame Lévéjac, qui était la destinataire. La lettre annoncée arriva en effet, et Lellena la donna sur le champ à la digne veuve. Celle – ci demeura 15 jours auprès de ses nouvelles amies, ensuite elle quitta Campitello, en y laissant des regrets, bien partagés par ses compagnes.
Pour ce qui concerne Madame Demagny, voici ce qui se produisit :
Forte de l’autorisation octroyée par Sa grandeur, monseigneur Simeone, elle partit de l’Abbaye d’Erbalunga, exactement le 2& juin 1921, avec l’une de ses filles et se dirigea vers l’Ile – rousse, chez les filles de Marie où elle demeura quelques jours et se mit ensuite à la recherche d’un immeuble à sa convenance. Elle se fixa d’une façon provisoire, au village d’Algayola, d’où elle rappela le 22 juillet, ses compagnes demeurées à l’Abbaye.
Or, ce même jour, 22 juillet, Lellena voit en rêve, « les Bénédictines qui étaient à l’Abbaye d’Erbalunga, quitter le monastère, se diriger vers la Balagne, dépasser Ile – Rousse et s’arrêter un peu plus loin » ; Elle reconnaîtra plus tard leurs figures .
Le fait était de tout point exact !
Il est à remarquer que Lellena et sa compagne, ignoraient totalement les agissements actuels de ces religieuses…
Toutefois l’heure de la rencontre définitive n’avait pas encore sonné.
Il leur fallait vivre la foi et l’abandon le plus complet à la Divine Providence, quelques mois encore.
Le 24 août suivant, la compagne de Lellena, se trouvant chez les religieuses d’Ile – Rousse, écrit de là à Madame Demagny, pour lui exprimer le désir qu’elle a d’entrer directement en relations avec elle, afin de traiter des projets, dont elle a été question en mars précédent, par l’intermédiaire de Madame lévéjac.
Cette rencontre eu lieu fin novembre, chez Monsieur l’Archiprêtre Ricci, à Calvi, après « celle toute providentielle », de Madame Demagny et de celui – ci à Algayola, le 18 de ce même mois, onils traitèrent ensemble de la fondation désirée.
Dans le courant de décembre 1921, Lellena se rendant à Calvi, voir M Ricci, aperçoit sur le quai de la gare d’Ile – Rousse, une dame vêtue d’un habit séculier, et qu’elle « reconnaît être Madame Demagny, qu’elle a jadis vue en rêve »
Elle descend du train et timidement abordant cette dame, lui demande si elle ne serait pas la Rde Mère Marie de l’Annonciation ? Sur sa réponse affirmative, Lellena interrogée à son tour, par Mme Demagny, déclare qui elle est, et exprime l’ardent désir qui est le sien de passer ce soir là, ne serait – ce qu’une heure ensemble…
Hélas ! au très profond regret de la Rde Mère, elle ne peut accéder à cette demande. Un obstacle invincible s’y opposait actuellement…
Quelle épreuve pour l’une comme pour l’autre !…Force fut donc à la chère enfant de continuer sa route sur Calvi.
Le 5 janvier suivant marqua la date de la première entrevue de la Rde Mère et de Lellena au Presbytère de Calvi.
A son retour à Campitello, Lelléna expose à sa compagne la grande souffrance qu’elle a éprouvée de n’avoir pu parler intimement avec Mme Demagny. Sa dévouée compagne s’employa à la consoler et la rassura sur le dénouement à attendre de cette étrange rencontre. En outre, elle écrivit à Mr Ricci, le priant d’obtenir son admission et celle de Lelléna, chez Mme Demagny.
Le 17 décembre s’effectuait le rendez – vous au Presbytère de Calvi, entre mme Demagny et mme L.D.. Quand à Lelléna, dans la nuit du jeudi au vendredi 15 décembre, durant son heure sainte, une voix intérieure lui dit : « Le moment n’est pas encore venu, et si tu persistes dans ton désir de partir maintenant , je te clouerai ici ». A l’instant même, elle se sent paralysée, ce qui dura jusqu’au matin.
La pauvre enfant fit alors cette prière : « Vous savez Mon Dieu, que j’accepte tout, plutôt que de faire ma volonté et non pas la votre ». Cette prière achevée, la paralysie disparut complètement.
Il lui fallut donc voir sa compagne partir seule, pour la rencontre projetée.
La nuit du 3 au 4 janvier 1922, Saint Benoît se présente à la petite crucifiée, et lui fait comprendre que, plus tard , mme Demagny sera sa Mère.
Le 5 janvier, Lelléna, arriva enfin à Calvi et a un premier entretien avec Mme Demagny, puis retourne ensuite à Campitello, conformément à la volonté d’En – Haut. Quand à Mme L. D. elle quittait sa chère compagne , le 23 janvier 1922, non pour toujours, mais pour la devancer à Calvi, chez Mme Demagny, où elle reprenait le Saint Habit le 26 avril 1923, en la fête de Notre Dame du Bon Conseil.
Dès lors, sa mission auprès de Lelléna était remise aux mains de la Mère Marie de l’Annonciation.
Lelléna arrivait également à Calvi, mais seulement dans les premiers jours du mois de mai 1922, trois mois après sa compagne.
Toutefois, conformément au désir de Mgr Simeone, elle conservait longtemps encore l’habit séculier, pour rendre plus facilement service à la petite Communauté au – dehors. Elle accepta cette nouvelle souffrance, en esprit d’obéissance et de dévouement, pour ses Mères et sœurs en religion.
Et c’est ainsi, que Lelléna, la petite fleur du maquis, après 21 ans d’attente… trouve enfin, dans le sein de cette humble Communauté Bénédictine, l’accomplissement de la vision qu’elle avait eue, peu après son départ définitif d’Erbalunga…
Une Mère toute aimante et compatissante lui était donnée, non seulement à elle, mais à l’œuvre, objet de sa crucifixion et but de sa vie.
XXII
Lellena Parsi à repris sa vie religieuse
La grande épreuve de Lelléna a enfin cessé !… Elle a repris sa vie religieuse à Calvi, où la petite communauté s’occupe de quelques œuvres paroissiales, jointes à l’Adoration du Saint Sacrement.
Là selon le désir de Monseigneur l’Evêque, elle n’embrassera point la clôture monacale, et sous son habit séculier, quasi religieux, que de services la chère rendra, non seulement à ses compagnes, mais aux œuvres qui leur sont confiées.
Voyons notre petite fleur du maquis transplantée dans cette terre de sa prédilection.
Elle vit aussi cachée que possible, au milieu de ses sœurs partageant leur genre de vie, se montrant invariablement douce, humble, charitable, dévouée jusqu’à l‘héroïsme, acceptant tout de la main de Dieu, abandonnée totalement à son Bon Plaisir, oit pour la santé, soit pour la maladie ; menant en un mot, la vie d’un Ange revêtu d’un corps mortel, l’esprit sans cesse tourné vers le Ciel, pour implorer pardon et miséricorde en faveur des pêcheurs.
Sœur Marie – Catherine ( car elle a repris son nom de religion), se rend fréquemment à Campitello, et y fait un séjour plus ou moins prolongé » selon que l’obéissance le lui ordonne », et cela en dépit des répugnances qu’elle éprouve à s’éloigner de sa Communauté, à laquelle elle est attachée par les fibres les plus intimes de son être.
Mais la voie particulière, par laquelle il plait au Ciel e la conduire, n’est pas et ne peut être comprise de tous…Le démon va en profiter pour soulever contre elle des âmes de prêtres qui, inconsciemment lui seront hostiles.
Considérons donc de nouveau, Sœurs Marie – Catherine, dans sa caractéristique d’âme victime, d’âme destinée à la souffrance, d’âme calvairienne, selon l’expression du Cardinal Bourré : « il en est, dit – il, de ces âmes comme des arbres aromatiques de la montagne, plus ils sont écrasés, plus ils donnent d’encens. Pareils aux palmiers d’Engadi, qui répandent leurs parfums par les incisions qu’ils subissent et qui laissant couler de leurs blessures une sève embaumée…
Dieu, lui – même, se fait complice de ces âmes, dans leur désir de souffrir .Tandis qu’elles multiplient leurs efforts, lui, multiplie ses coupes comme autrefois sur Job. Il les perce de ses flèches. Il les soumet à un régime de rigueur. Il leur fait manger un pain de larmes à pleine coupe.
Plus elles s’approchent de lui, plus Il les crucifie !…
Voilà donc le travail qui va s’opérer dans l’âme de la petite Sœur Marie – Catherine, durant les dernières années qui lui restent à vivre. Nous l’avons vue souvent calomniée, elle le sera davantage encore et dans ses vertus de détachement, de pureté, d’amour de la vérité, dans son humeur.
C’est l’accomplissement de la prédiction de la Très Sainte Vierge, qui maternellement ne lui avait dit que cette parole : « tu seras calomniée ».
Jésus, son Divin Epoux, va lui faire partager son manteau d’ignominie !…
Honorée souvent du don « d’une seconde vue », sœur Marie – Catherine est , à Calvi instruite surnaturellement de l’arrivée prochaine de la Communauté d’une personne opposée à l’œuvre de Campitello, et qui causera de sérieux ennuis malgré sa piété… Le fait se réalise à la lettre.
En maintes circonstances, elle prévient sa Mère Prieure, des pièges qui lui seront tendus pour accaparer sa fortune ; les preuves viennent à l’appui de ce qu’elle a avancé.
Vu la sagacité du jugement de Sœur Marie – Catherine, et de l’assistance divine, qui lui est visiblement octroyée, la confiance de la Mère Prieure s’accroît envers cette humble paysanne, mais qui reçoit d’En – Ha, science et lumière.
Le démon suscite alors dans certaines âmes : méfiance, jalousie.
Des plans sont élaborés pour éloigner la fille de la Mère ; mais Dieu les fait échouer et renverse totalement ces projets sataniques…
La pauvre petite sœur, si détachée des biens de la terre ( elle qui quelques années avant son entrée en religion avait totalement renoncé à l’héritage d’une de ses tantes, favorisée des biens de la fortune) est accusée , calomnie infâme, de chercher à accaparer pour elle et les siens, l’argent de la Mère Prieure.
Cette dernière avec l’autorisation de l’Evêché, fait en l’année 1922, l’acquisition à Campitello, d’une modeste maison qui pourra, dans l’avenir, servir d’asile à sa petite communauté et abriter ses Filles dans leur vieillesse.
Le Curé qui jusqu’alors s’était montré dévoué à Sœur Marie – Catherine, entraîné dans les voies spéculatives, par une tierce personne, croit en conscience bien faire, en cherchant à se procurer cette maison, comme presbytère tout meublé… Mais il n’arrive pas à atteindre le but qu’il se propose, car la Providence Divine est là, à son tour qui veille sur les siens…
Toutefois, il reviendra à la charge, comme nous le constaterons plus loin.
Quelques années plus tard, exactement le 6 décembre 1924, Monseigneur Simeone, après s’être adressé en vain, à plusieurs Communauté, pour avoir 3 religieuses pour le service du Sanatorium, au château de la Costa, à Belgodère, écrit à M. l’Archiprêtre Ricci, le priant de bien vouloir lui céder 3 des Bénédictines de sa paroisse de Calvi, en faveur de l’institut Catholique de Paris.
La rde Mère prieure, instruite de la chose, déclare qu’il lui est impossible de scinder en deux sa petite Communauté.
Monseigneur l’Evêque vient alors lui - même à Calvi, s’entretenir avec elle à ce sujet. Grand, très grand est l’embarras de la Rde mère Prieure…
Comment demander à ses filles d’abandonner leur vie d’adoratrice, pour celle d’infirmière !… Il leur faudra au Château de la Costa, s’employer à tous les travaux que comporte l’entretien de ce grand immeuble, et prendre soin de la santé des prêtres qui viendront en ce lieu pour refaire leurs forces épuisées.
Quel immense sacrifice pour chacune d’elle !…
Puis et surtout »il faut renoncer alors à l’avenir de la petite fondation bénédictine ». Là en effet plus de recrutement possible !…
D’autre part, comment refuser à sa Grandeur, le service momentané, qu’il réclame de la générosité de ses Filles…
La Rde Mère Prieure, se trouve donc dans la nécessité de faire droit à la demande impromptue de son évêque…
La fermeture de la maison de Calvi, aura forcément lieu…
Monseigneur Simeone, dans le but d’encourager les religieuses, leur adresse des paroles pleines de bienveillance et d’espoir. A sœur Marie – Catherine, il lui déclare, en présence de la Communauté qu’elle en sera le paratonnerre à Belgodère, et insiste pour qu’elle y garde encore l’habit laïque, pour éviter d’attirer sur la communauté et l’œuvre, des désagréments de la part du gouvernement.
« Les Bénédictines consomment donc leur dur sacrifice »,et sont prêtes à se dévouer corps et âme, au travail qui vient de leur être demandé quoique si peu, conforme à leurs aptitudes et aussi en raison de leur âge avancé.
Leur départ de Calvi pour Belgodère s’effectue le 12 janvier 1925.
Tout paraît bien aller pendant un certain temps , au service du château, et dans l’œuvre de dévouement à exercer auprès des jeunes lévites pensionnaires à la Costa.
Mais Satan n’a pas déposé les armes, il s’empare, insidieusement de l’esprit de l’Aumonier, directeur et infirmier tout à la fois de l’établissement. Il lui suggère des sentiments analogues à ceux de son parent le Curé de Cp, et voilà la communauté dans la personne de sœur Marie – Catherine, devenue la cible d’agissements déplorables, de la part de l’un et l’autre.
Par le fait de « seconde vue » , sœur Marie – Catherine, entend en esprit, les entretiens tenus par certaines personnes, concernant les moyens à employer pour atteindre le but mercantile, dont leur imagination est hantée ; elle les découvre à leurs auteurs, leur citant : le jour , le lieu, l’heure et les paroles qu’ils ont prononcées à cet effet, le tout à leur grande surprise et confusion…
Hélas ! La leçon ne leur profite pas. Le père du mensonge est là qui les pousse à la plus basse vengeance.. D’où calomnies des plus odieuses contre les mœurs inattaquables de sœur Marie – Catherine… Voici à quelle occasion :
L’institut Catholique de Paris, a envoyé au château, un jeune lévite, dont l’intelligence et les qualités morales, font naître les plus belles espérances. Atteint de la poitrine, il ne tarde pas à causer les plus vives inquiétudes. Il faut le veiller de nuit et de jour. Sœur Marie – Catherine , pour épargner cette souffrance excessive à ses compagnes s’offre à les relayer dans ce service. Le malade, loin de sa famille et de sa patrie, en danger de mort est aux prises avec les pensées les plus décourageantes…
C’est alors que Sœur marie – Catherine, lui apporte du Ciel les paroles les plus réconfortantes, le console dans sa cruelle épreuve et par ses ardentes prières, lui fait espérer guérison et admission à la prêtrise ( faits qui se sont très heureusement produits, contre toute attente, de retour à sa patrie).
Mais l’infirmier prend ombrage de l’ascendant de Sœur Marie – Catherine sur le malade et colporte des suppositions scandaleuses à ce sujet ; et les leur fait connaître. Ces regrettables paroles ne tardent pas à jeter sur leur auteur le discrédit.
Alors ur se laver de cette coupable imprudence, il prépare un coup de théâtre ;
Le jour de l’Ascension, 13 mai 1926, il appelle au château, plusieurs ecclésiastiques, la Mère Prieure et sœur Marie – Catherine. Les ayant réunis tous, sans leur en faire connaître le sujet, il les conduit dans le grand salon du Château, en présence d’une statue de Notre Dame des Victoire, devant laquelle il a eu soin de poser le Livre des Evangiles, entre deux cierges allumés. Puis exige de Sœur Marie – Catherine, qu’en face de cet auditoire, elle nie à genoux, avoir entendu de sa bouche les paroles calomniatrices qu’on lui reproche !…
Celle – ci ne pouvant mentir pour excuser le coupable, affirme la vérité….
Les spectateurs de cette douloureuse scène, à laquelle ils avaient été conviés par ruse, se retirèrent indignés d’avoir ainsi joués par son auteur.
La vérité triomphe en Haut lieu, et le châtiment divin ne se fit pas attendre !….
Soeur Marie – Catherine revêt de nouveau le Saint Habit
Sœur Marie – Catherine est appelée entre temps, à revêtir de nouveau le Saint – Habit Bénédictin. Monseigneur l’Evêque, n’ayant plus de craintes du côté des autorités gouvernementales, lui accorda la permission.
Le fait eu lieu sans cérémonie, dans la chapelle du château, le 24 mai 1926, en la fête de Notre - Dame Auxiliatrice. Combien la chère petite sœur en fut heureuse, et sa joie grandement partagée par la petite Communauté et les hôtes du château, qui tous appréciaient sa solide vertu.
Uns seule ombre était dans ce Ciel de paix. Un ennemi prsonnel aurait voulu s’opposer à la chose.
Ayant entendu dire que du corps de la chère Sœur Marie – Catherine, s’exhalaient parfois des parfums mystérieux, il chercha un jour, à prouver qu’elle employait des flacons d’odeur pour cela. Il voulut répandre sur elle le contenu d’un parfum dont il faisait usage.
Sœur Marie – Catherine, comprenant cette manœuvre diabolique, lui dit avec autorité « Ne m’approchez – pas ! … Malheur à vous, si vous en versez uns seule goutte sur moi ! »…
Du emps où Sœur Marie – Catherine était encore à l’Abbaye d’Erbalunga, fatiguée d’entendre dire, qu’on sentait sur elle des parfums( elle qui jusqu’à sa mort , a cru que cette sorte de parfum provenait de la présence d’un être surnaturel divin) finit par s’exclamer dans uns sorte d’impatience envers ceux qui parlaient : « De grâce, j’en ai assez d’entendre cette chanson ! » ; C’étai typique !…
La Rde Mère Prieure, gardant autant que possible la clôture, chargeait Sœur Marie – Catherine, de vaquer à ses affaires d’intérêts, devoir auquel elle se prêtait discrètement et en esprit d(obéissance , quoique bien contre son gré ! il en résultait parfois pour elle, des ennuis qu’elle acceptait en toute humilité et amour de Dieu.
L’inanité de certaines accusations anonymes de malversations se faisait jour et sainte vérité montrait à tous, l’innocence de la petite victime.
Le Seigneur avait donné à l’enfant privilégiée de Marie, une force surhumaine pour supporter ces odieuses calomnies, qui constituaient pour elle un martyre indicible. D’autre part, son Divin Epoux lui avait laissé une très grande sensibilité, fruit de sa nature exquise. Ce supplice intime agit à la longue, sur tout son être. Elle en conçut une maladie grave qui, finalement, la conduira au tombeau. Elle le comprit et longtemps d’avance, » offrit généreusement à Dieu sa vie our la sanctification du clergé et le salut de ses délateurs », envers lesquels elle se montra invariablement charitable et dévouée.
XXIII
Rapports de Sainte – Thérèse de l’Enfant Jésus
Avec Sœur Marie – Catherine
Il nous est doux de confier à ces pages, le secret des grâces singulières que la chère Sœur Marie – Catherine a reçues de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.
Elle avait recours, avec une confiance et une simplicité enfantines à cette grande Sainte , lui exposant toutes ses difficultés, ses besoins, ses plus légers embarras et en était toujours écoutée et exaucée.
Le récit des faits suivants le prouvera, tout à la gloire de la bien aimée Sainte. Nous choisissons parmi beaucoup d’autres, qu’il nous est forcément nécessaire d’élimine pour ne point fatiguer le lecteur.
Dans les premiers jours de juillet 1922, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, se présente à sœur Marie – Catherine et la charge de prévenir sa Mère Prieure que de temps en temps, elle viendra prendre dans sa caisse l’argent dont elle aura besoin pour faire ses bonnes œuvres, mais qu’ensuite elle lui rendra au quadruple. On verra, par la suite la pleine réalisation de cette promesse.
A quelques jours de là, la Rde Mère Prieure, en ce moment à Calvi, remet à Sœur Marie – Catherine, la somme de onze mille francs, pour payer l’achat qu’elle va faire d’une petite maison à Campitello, laquelle est destinée à être un asile de repos pour la Communauté.
Les onze mille francs sont comptés en présence de Sœur Gertrude, cela, à plusieurs reprises. Au moment où ils doivent être enfermés dans un sachet, instantanément mille francs disparaissent, à la grande stupéfaction des 3 religieuses ! Comment cela peut – il se faire !…
Mais bientôt elles se souviennent de l’avertissement donné peu de jours avant par l’angélique Thérèse, et toute inquiète cessa dans leur esprit. La Rde Mère Prieure remit un nouveau billet de mille francs à Sœur Marie – Catherine qui, le lendemain partait pour Campitello.
Sainte Thérèse, conformément à sa promesse, rendit dans une circonstance que nous relaterons en son heure, les mille francs qu’elle avait pris.
Le 1é octobre 1922, à cette date, Sœur Marie – Catherine, écrit les lignes suivantes, à sa Mère Prieure, toujours à Calvi.
Campitello.
Ma chère Révérende Mère
Je viens d’avoir une grande déception, que je ne puis éclaircie qu’auprès de vous .
Il me semblait que vous m’aviez remis 400 frs à mon départ de Calvi et je n’en trouve que 300 !… L’ai – je égaré ou bien me suis – je trompé ? Je suis peinée de cela, et pourtant j’ai toujours gardé notre portefeuille dans ma poche, enfermé dans un petit sac, avec des épingles de sûreté. Je vous prie, Ma Bonne Mère, rassurez – moi, s’il vous plait, s’il y a lieu.
La Mère Prieure avait bien en effet, donné 400 Frs à Sœur Marie – Catherine, mais Sainte Thérèse en avait soustrait elle – même 100, comme nous allons en fournir la preuve que voici.
Sœur Marie – Catherine de retour à Calvi depuis quelques jours, restait préoccupée de la disparition des 100 Frs. Or le 26 octobre, la Mère Prieure charge Sœur Marie – Catherine de descendre à la Basse – Ville faire quelques commissions en compagnie d’une petite pensionnaire.
Tout en marchant, la novice fait cette demande en son esprit , à Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Voyons si c’est vous petite Sœur Thérèse qui m’avez pris 100 Frs dans mon porte – monnaie, il y a quelques jours, alors que j’étais à Campitello, prouvez – le moi tout de suite, s’il vous plait. Voyez, je n’ai pas un seul sou sur moi. Veuillez me donner l’argent nécessaire pour acheter un parapluie dont j’ai besoin.
Sa prière terminée, dans le secret de son cœur, elle met la main dans sa poche et …elle y trouve 13 Frs.
Après avoir remerciée du fond de son cœur, son aimable pourvoyeuse, la chère enfant sans rien laisser apercevoir à sa compagne, de ce qu vient de se produire, la prie de lui indiquer un magasin où elle pourra se procurer un parapluie.
« Tenez, répond la jeune pensionnaire, en voici un devant nous. »
Elles entrent, et Sœur Marie – Catherine après avoir choisi un modèle de parapluie en demande le prix. Treize francs, lui fut – il répondu. Elle l’achète et se retire, non sans éprouver une nouvelle émotion qu’elle dissimule de son mieux.
De retour à la Communauté, Sœur Marie – Catherine raconte à s Mère Prieure cette merveilleuse histoire et se réjouit avec elle d’avoir l’assurance que les 100 Frs disparition bien été soulevés par Sainte Thérèse.
Dans la nuit du 21 au 22 juillet 1923, Sœur Thérèse de l’Enfant Jésus fait savoir à Sœur Marie – Catherine, que la jeune fille avec laquelle son frère Taddée Parsi est fiancé ( les publications déjà faites), n’est pas digne d’être admise dans sa famille… Le jour même, oh stupeur ! on apprend la fuite de cette personne de sa maison paternelle avec un ravisseur .
Plus tard, la chère Sainte préparera au jeune si éprouvé, une union profondément chrétienne.
Le 28 août 1923, la Rde Mère Prieure à Calvi, sachant que Sœur Marie - Catherine va retourner incessamment à Campitello, désire qu’elle y porte un petit ostensoir en argent doré, de la dimension de 15 centimètres, que lui avait offert une de ses amies.
Elle le cherche en vain pendant deux jours, et confie à sa chère novice, la peine qu’elle prouve de ne pouvoir retrouver cet objet précieux, toujours placé au même endroit et qu’elle avait maintes fois vu bien enfermé dans sa petite boîte.
Quelques instants après cette confidence, et une prière ardente de Lelléna à sa Céleste Protectrice, Lelléna entre chez sa Mère Prieure, et lui tient ce langage : « Ma Rde Mère, la Bienheureuse Thérèse vient me dire, qu’elle même a transporté le petit ostensoir à Campitello, et l’a placé dans l’un des tiroirs de la commode de votre chambre, et de ne pas vous en préoccuper.
Or le 18 août, Sœur Marie – Catherine, arrivée à Campitello pour le rétablissement de sa santé, constate le matin de ce jour, en ouvrant le tiroir de la table où elle tient son argent moment où elle se dispose à solder une petite dette, qu’il lui manque 500 Frs. Interdite de cette disparition, d’autant plus qu’elle tient toujours la porte de sa chambre fermée à clef. Elle hésite tout d’abord à en parler à Sœur Marie – Catherine, pour ne pas l’inquiéter, elle si délicate de sentiments… Toutefois, après avoir réfléchi à l’efficacité de ses prières, elle se décide à lui confier la chose.
Grand étonnement de la petite novice qui, selon sa coutume, s’adresse à sa Bienfaitrice pour connaître la disparition ; Lelléna se retire, puis après avoir prié quelques instants, elle revient toute joyeuse vers sa Mère Prieure et l’engage à ne pas se préoccuper, ajoutant qu’il lui semble que la Vénérable Sainte Thérèse n’est pas étrangère à la suppression de cet argent et qu’elle ne tardera pas à le lui remettre.
Il était environ 11 heures du matin, lorsque Sœur Marie – Catherine tenant ce langage à sa Mère Prieure.
Vers 2 heures et demi de l’après – midi de ce même jour 1é août, Lelléna, pressée intérieurement de venir travailler chez sa Supérieur, se rend en effet chez elle et se met à coudre, tandis que la Mère Prieure lit une lettre. A peine était – elle assise que levant les yeux vers le tableau de Sainte Thérèse, lequel est suspendu au mur de la chambre, elle voit le bras de la Sainte s’animer tout à coup et se diriger vers la Mère Prieure, en laissant tomber quelque chose.
Aussitôt elle se lève précipitamment, et s’approchant de la table de toilette, elle regarde et laisse échapper cette exclamation : « Oh ! Oh ma Mère ! regardez, voyez ces billets de banque ! »
La Mère Prieure se lève à son tour, et aperçoit en effet des billets de banque ! toutes deux ensemble les comptent. Il y en avait 5 de chacun 100 Frs, pliés en deux et réunis.
C’était bien la restitution de la somme disparue, que la Vénérable rapportait et d’une façon si gracieuse…
Surprise, émotionnée la Mère Prieure interroge Lelléna sur ce qui venait de se passer et lui demande la raison des exclamations multiples qu ‘elle avait fait entendre.
Voici son récit : Elle vit le bras de Sainte Thérèse s’animer tout à coup, se diriger vers la Mère Prieure, et de sa main laisser tomber quelque chose. Le bras reprit ensuite, sa place accoutumée au tableau lequel représente la Vénérable exhalant son dernier soupir.
Tandis que la Vénérable faisait le geste du bras vers la Mère Prieure, la figure et la guimpe de celle – ci s’étaient trouvées out illuminées d’un côté seulement.
Remises quelque peu de cette grande émotion, la Mère et la fille récitèrent ensemble un Magnificat d’actions de grâces, en présence de ce tableau, quasi miraculeux, qui demeure toujours suspendu à la même place, et baisèrent avec un grand respect ces billets devenus si précieux.
29 au 30 septembre 1925. Récit de Lelléna :
« Dans la nuit du mardi 29 au 30 septembre, il m’a semblé voir du pas de ma porte à Panicale, apparaître dans les châtaigniers, là où apparut jadis l’Ostensoir, une grande lumière. Celle – ci, après s’être approchée, disparut, et j’ai vu une procession du peuple, portant Sainte – Thérèse de l’Enfant Jésus, reposant sur un socle.
Elle était de grandeur naturelle. Elle me parut être vivante. Me jetant alors à ses genoux, je lui baisais les pieds et les mains, et lui parlais des souffrances morales de notre Mère. La Sainte répondit : « Je la suis de près. J’ai porté pendant 14 mois ce même dard dans mon cœur, connu seulement de Dieu et que rien ne pouvait soulager ? Ca été, après le total abandon à la Volonté Divine, que cette épreuve a cessé. Que la Rde Mère, ne s’inquiète de rien, qu’elle s’abandonne totalement, qu’elle n’ait point de souci d’argent. La Communauté est au Château par la volonté de Dieu ».
24 février 1926, la Rde Mère Prieure écrit à Sœur Marie – Catherine qui est à Campitello et doit se rendre prochainement à Belgodère, d’avoir à laisser dans la maison une somme de 700 Frs.
Sœur Marie – Catherine lit cette lettre à Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et lui dit : « Si c’est la volonté de Dieu que cet argent reste ici, sous votre garde, je me permets de vous demander comme preuve, que vous y ajoutiez 300Frs, pour faire 1000Frs. Vous payerez ainsi les intérêts des 1000 Frs , que vous avez pris jadis, à Calvi, en juillet 1922. Je vous en prie, accordez- moi cela comme preuve. »
26 février 1926. La Mère de Sœur Marie – Catherine, madame Françoise Parsi se rendant à Bastia par un temps pluvieux, emporte le parapluie que Sainte Thérèse, avait donné à sa fille et le perdit au cours de son voyage. Désolée de cette perte, elle s’informe de tout côtés, dans divers magasins où elle était rentrée, si on ne l’aurait pas trouvé. Toutes les démarches sont inutiles…
Lelléna en eut grand regret, elle qui en savait la provenance. Elle s’adressa alors directement à Sainte Thérèse, pour qu’elle le lui rende. Celle – ci lui répondit qu’il se trouvait entre les mains d’une personne habitant Boulevard San Angelo n°15, à Bastia.
Lelléna se rendit à l’adresse indiquée. La personne qui ne la connaissait pas et ne l’avait jamais vue lui dit, en ouvrant la porte, sans même lui laisser le temps de parler : « Ah ! c’est vous la personne à qui appartient le parapluie, tenez, le voici. »
Ce parapluie fut dès lors conservé comme précieuse relique – souvenir.
11 février1927. A cette date, la Rde Mère Prieure trouve en plus dans sa caisse 2 bons de la Défense Nationale, de chacun 1000 Frs, dont elle ignore la provenance.
Quelques jours après, notre regrettée Sœur Gertrude apparaît à Sœur marie – Catherine et lui dit que c’est Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui a ajouté cette somme dans laisse de la Rde Mère Prieure, pour être employée par elle, en faveur des familles cruellement atteintes de la grippe qui sévit à Campitello.
Notre petite fleur du maquis, s’oubliant pour tous, dépense toutes ses forces à soigner, durant cette épidémie, tous ceux de son entourage, et, ce secours pécuniaire non demandé et arrivé si mystérieusement, contribue largement à sauver la vie des malades.
2 mai 1927. M. le Chanoine Tuaillon, Supérieur du Grand Séminaire de Besançon, venu en repos au Sanatorium de Belgodère ( du 19 janvier au 22 février 1927) et portant un vif intérêt à la petite Communauté Bénédictine de la Costa chargea Sœur Marie – Catherine de demandé à Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, s’il plaisait au Ciel, qu’il fit une petite retraite à la Communauté.
Sœur marie – Catherine dit alors spontanément à sa Prieure : « Je demanderai à Sainte Thérèse de me donner un signe ; par exemple : de me faire un petit cadeau. »
A quelques temps de là, fin février, Sœur Marie – Catherine, part à l’Ile – Rousse en compagnie de Mère Sainte Mathilde et se rendent dans un magasin de chaussures, chez Madame Veuve Padovani - Costa.
La novice est chargée d’acheter une paire de chaussures n° 39 pour la Rde Mère Prieure. On lui en présente une, d’un prix avantageux 50 Frs.
Craignant que le prix des chaussures ne vint encore à augmenter, elle en prit une seconde paire, du même n°39, sous condition, pensant faire chose agréable à sa Mère Prieure, en agissant ainsi. Ensuite elle en achète une paire pour elle, de la pointure n°37. De retour au château, elle explique sa manière d’agir à l’Ile – Rousse et présente à sa Supérieure 2 paires de chaussures n° 39 et une paire n)37 pour elle – même.
Constatation en est faite par la Rde Mère, qui donne sa pleine approbation à la novice, ainsi tranquillisée.
La nuit suivante, Sainte Thérèse apparut à Sœur Marie – Catherine et lui déclare qu’elle venait de payer 50 Frs à l’Ile – Rousse, à Madame Padovani – Costa, et qu’en conséquence, à son prochain voyage, elle n’aurait qu’à acquitter une seule paire de chaussures. La Sainte disparut sans donner d’autres explications.
Le lendemain matin, la Rde Mère et Sœur Marie – Catherine, rouvrent les deux cartons ; A la grande surprise de la Mère et la Fille , la seconde paire de chaussures n° 39 est transformée par Sainte Thérèse en n° 37, pointure de la chère novice.
La généreuse enfant émue jusqu’aux larmes, en présence de ce fait si touchant, a exactement la même pointure qu’elle. Ce à quoi la Mère Supérieure s’oppose, tenant à ce que l’heureuse privilégiée, bénéficie elle – même du « cadeau »que venait de lui faire avec tant d’amabilité, la petite fleur de Lisieux..
Le 8 mai suivant, Sœur Marie – Catherine, toujours accompagnée de Mère Sainte Mathilde, retourne à l’Ile – Rousse. Ensemble, elles se rendent à nouveau chez Madame Padovani – Costa, pour solder l’achat des deux paires n° 39. Et la marchande de répliquer aussitôt : « Mais, ma sœur, vous m’en avez déjà payé une, vous ne m’en devez plus qu’une paire. »
Comment cette paire de chaussures avait – elle été payée ? Et par qui,… c’est le secret de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus … Mère Sainte Mathilde, ignorant du fait relaté ci – dessus engage sa petite compagne à s’acheter une paire de pantoufles, dont elle avait grand besoin.
Cette dernière s’y refuse, alléguant qu’elle n’en avait pas demandé la permission.
« Je prends la chose sur moi » réplique la bonne Mère, certaine que le fait sera approuvé par notre Rde Mère. Rassurée par ces paroles, Lelléna fait l’achat d’une paire de pantoufles, du prix de 23 Frs.
Dans l’intime de son cœur, elle confie son regret à sa chère Protectrice, d’occasionner une nouvelle dépense à sa Mère Supérieure. O merveille, en faisant les comptes, de retour au château, et toutes notes acquittées, il restait en plus la somme de 23 Frs.
C’était exactement le prix de la paire de pantoufles, dont Sainte Thérèse faisait de nouveau « cadeau à Lelléna « , qui remercia avec effusion, sa délicate Bienfaitrice.
Ce fut donc deux cadeaux que notre petite fleur du maquis, reçut de la grande Thaumaturge.
13 juin 1927 ; Sœur marie – Catherine ayant exprimé à sa Mère Prieure, le désir de coucher sur le sommier, sur lequel notre Sœur Gertrude rendit le dernier soupir à Calvi, Hte Ville le 4 décembre 1924, celle – ci acquiesça volontiers à ce désir. En conséquence, le sommier recouvert d’une toile neuve, fut expédié à Campitello. Mais voici que surgit une difficulté dont sont témoins, Taddée, frère de Lelléna et François Bagnoli, son neveu, le fils de Mathilde Bagnoli.
Le sommier de sœur Gertrude est à la fois trop long de 20 à 25 centimètres au moins, et de beaucoup trop large. On ne peut absolument pas le faire entrer dans le lit de Sœur Marie – Catherine. Ce lit très cher lui – même en souvenir des nombreuses grâces qu’elle y a reçues au cours de sa grande maladie qui dura 10 jours, en l’année 1910.
Que faire ? Renoncer au changement tant souhaité du sommier où sa sainte compagne avait rendu sa belle âme à son Créateur, et qu’elle savait si profondément attachée à l’œuvre de Campitello, pour le triomphe de laquelle elle avait si généreusement fait le sacrifice de sa vie. Elle ne pouvait s’y décider qu’avec grand regret… Que va – t elle donc faire, dans son embarras présent ?
Tout simplement, elle a recours à sa Sainte de Prédilection et la supplie d’arranger la chose. Sa prière terminée, elle insiste auprès de son frère et de son neveu, pour les engager à tenter un nouvel essai. Ce à quoi ils consentent, uniquement dans le but d ‘être agréable à Lelléna, car l’un et l’autre étaient parfaitement convaincus du résultat infructueux de la nouvelle tentative.
Mais, ô merveille ! voici que le sommier a diminué instantanément de longueur et de largeur, à la grande stupéfaction des trois spectateurs témoins du prodige et qui n’en peuvent croire leurs yeux…
Le sommier ainsi raccourci, entre aisément dans le lit de Sœur Marie – Catherine qui, à partir de ce jour 14 juin 1927, jusqu’à sa mort 27 juillet 1928, occupa ce lit, où se rattachaient de si précieux souvenirs de l’ordre surnaturel.
La gracieuse petite Thérèse de l’ Enfant Jésus était l’auteur de ce nouveau prodige. A elle, toute la gratitude de son heureuse protégée.
28 juin 1927. Sœur Marie – Catherine se trouve à cette date à Campitello, pour les préparatifs nécessaires à la bénédiction de la statue de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, offerte par la Rde Mère Prieure, à la paroisse de Campitello, comme ex – voto des multiples faveurs qu’elle a reçues de l’angélique Sainte de Lisieux.
On désire faire de nombreuses roses artificielles en papier, et voici que le papier fait défaut…et que le temps manque absolument pour s’en procurer à Bastia.
Selon sa coutume, sœur Marie – Catherine, expose son embarras à sa chère Sainte Thérèse , puis confiante dans son secours, elle ouvre à nouveau la boîte qu’elle savait ne contenir que quelques feuilles de papiers à fleurs. O gracieuse surprise ! la boîte est pleine à déborder de papier de toutes les couleurs…
Alors on réunit au plus vite les jeunes filles du pays, qui se mettent promptement à l(ouvrage et plus d’un millier de roses vont rehausser la cérémonie de leur gracieux éclat.
La cérémonie de la bénédiction eut lieu le dimanche 3 juillet 1927, l’église était parée comme aux jours de grande fête. Quand à Lelléna, toujours humble et modeste, elle garda, le secret au fond de son âme, de l’origine de ces roses, à l’exception de la Rde Mère Prieure et de Mère Sainte Mathilde, et exprima à sa bien – aimée Thérèse sa profonde et inaltérable gratitude.
20 janvier1928. Ce jour là, Sœur Marie – Catherine, durant le repas du soir à Belgodère, entend une voix, qu’elle croit reconnaître pour celle de feu Sœur Gertrude et qui lui dit à l’oreille : « Il y a à Campitello, dans le tiroir de la table de la Rde Mère, 1000Frs ,que Sainte Thérèse donne à cette dernière pour acquitter les 1000Frs, qu’elle lui avait soustraits à Calvi, en 1922, à l’époque de l’achat de la maison à Panicola, et aussi pour lui témoigner sa satisfaction des charités qu’elle accomplit. Tout va bien dans la maison de Campitello. »
Sœur Marie – Catherine troublée tout d’abord de cette communication, craignait que les religieuses ses voisines ne l’eussent entendue. Il n’en fut rien.
Après en avoir fait part à la Rde Mère , elle ajouta : » A mon prochain voyage à Campitello, je m’empresserai de regarder dans le tiroir de votre table, pour voir si ma Sœur Gertrude a dit vrai et si Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a bien déposé les 1000 Frs. En question »
Le 25 janvier 1928., Sœur Marie – Catherine part pour Campitello. A son arrivée à Panicale, elle s’empresse de regarder dans le tiroir de la chambre de la Rde mère , si les 1000 Frs s’y trouvent. O merveille ! Ils y étaient bien réellement .Il y avait dix billets de chacun 100 Frs qu’on eut dit neufs.
Immense fut la joie de Sœur Marie – Catherine et aussi sa reconnaissance, car une fois de plus, elle était convaincue par ce fait nouveau qu’elle n’était pas dans l’illusion, lorsqu’elle entend Sœur Gertrude et Sainte Thérèse lui parler. Elle dit alors sa profonde gratitude à ses deux Protectrices, établies les gardiennes des intérêts de la petite Communauté .Ces dix billets de chacun 100Frs, la Rde Mère Prieure les vit elle – même de ses yeux, en juin 1928, lorqu’elle se rendit à cette époque à Campitello, voir la chère petite novice déjà très malade et dont le décès devait se produire un mois plus tard à Lyon.
.19 juin 1928. Le médecin du château de Belgodère, ayant reconnu chez soeur Marie – Catherine, une grave maladie, nécessitant une opération , la Rde Mère Prieure fit accompagne à Bastia, la chère enfant, par Mère Sainte Mathilde pour qu’elle passât aux rayons X.
Durant ce voyage, l’assistance de Sainte Thérèse, ne cessa de se produire. Avant de partir pour Bastia, les deux voyageuses firent les comptes de la caisse, et furent agréablement surprises, de constater un excédent de 500Frs, accordés à ne pas en douter par Sainte Thérèse en vue des frais du voyage à couvrir.
Le lendemain 20 juin à Bastia, la chère malade passait 4 fois aux rayons X, conformément aux désirs exprimés par le médecin. Les consultations terminées, le docteur André Morucci, ne voulut recevoir aucun honoraire. Là encore, gracieuse entremise de Sainte Thérèse, invoquée le matin durant la messe, par sœur Marie – Catherine, la suppliant que le docteur, jusqu’alors inconnu, voulut bien faire un prix doux.
Le 21 juin, au moment de quitter Bastia, sœur Marie – Catherine, après avoir supplié ardemment, dans l’intime de son âme, Sainte Thérèse, au sujet d’une petite voiturette qu’elle eut souhaité procurer à une enfant de 2 ans, devenue infirme, et dans laquelle elle put être transportée au grand air, entre dans un magasin, pour tenter l’achat, si possible.
O bonheur ! le marchand, lui – même, un inconnu de Lelléna, fait cadeau à celle – ci , d’une petite voiture très convenable et qui conviendra parfaitement au cher bébé infirme.
Le visage de Lelléna s’illumine de bonheur, car elle comprend d’où lui vient ce don de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, sans aucun doute !
Joie immense des parents de l’enfant, totalement ignrants de la chose et gratitude profonde de la chère novice, pour tous les bienfaits de cette journée, multipliés par Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, à sa petite cliente privilégiée qui, un mois plus tard, devait aller la rejoindre au Paradis !
Si nous avons omis de relater encore beaucoup d’autres cas d’assistance de la chère Protectrice de Sœur Marie – Catherine, c’est parce nous croyons en avoir rapporté suffisamment pour prouver que notre petite « Fleur du maquis » vivait, en quelque sorte, dans l’intimité de la Thaumaturge du XX ème siècle.
Que toute la gloire en revienne à cette Grande Sainte !
XXIV
Rapport de Sœur Marie – Catherine avec les âmes du Purgatoires.
Nous avons déjà eu l’occasion de faire part au lecteur, de l’apparition à Lelléna, d’âmes qui avaient recours à ses prières, et nous verrons que notre petite fleur du maquis, après avoir repris sa vie religieuse, demeure de plus en plus unie, aux membres de L’Eglise souffrante, et que ceux- -ci, passés enfin au séjour glorieux, aiment à lui prouver leur reconnaissante amitié,. Ne nous étonnons pas de ces colloques intimes qui, parfois, les unissent à la chère petite soeur. N’est – ce pas la candeur, la simplicité de sa belle âme, qui les provoque ?
Citons quelques faits dans l’ordre de dates où ils se présentent :
Nuit du 5 au 6 janvier 1923.Lelléna à Campitello, au hameau de Progliolo, est réveillée durant la nuit , par des gémissements déchirants et voit apparaître dans sa chambre, une personne qu’elle reconnaît parfaitement être celle qui, pendant de longues années, avait été l’instrument dont Dieu s’était servi pour la crucifier dans sa vocation religieuse.
La figure de cette personne était toute noire et douloureuse, un petit démon reposait sur ses épaules et paraissait la tourmenter et la tyranniser… Elle ne parla pas à Lellena et disparut par la porte où elle était rentrée, laissant sur celle – ci l’emprunte de sa main.
Lellena comprit que cette personne venait, sans doute, de mourir et elle pria pour cela, de toute l’ardeur de son grand cœur, comme elle n’avait cessé de le faire, depuis le début de son aveuglement, car cette âme, rien, ni personne, n’avait pu réussir à l’éclairer.
Le lendemain matin, la mère de Lelléna, qui couchait au – dessus de la chambre de sa fille, lui fit part des gémissements, qu’à son tour elle avait entendus… Mais elle resta dans une complète ignorance de qui ils pouvaient parvenir.
Lelléna voit sur la porte de sa chambre, la marque noire imprimée par la main de la défunte et c’est avec grande peine qu’elle parvint à la faire disparaître.
Peu après cette apparition, Lelléna apprend effectivement, que cette personne est morte subitement à l’heure même où elle lui est apparue.
A quelques temps de là, cette pauvre âme apparaît de nouveau à Lelléna, non à l’état glorieux, hélas ! mais à l’état naturel et lui déclare que c’est grâce aux prières et aux immolations offertes à Dieu en sa faveur, qu’elle a échappé à la damnation éternelle !
Et la charitable Lelléna continue d’offrir pour elle, le secours généreux et constant de ses prières et de ses sacrifices.
4 février 1923. Récit de Lelléna :
Juste à 10 heures et demie du soir, je suis réveillée par un véritable vieillard transfiguré par la grâce, ce qui le rendait véritablement beau. J’ai compris immédiatement que c’était Monsieur Demagny, car en lui, j’ai reconnu le portrait frappant de notre Rde Mère. La clarté qui l’entourait se reflétait sur le cadre de la Vénérable Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, qui est placé au – dessus de notre lit. Bien réveillée, je me suis trouvée tout éclairée entre ces deux saints. ( Monsieur Demagny avait une grande dévotion à Sainte Thérèse).
Monsieur Demagny me dit alors : « Dites à ma fille que, chaque jour, elle augmente mon bonheur dans la gloire où je suis, en employant les biens que je lui ai donnés, pour la plus grande gloire de Dieu. Merci pour la parcelle qu’elle a déjà à Campitello « .
Cette parcelle désignait la petite maison, occupée par la petite Communauté Bénédictine, et qui fut achetée le 26 juillet 1922, à Monsieur et Madame Roland Lorenzi de Campitello.
26 septembre 1923, à Calvi :
Le 26 septembre 1923, Sœur Marie – Catherine souffrait depuis quelques jours de violents maux de tête, souffrances semblables à celles qui, parfois lui étaient envoyées pour le salut de quelque âme en danger de se perdre.
La Rde Mère pensant que l’air et l’exercice lui feraient du bien, la charge de descendre à la Basse – Ville de Calvi, faire quelques commissions ?Chemin faisant, la novice entre à l’église Sainte Marie. Elle n’est pas plutôt agenouillée qu’elle voit apparaître devant elle, Monseigneur Giustignani, évêque auxiliaire d’Ajaccio, la figure toute défaite et comprenant de suite, qu’il vient de mourir. Cependant, elle ignorait totalement qu’il fut malade
Elle entendit en esprit, la Très Sainte Vierge faire des reproches à ce dernier, pour avoir douté de ses Apparitions à Campitello et avoir combattu son œuvre, toute de miséricorde en faveur de la Corse. Très émotionnée, de cette vision si inattendue. Lelléna supplie la Très Sainte Vierge d’avoir pitié de son serviteur, si méritant à tant d’égards, et après une ardente prière adresse au Ciel pour l’Evêque décédé, elle rentre à la Communauté.
Par obéissance, elle confie à sa Mère Prieure, L’étrange vision qu’elle vient d’avoir à l’église de Sainte Marie de la Basse – Ville. L’une et l’autre gardent un silence complet à ce sujet.
Quelques après le bruit de la mort de Monseigneur Giustignani, se répandait par tout la ville. Une courte maladie, due à une sorte d’accident, venait d’enlever prématurément le Prélat, à l’affection de ses religieux et de tous ceux qui l’avaient connu.
Trois mois après, jour pour jour, le 26 décembre 1923, Sœur Marie – Catherine voit Monseigneur Giustignani lui apparaître de nouveau, revêtu de son habit religieux de franciscain et ne portant sur lui aucun de ses insignes d’Evêque. Il est calme, mais profondément triste et dans une grande souffrance. Il adresse quelques paroles à la novice , lui exprimant ses vifs regrets, des allusions pénibles qu’il lui avait adressées à cette même place, dans cette salle de récréation, un certain jour, qu’il était venu faire une visite à la Communauté à Calvi, Haute – Ville.
« Ah ! Monseigneur, ce n’est rien », répondit modestement la petite sœur, qu’il avait tant humiliée et attristée en présence de la Communauté. « Non, ce n’est rien, c’est complètement oublié ». Et l’Evêque auxiliaire disparut, emportant les charitables prières de celle qu’il n’avait malheureusement pas connue sous son véritable jour.
20 au 21 décembre 1923. Récit de la voyante.
Cette nuit durant mon heure sainte, j’ai vu de nouveau, le glorieux Monsieur Demagny, qui m’a dit textuellement : « Que ma fille n’ait aucun souci pour les événements futurs. Je veille sur elle ; elle sera soustraite au moment de l’épreuve ».
Il me dit encore : « Tu te rendra dimanche, 7 janvier &924, aux apparitions, avec de petits enfants. J’y serai ».
En effet, ce jour là, Monsieur Demagny m’apparut et aussi à la petite Hélène Pizzorni, fillette du village, qui vit passer rapidement devant ses yeux , »un beau vieillard » et s’empressa de me le dire.
5 au 6 avril 1924 .
Monseigneur Bauron, protonotaire apostolique, très dévoué à l’œuvre de Campitello, se trouvant alors fatigué, exprima le désir dans une lettre adressée à la Rde Mère Prieure, de revoir Sœur Marie – Catherine chez lui à Lyon, le dimanche de Quasimodo.
L’humble enfant qui éprouvait une forte répugnance à se produire par ce voyage, lui avait répondu que la Rde Mère Prieure, se trouvait actuellement, dans un état de santé inquiétant, il convenait qu’elle resta près d’elle.
Dans la nuit du 5 au 6 avril, Dimanche de la Passion , Sœur Marie – Catherine se croit au champ des Apparitions, et y voit Monseigneur Bauron en soutane noire. Il paraît triste et lui dit ; « Il faut prier, prions » et se mettant à genoux, l’un et l’autre, ils prient.
C’est alors que répondant de vive voix, à la lettre dans laquelle Lelléna lui avait demandé conseil en 1922, concernant son départ de Campitello, pour aller reprendre sa vie religieuse à la Communauté Bénédictine de Calvi ( départ auquel Saint – Benoît lui- même s’était opposé par ces paroles : « ce n’est pas le moment, il n’est pas encore venu, et si tu persistes dans ton désir de partir maintenant, je te clouerai ». Et sur le champ la sentence fut exécutée, comme on s’en souvient).
Donc la réponse donnée de vive voix à Lelléna, par Monseigneur Bauron fut celle – ci « Je suis obligé de vous dire que votre place est actuellement ici à Campitello, pour y faire le bien ».
Le mercredi 16 avril, Lelléna rêve à nouveau à Monseigneur Bauron. Elle l’aperçoit aux Apparitions, en soutane noire, très radieux. Il lui tient ce langage : « Lorsque je vous ai vue, la dernière fois, j’ai compris que j’allais mourir et que je ne vous verrai plus . »
Effectivement, Monseigneur Bauron mourait dans la nuit du 5 au 6 avril, dimanche de la Passion, après avoir célébré le Saint Sacrifice de la messe, la veille et pu recevoir les Derniers Sacrements.
6 décembre 1924. Ce samedi 6 décembre, vers 3 heures du matin, Lelléna voit passer dans sa chambre, notre Sœur Gertrude, décédée l’avant veille jeudi soir à 7 heures. Elle était belle, radieuse, le teint coloré, toute transfigurée…
Elle montait au Ciel, et sourit gracieusement à sa compagne, laquelle avait été à la fois sa confidente et avait reçu son dernier soupir.
La nuit suivante du 7 au 8 décembre, cette sainte religieuse lui apparut de nouveau, lui faisant cette déclaration : « La sainte Vierge triomphera ».
La chère et regrettée défunte avait offert ses dernières souffrances pour le triomphe de la cause de Campitello.
Nuit du 28 au 29 décembre 1924, à Campitello.
Dans la nuit du 28 au 29 décembre, Sœur Gertrude tenant en sa main le grand ciboire de la chapelle des religieuses de Calvi, dont elle était la sacristine, apparaît à Lelléna, qui se trouve présentement à Campitello, s’approche de son lit et lui tient ce langage : « Je vous avais promis, sur le désir que vous m’en aviez exprimé pendant ma maladie de venir vous voir après ma mort, si le Bon Dieu me le permettait. Je tiens parole. Je vous avais dit qu’après mon décès, vous me verriez à Campitello, que c’était là que je me tenais , quelques jours après mon décès, vous me verriez à Campitello, que c’était là que je me tenais.
Pour vous prouver que ce n’est pas une illusion, je prends chez les petits ciseaux et le petit couteau qui étaient à mon usage à Calvi, et que notre Rde Mère vous a donnés en souvenir de moi. »
Le lendemain matin lelléna »s’empresse d’aller au tiroir, où elle avait mis ces deux objets. Ils avaient en effet disparu !
Elle s’informe auprès des membres de sa famille, si les uns ou les autres avaient eu l’occasion de s’en servir. Personne n’y avait touché…
Ce n’est que fort longtemps après , que la bonne Sœur Gertrude jugea à propos de les rapporter à sa petite compagne.
La présence de cette sainte défunte dans la maison de Panicale, sur laquelle elle paraît veiller, explique les parfums surnaturels et délicieux que Lelléna et sa digne mère constatèrent dans les deux chambres : l’une de la Rde Mère et l’autre de Sœur Marie – Catherine, aussi bien que les allées et venues entendues et reconnues pour être le pas de cette vénérée religieuse.
1er au 2 janvier à Campitello.
Lelléna qui est à Campitello depuis plusieurs jours, se trouve très souffrante au cours de la nuit du 1er au 2 janvier. Elle n’a pu aucunement reposer, se tient assise sur une chaise, incapable de remuer le bras. Elle est angoisée, en songeant qu’elle ne pourra pas partir pour Calvi le samedi 3 janvier, ainsi que la chose était convenue.
Elle entend alors la Sœur Gertrude aller et venir, s’approcher d’elle, la toucher, mais garder le silence. Elle se sent guérie.
Madame parsi, mère de lelléna entend également les mêmes bruits, et en informe sa fille. Au jour convenu, 3 janvier, Lelléna se trouve en état de voyager et part toute joyeuse pour Calvi, et arrive à la Communauté vers onze heures.
Nuit du 4 au 5 juin1925 à Belgodère. Récit de Lelléna :
Dans la nuit du 4 au 5 juin , 1er vendredi du mois, les gémissements que j’entendais dans le château de la Costa, se sont fait entendre dans ma chambrette, au 3ème étage.
Pendant la célébration du Saint Sacrifice de la Messe, à laquelle je n’ai pu assister, étant dans l’impossibilité de me lever, parce que j’étais trop malade ? Monsieur A. M .m’est apparu . Il m’a dit qu’il souffre un purgatoire très douloureux, pour s’être laissé détourner des engagements qu’il avait pris envrts Notre – Dame de Campitello. Il lui est reproché surtout de n’avoir pas tenu compte de la grâce que la Très sainte vierge lui avait accordée en le faisant « avertir qu’on travaillerait à le détourner de campiyello ».
Pourtant il s’était déjà entendu avec un marbrier de Bastia nommé Marzocchi, pour les marbres destinés à l’autel de la future chapelle que l’on devait construire, e en son temps, au lieu des apparitions. Il fit connaître à Lelléna, le nom des personnes qui l’ont détourné de l’œuvre à venir. Il déclare également, que s’il avait été fidèle, il aurait été guéri.
Pour cette infidélité , il a retardé le triomphe de la Très sainte vierge à Campitello, et c’est pour cette infidélité, qu’il souffre un purgatoire très rigoureux.
Lorsque vous retournerez à Campitello, ajoute M. A.M. faites pour moi amende honorable aux Apparitions.
8 ou 9 septembre 1925 à Campitello. Lettre à sa Mère Prieure.
Cette nuit dernière, notre bien – aimée Sœur Gertrude, toute radieuse, est venue me voir. Je l’ai suppliée de vous soulager moralement. Elle m’a souri et m’a parlé en ces termes : « je vous l’ai déjà dit, il faut que notre Mère passe par cette voie. La grande Œuvre qu’elle va faire germer, il faut qu’elle soit payée d’avance de cette façon, mais comme elle sera polie et heureuse en sortant du creuset ! »
Ce monstre infernal voudrait vous affliger pour l’avenir, ma chère Mère parce que l’avenir de cette œuvre le fait trembler…
Nuit du 27 au 28 janvier 1926 à Belgodère. Récit de Lelléna à sa Prieure.
Dans la nuit du 27 au 28 janvier, notre chère sœur Gertrude m’est apparue, revêtue de son habit religieux. Elle était comme enveloppée dans un rayon de gloire. Elle m’a fait comprendre que, se sentant mourir, elle mit de l’ordre dans tous ses papiers intimes, avant de descendre dans la chambre où elle devait rendre le dernier soupir. Elle cousit alors dans sa robe, un papier qu’elle mit dans une enveloppe ; papier écrit de la main de notre Mère, par lequel elle lui faisait don de 10 000 Frs, en cas où elle viendrait à décéder avant elle.
Elle m’a exprimé le désir que Notre Rde Mèe reportât ce don, sur la tête d’un petit séminariste. Puis elle a ajouté : « Oh ! comme le Bon Dieu est offensé par les prêtres !!et m’a fait comprendre également la nécessité de se sacrifier pour eux, et de prier beaucoup pour la formation du clergé selon le Cœur de Jésus.
Enfin elle m’a dit avant de me quitter : « notre Rde Mère devait mourir presque en même temps que moi , mais j’ai intercédé auprès du Bon Dieu, pour que sa vie soit prolongée en faveur de l’œuvre de Campitello, et j’ai été exaucée. Pour moi , je devais mourir la première, ne devant pas connaître Campitello de mon vivant , mais j’y demeurerai au Ciel comme une gardienne.3
Ma mère et ma belle sœur Catherine entendent , en effet , une personne aller et venir dans notre maison de Panicale, depuis le 4 décembre 1934, jour du décès de notre bien – aimée Sœur Gertrude.
Nuit du 11 au 12 mars 1926, à Belgodère, château de la Costa.
Récit de Sœur Marie – Catherine à sa Mère prieure :
Dans la nuit du 11 au 1é mars 1926, écrit Lelléna à sa Mère Prieure, Mgr pierre Bauron, décédé dans la nuit du 5 au – avril 1924 , m’est apparu tout transformé dans la gloire. Il s’est entretenu longuement avec moi. Au cours de son entretien, il m’a dit : « Je vois maintenant que vous ne deviez pas entrer au Carmel de L. où je vous avait fait agréer. J’en avais été très peiné d’abord, mais c’était bien la volonté de Dieu que vous n’ayez pas accepté d’entrer chez les carmélites. Vous devez être Fille de Saint Benoît, reprit Mgr Bauron, et le groupes des religieuses bénédictines, que vous aviez vu, il y a 16 ans, venir du continent en corse, est bien celui auquel vous devez appartenir ».
« Demandez à être revêtue du Saint habit Bénédictin » ajouta- t- il . Je répondis que je souffrais beaucoup de cette privation, quoique désirant toujours accomplir la volonté du Bon Dieu.
« Demandez – le « , reprit de nouveau Mgr Bauron, me faisant comprendre que cette épreuve touchait à sa fin.
Peu de temps après l’apparition de Mgr Bauron, ce fut Mgr Desanti, ancien Evêque d’Ajaccio, sur le point de faire son entrée au Ciel, qui se présenta à moi, et s’engagea à son tour, à plusieurs reprises, à solliciter la grâce de reprendre le Saint Habit.
« Demandez- le à l’autorité épiscopale » disait – il, voulant me persuader lui aussi, que ma demande serait exaucée.
Agenouillée devant Mgr Desanti, et m’enhardissant, j’osai lui dire : « Vous vous rappelez peut – être , Mgr, ce que vous m’avez dit au parloir d’Erbalunga : « Si je suis nommé Evêque de Corse, vous verrez ce que je ferai pour la Sainte Vierge ! »… et vous n’avez rien fait !… »
Il est alors devenu triste et il m’a dit : « Vous êtes dans la vérité, mais maintenant demandez- moi ce que vous voulez » et je comprenais qu’il avait le pouvoir de me l’accorder. Joignant les mains , je m ‘écriai : « Mgr, je n’ai qu’une grâce à vous demander : celle de reprendre le Saint habit ! il m’a r2pondu : « Eh bien ! elle vous est accordée, et j’ai compris que je devais aller à Mgr Simeone, et qu’il l’obtiendrai de sa Grandeur. »
Instruite de ces visions symboliques, la Mère Prieure fit la demande susdite à Mgr Simeone, qui accorda sans l’ombre de difficulté, l’autorisation sollicitée alors qu’auparavant , il disait seulement : « Cela viendra. Ce fut le 24 mai 1926, Fête de Notre - Dame Auxiliatrice que l’heureuse novice revêtit à nouveau le Saint Habit Bénédictin ;
30 MAI 1926 – Belgodère ; Fête de la Sainte Trinité ;
Récit de Sœur Marie – Catherine à sa mère prieure.
Depuis plusieurs jours, M. A. M. ne cesse de me dire ce qu’était devenu son beau missel de 1ère Communion et cela afin de mettre un terme à toutes les calomnies répandues par M.X. au sujet de sa disparition.
Or cette nuit, j’ai vu M. Ambroise M. qui m’a tenu ce langage : « le livre n’a pas été volé. Il y a plusieurs mois, M. M. l’a examiné, puis il l’a déposé sur tel rayon de la grande bibliothèque. Vous le trouverz derrière tels livres, il est tombé derrière leur rangée. » Cela dit M. A.M. a disparu.
Sur le désir de Sœur Marie - Catherine, la Rde mère Prieure, instruite par la chère novice de la visite nocturne de M.A.M. ,se rend à la bibliothèque avec la chère enfant, et ô merveille ! le missel était parfaitement à l’endroit indiqué par le défunt…
Toutes deux récitent le Magnificat, et cette journée de la Fête de la Très sainte Trinité, fut un jour de fête pour l’humble novice, songeant à cette union admirable de l’Eglise triomphante avec l’Eglise militante.
M.A.M. n’avait - il pas répondu d’une façon touchante , à la prière instante de la Chère Fille du Grand Patriarche Saint Benoît.
5 décembre 1926. le matin de ce 8 décembre, Sœur Marie – Catherine frappe à la porte de la chambre de la Rde Mère Prieure, et toute joyeuse lui annonce qu’elle a vu elle – même, Madame Demagny, monter au Paradis.
Nuit du 18 au 19 janvier 1927 – Château de la Costa.
Durant la nuit du 18 au 19 janvier 1927, Sœur Gertrude apparaît à Sœur Marie – Catherine et lui annonce « l’arrivée d’un Saint au Château ».
Le démon fait grand tapage cette même nuit dans la chambre de Sœur Marie – Catherine. Cette visite déplait sans doute au démon qui en devine les heureuses conséquences pour l’œuvre de Campitello.
M. le Chanoine Tuaillon, supérieur du grand Séminaire de Besançon , dont l’arrivée était annoncée depuis longtemps par Mgr Prunel débarque le 19 janvier à Calvi, après avoir essuyé une affreuse tempête et vu son voyage retardé de jour en jour.
Arrivé au château de la Costa, où il ignorait la présence des religieuses, il se sent pressé de se donner totalement à l’étude de la question des Apparitions de la Très Sainte Vierge à Campitello, dont il n’avait entendu parler que sommairement. De suite il se sent conquis par la vérité et le surnaturel divin qui ressort de ces faits et se fait discrètement, mais fermement le défenseur de la question, contre ceux qui par ignorance complète des évènements chez les uns ou l’hostilité déclarée chez les autres, nient ouvertement ou secrètement les merveilles admirables opérées par l’Auguste Mère de dieu, sur ce petit coin de terre ignoré des hommes, mais si resplendissant aux yeux éclairés par la foi et l’amour.
M.le Chamoine quitte le château de la Costa le 22 février , après un mois de repos, et laisse à Belgodère un parfum de grande édification par sa piété, sa prudence, sa profonde humilité, sa parfaite discrétion et ses autres vertus sacerdotales, non seulement à la Costa, mais encore parmi les habitants du village, qui exaltent à l’envie sa haute vertu.
Nuit du 6au 7 février 1927.
Dans le courant de la nuit du 6 au 7 février, Sœur Gertrude apparaît au château à Sœur Marie – Catherine, et lui recommande comme »pressante et indispensable », la réparation du mur de l’un des côtés de la maison de Panicale. Ce mur fléchissait… chose que l’on ignorait absolument.
Quelques jours après, dans une nouvelle apparition de Sœur Gertrude à Sœur Marie – Catherine , celle – ci aperçoit le mur susdit tout reconstruit à neuf. En effet, Toussaint parsi, frère de Sœur marie – Catherine venant voir sa mère, depuis Paris, constate de lui – même que le mur s’affaisse et menace de s’écrouler. Un maçon est appelé d’urgence et l’accident redoutable est écarté.
Nuit du 10 au 11 février 1927.
Le soir du 10 au 11 février, vers 10 heures et demie, Sœur marie – Catherine voit dans sa chambre de la Costa, « une dame qu’elle ne connaît pas « , d’une tenue modeste et ayant l(air très triste. Elle ne dit pas son nom à Sœur Marie – Catherine, mais seulement qu’elle se met en marche à pied, ce 11 février, pour accomplir un pèlerinage de pénitence à Campitello. Elle ajoute en regardant Sœur Marie – Catherine : « Nous nous reverrons ! »
Peu après cette entrevue, Sœur Gertrude apparaît à Sœur Marie – Catherine et lui recommande « de se trouver sans faute à Campitello ; le 27 février ; » La Rde Mère prévenue de cette recommandation, envoie Sœur Marie – Catherine à cette date à Campitello.
Cette dernière descend ce jour là, 27 février aux Apparitions et y rencontre, versant d’abondantes larmes, « la pécheresse qui lui était apparue dans sa chambre à Belgodère, le 11février précédent. Cette personne était en route venant de Porto – Vecchio, à l’insu de sa famille. Elle avait fait 180 kilomètres à pieds, et avait demandé à la Très Sainte Vierge , la faveur de revoir Sœur Marie – Catherine, aux prières de laquelle elle croyait devoir sa conversion .
Par discrétion Sœur Marie – Catherine ne demanda pas à cette personne quel était son nom de famille. Toutes deux récitèrent les 15 mystères du Rosaire, et s’entretinrent de la grande miséricorde du Bon Dieu. Elles se séparèrent au Calvaire de la grande route.
Sœur Marie – Catherine lui remit une petite offrande pour aider à son retour en train pour Porto- Vecchio. La pèlerine dont le prénom était Marie, embrassa la chère novice, et repartit chez elle, le cœur tout allégé
Nuit du 21 au 22 octobre 1927 à Belgodère.
En cette nuit du 21 au 22 octobre 1927, Sœur Gertrude apparaît à Sœur Marie – Catherine et lui déclare ce qui suit : « C’est bien la volonté du Bon Dieu que notre Mère Prieure ait quitté Caen : Dites – le lui ». et Sœur Marie – Catherine de répondre aussitôt : « Mais je le sais vous me l’avez dit plusieurs fois déjà, et moi – même j’avais vu venir notre Mère en Corse, avec un groupe de religieuses bénédictines, bon nombre d’années avant que ce fait se soit réalisé !…
« Oui, reprit Sœur Gertrude à son tour, mais répétez – le lui encore. »
Parlant ensuite de Campitello, elle s’exclama en ces termes : « Oh ! oui, l’œuvre triomphera, en dépit des contradictions ! Oh ! quelle belle œuvre ! Il faudra toutefois, encore beaucoup souffrir auparavant… mais, est – ce vraiment une souffrance quand on sait que l’on souffre pour la Gloire de Dieu ? »
« Dites encore à notre Mère , continua Sœur Gertrude, qu’elle ne s’inquiète de rien et qu’elle s’abandonne entièrement à la Volonté Divine. C’est ce qui fait le plus de plaisir au Cœur de Jésus. Il faut se laisser mener par Lui et se rappeler que nous sommes entre ses mains. »
Nous pourrions relater encore bon nombre d’apparitions d’âmes de l’Au – Delà, à la chère sœur Marie – Catherine. Toutefois, nous nous bornons à celles précitées, pensant qu’elles suffisent pour donner une idée assez exacte, de ce qu’étaient ses rapports avec les habitants de l’Autre Monde.
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Le billet pour Lyon disparaît de son porte - monnaie... Nous avons beau la chercher, ma tante et moi... J'ai le sentiment que c'est diabolique... Je ne voulais plus partir...ma tante me dit alors : " allons prendre un autre billet",. Nous allons au guichet. J'ouvre de nouveau mon porte - monnaie pour prendre l'argent , le billet était revenu!... J'entre dans le train, le Contrôleur passe et contrôle mon billet. Je le remets dedans le porte - monnaie que je n'ai plus ouvert.
Arrivée en gare de Lyon, le billet avait de nouveau disparu!... Les dames qui étaient avec moi, et le contrôleur certifie que je l'avais eu ; et l'on ne me fait pas payer l'aller ; mais le retour a été perdu. C'est Monseigneur Bouron qui a voulu me le payer.
Lellena restée 5 jours à Lyon, s'entretint longuement avec l'architecte , M. Paulet, à qui elle fit la description détaillée de la Basilique qu'elle avait vue. Celui - ci eut le bonheur d'en tracer le dessin avec une telle ressemblance, qu'un des voyants de Campitello, Jean - Paul Graziani, homme âgé alors d'environ 30 ans, le regardant dans la Revue Mariale (n° 165, 166, 167), s'écrit spontanément en l'apercevant: " comment cet homme a - t -il pu représenter avec tant d'exactitude , l'image que j'en ai vue dans ma vision".
Il nous est impossible de relater les nombreux faits merveilleux qui ne cessent de se produire dans l'âme de Lellena, au sein de sa famille. A notre grand regret, il nous faut en laisser combien dans l'ombre qui, cependant, offrent un bien vif intérêt...
Nous choisirons donc, dans ce délicieux jardin de merveilles célestes, seulement quelques fleurs, dont la variété nous ferons mieux saisir le travail continu du Divin jardinier, dans cette enfant de la prédilection.
Les anges recueillent le sang divin des 5 plaies.
En janvier 1906 un Ange apparaît à lellena. Il tient en ses mains un coffret, contenant tous les instruments de la Passion de Notre - Seigneur Jésus - Christ et les lui montre.
Aussitôt elle ressent des souffrances atroces dans tous ses membres, " ainsi qu'un coup de lance au côté gauche". son sang jaillit par ses stigmates rouverts et remplit trois cuvettes....
Pendant le temps de la passion en 1907, Lellena descend aux Apparitions. Au cours de sa prière, " elle voit apparaître Notre - Seigneur", entre le rocher de la source et celui du lierre." De ses Cinq plaies coulent cinq fontaines de sang. Le jet de son Cœur Sacré est le plus abondant.
Cinq Anges entourent le Divin Sauveur, et recueillent dans Cinq Coupes d'or, le sang Rédempteur".